Juan Tamariz
Je ne voulais pas faire un compte rendu de la conférence de
Juan Tamariz au Musée de la magie (qui a duré quand même de 19 heures à 3 heures du matin !)
mais je ne peux pas tenir cette promesse que je m’étais faite : c’était
trop passionnant, trop fort, trop « magnifique »,
« hermoso », (comme aime le dire Juan Tamariz).
Le premier point que j’aborderai est celui qu’il a traité en
dernier ( !), les sept mystères de la magie :
1) Le mystère de
l’amour : la prestidigitation doit être effectuée avec beaucoup de
passion, beaucoup d’amour. Autrement, elle est ennuyeuse et pauvre
spirituellement.
2) Le mystère de
l’effort : le magicien doit avoir passé beaucoup de temps à peaufiner
ces tours. Tamariz ne dit pas : « J’ai passé 31 jours à préparer ma conférence ». Mais, dans la
réalité, il a réellement travaillé pendant 31 jours.
3) Le mystère de la
connaissance : le performer en magie doit avoir de très solides
connaissances sur son art. Tamariz nous cite ses influences : Ascanio, Dai
Vernon, Michael Ammar, etc.
4) Le mystère de
l’énergie physique et spirituelle : Tamariz a coutume de chanter dans
les théâtres avant ses représentations. Les gens pensent qu’il est fou mais c’est
une manifestation de son énergie. Il est toujours dans cette optique : « Je
vais faire de la magie, c’est quelque chose de formidable. ». Tamariz est
né en 1942, il a donc 74 ans et il a toujours cette incroyable énergie, criant,
faisant des mouvements brusques, plaisantant sans arrêt.
5) Le mystère de la
vérité : Tamariz nous explique que, de temps en temps, il dit des
choses fausses pour amuser le public. Mais, quand il veut mettre de l’émotion,
il raconte toujours des histoires vraies. Il nous relate, avec sentiment, la
plaisanterie qu’il faisait sur sa mère. Quand un seul spectateur applaudissait
dans la salle, il disait : « Merci Maman ! ». Mais quand sa mère
est décédée, il a senti qu’il ne pouvait plus utiliser cette blague, qu’un mensonge
n’était pas compatible avec une émotion. A présent, dans ce type de
circonstance, il a gardé un procédé semblable en modifiant seulement le nom et
il dit : « Merci, mon frère ».
6) Le mystère du monde intérieur : Tamariz a énormément voyagé, connu de
nombreuses personnes très dissemblables. Il a beaucoup lu, beaucoup vécu.
Les spectateurs
ressentent le monde intérieur d’un magicien. Il cite l’exemple de son ami, l’argentin René Lavand, qui avait perdu un bras, qui avait vécu des
choses très difficiles et qui était un immense prestidigitateur.
7) Le mystère de l’amour (à nouveau !) : Ici, il s’agit de l’amour pour les
gens. En tant que magicien, Tamariz veut rendre les gens heureux. Il ne prétend
pas être un prédicateur qui transmet un message. Il désire seulement, avec un
tour de cartes, provoquer un rire ou un sourire et que les spectateurs oublient
leurs soucis, alors qu’ils arrivent parfois à son spectacle très déprimés,
épuisés, après leur journée de travail. Et lui-même, Tamariz, par ricochet, se
sent très heureux d’effectuer son métier.
C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro.
Amitiés à tous.
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