mercredi 8 février 2017

Nouvelle pause dans le blog avec Osho et son livre «Méditation : la première et la dernière des libertés» (cinquième partie), Le centre du cyclone.







La colère est une courte folie.


Osho est pour moi un des écrivains qui a le mieux parlé de la spiritualité et de la méditation. Il était mystique mais ne croyait à aucun dieu. Il a fait scandale plusieurs fois, d’abord avec un livre sur la sexualité (Sous la couette, sexualité voie de l’extase), ensuite avec la révélation de sa grande fortune personnelle (il possédait plusieurs voitures de luxe). Il y a plusieurs ouvrages de lui que j’ai beaucoup aimés (par exemple Être en pleine conscience, une présence à la vie et Autobiographie d’un mystique spirituellement incorrect) mais aujourd’hui je vais vous parler de sa théorie du « centre du cyclone » dans son livre Méditation, la première et la dernière des libertés. Cet article est la suite de celui-ci.

Lorsqu’un désir s’empare de vous, il vous trouble. C’est naturel. Quand un désir s’empare de vous, votre esprit se met à vaciller et cela provoque des remous en surface. Le désir est un manque de bien-être.

Osho écrit : « Dans des moments d’extrême désir, restez impassible. » Mais comment rester impassible ? Le désir est troublant et comment dans des moments d’extrême désir ne pas être troublé ? Vous devrez faire quelques expériences pour comprendre ce que cela veut dire. Par exemple, vous êtes en colère, la colère s’empare de vous. Vous devenez temporairement fou, possédé, vous perdez la tête ! Souvenez-vous alors que vous devez rester imperturbable ; pour cela, déshabillez-vous. Intérieurement, déshabillez-vous, enlevez la colère comme on enlève un vêtement. La colère sera là en surface mais, à présent, au cœur de votre être, règne le calme.

Vous saurez alors que la colère n’est qu’un remous extérieur. Exactement comme une fièvre, elle vous trouble et vous fait trembler, mais vous pouvez l’observer. Quand vous êtes capable d’en être témoin, vous devenez paisible, elle ne vous trouble plus, vous serez en paix. Cet espace de paix, c’est votre véritable esprit ; il est imperturbable. Mais vous n’avez jamais observé votre colère. Quand vous êtes en colère, vous vous identifiez à la tempête ; vous oubliez que la colère est autre que vous. Vous ne faites qu’un avec elle et elle vous fait faire n’importe quoi.

Vous avez le choix entre deux possibilités. Soit vous êtes concerné par l’autre personne, l’objet de votre colère ; soit vous vous centrez en vous-même, le sujet de la colère. Quand la colère vous rend violent avec quelqu’un, vous êtes concerné par l’autre personne. Mais la colère se trouve entre vous deux. Il y a vous, il y a la colère et il y a l’autre personne, l’objet de votre colère.  Quand vous êtes en colère, vous pouvez aller dans ces deux directions. Soit votre mental se focalise sur celui qui vous a insulté, soit vous entrez en vous-même et vous vous  tournez vers celui qui ressent la colère ; vous portez alors votre attention sur le sujet et non sur l’objet.

Habituellement, vous vous tournez vers l’objet. En faisant cela, la partie la plus volatile de votre mental est tourmentée et vous croyez que vous êtes perturbé. Mais si vous vous tournez intérieurement, si vous allez au centre de votre être, vous serez alors capable d’observer cette partie volatile, vous verrez qu’elle est troublée mais que vous n’êtes pas touché. Faites-en l’expérience avec chacun de vos désirs, chacun de vos tourments.

Un désir sexuel naît dans votre esprit ; tout votre corps est pris de ce désir. Vous pouvez aller vers l’objet de ce désir, qu’il soit présent ou non. Mais si c’est juste dans votre imagination, vous serez de plus en plus troublé. Plus vous vous éloignez de votre centre, plus vous êtes perturbé. En réalité, la perturbation est toujours proportionnelle à la distance. Plus vous êtes éloigné, plus vous êtes troublé ; plus vous restez proche de votre centre, moins vous êtes troublé. Quand vous êtes bien centré, il n’y a plus aucune perturbation.

Le centre d’un cyclone est imperturbable, que ce soit le cyclone de la colère, de l’énergie sexuelle ou de quelque désir que ce soit. Au centre même, il n’y a aucune tempête et pourtant un cyclone ne peut exister sans un centre silencieux. La colère ne peut exister sans que quelque chose en vous soit au-delà de la colère.

Prenez conscience que rien n’existe sans son opposé. L’opposé est nécessaire car sans lui rien ne pourrait exister. S’il n’y avait pas de centre immobile en vous, aucun mouvement ne serait possible. S’il n’y avait pas un centre imperturbable en vous, aucune perturbation ne serait possible. Observez-le, prenez-en conscience. S’il n’y avait pas au fond de vous un espace de calme absolu, comment pourriez-vous sentir que vous êtes perturbé ?  Vous avez besoin d’une comparaison et pour cela deux choses sont indispensables. Supposez qu’une personne soit malade : elle se sent malade parce que quelque part, en son for intérieur, existe une source de santé absolue. Cela lui permet de comparer. Vous dites que vous avez mal à la tête : comment se fait-il que vous le sachiez ? Si vous étiez ce mal de tête, vous ne pourriez pas le savoir. Vous devez être quelque chose d’autre, quelqu’un d’autre, celui qui observe, le témoin qui peut dire : « J’ai mal à la tête ».

Voilà. C’est tout pour le moment. La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.

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