Un livre sur la communauté bouddhiste Triratna que Sangharakshita a créée et qui pratique ce type de méditations
Vous pouvez vous procurer deux ouvrages fondamentaux sur
la méditation au centre bouddhiste Triratna de Paris : Ce qu’est réellement
la méditation de Sangharakshita et Les
bases de la méditation bouddhique : posture, attention sur le souffle et
metta-bhavana de Bodhipaksha.
Le
metta-bhavana (pour la pratique détaillée de cette
méditation, consultez le site L’esprit indompté et aussi cet article de
mon blog).
Il ne faut pas expérimenter seulement la maitri (en pali : metta), la bienveillance elle-même,
mais aussi les autres brahma-viharas :
la karuna, la mudita et l’upeksa, c’est-à-dire, respectivement, la compassion, la joie
sympathisante et l’équanimité. Je dirais que le développement des émotions
positives, le développement de l’amitié, de la joie, de la paix, de la foi, de
la sérénité, etc., est absolument crucial pour notre développement en tant
qu’individus. Ce sont, après tout, nos émotions qui nous font avancer ; ce ne
sont pas des idées abstraites qui le permettent. Ce sont nos émotions positives
qui nous maintiennent sur le chemin spirituel, nous donnant de l’inspiration, de l’enthousiasme, etc.,
jusqu’à ce que nous puissions développer la Vision Parfaite et être motivé par
elle. Le développement d’émotions positives en chacun de nous, et en nous tous en relation avec les autres,
est donc absolument crucial. Le metta-bhavana, en tant que pratique de développement de l’émotion
positive de base, la metta est
donc absolument crucial.
La pratique des six éléments (pour la pratique détaillée de cette méditation,
consultez le site de l’esprit indompté).
Mais supposez que vous ayez développé la prise de
conscience, et supposez que vous ayez développé toutes ces émotions positives,
supposez que vous soyez une personne pleine d’attention, très positive, très
responsable, voire un véritable
individu, au moins d’un point de vue psychologique
; quelle est alors l’étape
suivante ? L’étape suivante est la mort ! L’individu heureux et en bonne
santé que vous êtes — ou étiez — doit mourir. En d’autres termes, la
distinction sujet-objet elle-même doit être transcendée ; l’individualité
mondaine, aussi pure et parfaite soit-elle, doit être brisée. La pratique-clef
est ici la remémoration des six éléments (les six éléments sont la terre,
l’eau, le feu, l’air, l’éther ou espace, et la conscience).
Il y a aussi d’autres
pratiques qui nous aident à briser notre individualité mondaine
présente (fût-elle consciente, fût-elle
émotionnellement positive) : la remémoration de l’impermanence, la remémoration de la
mort, ainsi que les méditations de sunyata (vacuité) incluant la méditation sur
la chaîne des nidanas. Mais les méditations de sunyata peuvent devenir
assez abstraites, pour ne pas dire intellectuelles. La remémoration des six
éléments — consistant à rendre les
éléments de terre, d’eau, de feu, etc., contenus en nous, aux éléments de
terre, d’eau, de feu, etc., de l’univers, en renonçant tour à tour à la terre,
à l’eau, au feu, à l’air, à l’espace, et même à notre conscience individualisée — est la manière
la plus concrète et la plus pratique
de pratiquer à cette étape particulière. C’est la pratique-clef
pour briser notre sens d’individualité relative.
Nous pouvons même dire que la pratique des six éléments
est elle-même une méditation de sunyata (vacuité) car elle nous aide à réaliser la vacuité de notre
individualité mondaine — elle nous
aide à mourir. Il y a beaucoup de traductions du mot sunyata. On trouve parfois
« vacuité », parfois « relativité ». Guenther le traduit par « rien ». Mais
sunyata pourrait bien être traduit par « mort », car c’est la mort de
tout ce qui est conditionné. Ce n’est que lorsque l’individualité conditionnée
meurt que l’Individualité inconditionnée —
comme nous pouvons l’appeler — commence
à émerger. En méditation, alors que nous allons de plus en plus profondément, nous faisons souvent l’expérience d’une grande peur. Les gens, parfois, reculent
devant cette peur, mais il est bon de se laisser en faire l’expérience. La peur se produit lorsque nous ressentons, pourrions-nous dire, le
toucher de la sunyata, d’un peu de Réalité, sur notre soi conditionné. On
ressent ce petit toucher de la sunyata comme la mort.
En fait, pour le soi conditionné, c’est la
mort. Le soi conditionné a donc peur — nous avons peur. La
remémoration des six éléments est une des méditations de type vipassana
ou méditations de vue pénétrante, alors
que l’attention sur la respiration et le metta-bhavana sont des méditations de samatha
ou méditations de type pacifiant. La samatha développe et
affine notre individualité conditionnée, mais la vipassana brise cette individualité, ou plutôt nous permet de voir
directement à travers elle.
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain
numéro.
Amitiés à tous.
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