jeudi 23 février 2017

Synthèse non exhaustive sur l’« open prediction » (deuxième partie).




John Racherbaumer, qui a créé la revue Hierophant.


L’Open prédiction, maintenant un tour classique dans la magie des cartes à jouer et du mentalisme, était au départ un défi créé par le prestidigitateur Paul Curry dans les années 40, partagé à l'origine uniquement dans des discussions privées et par correspondance avec un très petit groupe de magiciens. Il était initialement connu sous le nom The Curry Unsolved Card Problem.

Dans son défi, Curry a suggéré un effet dans lequel une prédiction du nom d'une carte à jouer est donnée ou montrée ouvertement au début de celui-ci. Un spectateur mélange ensuite un paquet de cartes et distribue les cartes face visible sur la table, une à la fois, jusqu'à ce qu'ils choisisse de s’arrêter à un moment aléatoire et de poser la prochaine carte face cachée, sans regarder son identité. Puis il continue à donner le reste du jeu face visible. Tout le monde regarde le jeu à la recherche de la carte prédite dans les cartes distribuées face vers le haut. Elle n’apparaît pas. A la fin, le spectateur retourne la carte qui est face vers le bas. Elle est la carte prédite dès le début.

Cet article est la continuation de celui-ci, où j’ai détaillé le début de la chronologie que j’ai élaborée des 8 principaux articles et livres parus sur l’Open prediction (avec les 4 premiers écrits de 1949 à 1955), dans un souci de simplification de la perception de cet effet mythique. Mais naturellement, il y en a beaucoup, beaucoup plus. 

Voici donc la suite de ma chronologie un peu schématisée des écrits composés sur l’open prediction avec les 4 derniers articles et livres :

1969 : Il est à nouveau question du problème de l’open prediction dans une revue, la revue Hierophant  de John Racherbaumer. Marlo y donne lui-même 15 versions de l’open prediction avec 10 variations en 25 pages. Je peux vous dire en secret que dans la huitième version Marlo utilise une carte double face ! 

1977 : Paul Curry dans son livre Special Effects donne sa version personnelle de l’open prediction.

2002 : La revue underground Penumbra de Will Goodwin fait une révélation surprenante dans son premier numéro paru au mois de mai. Elle aurait retrouvé après le décès de Stewart James une lettre révélant le tour « 51 faces North ». Dans ce numéro, il y a même un fac-similé de la lettre de Stewart James. Et la routine dévoilée dans la revue prétend respecter les 18 critères de « 51 faces North » que je rappelle ici :


1.       Le jeu peut être emprunté.
2.       Le jeu est ordinaire et peut même avoir des cartes manquantes. Vous n’avez pas besoin de savoir quelles cartes ou combien de cartes sont manquantes. Vous devez seulement être certain que votre carte de prédiction est dans le jeu.
3.       Vous n’avez pas besoin de vous isoler pour préparer le jeu.
4.       Le jeu n’est jamais hors du champ de vision du spectateur.
5.       Aucune carte n’est volée ou ajoutée au jeu.
6.       Les accessoires qui servent à la prédiction peuvent être empruntés.
7.       On annonce que l’on fait une prédiction au moment où l’on fait la prédiction. La prédiction correspond au nom de la carte. Elle est connue avant qu’on ne  commence à donner le jeu.
8.       Le tour est strictement impromptu. Aucune installation ni aucun outil ne sont nécessaires.
9.       Il n’y a pas d’ambiguïté sur la procédure, ni une éventuelle fin alternative.
10.   Seuls des objets empruntés sont utilisés.
11.   Quand le spectateur commence à donner les cartes, on ne sait pas où est la carte de prédiction. Cela ne serait pas utile avec cette méthode. Le magicien ne connaît l’emplacement d’aucune carte dans le jeu.
12.   Le magicien ne sait pas quand le spectateur retournera une carte dans le jeu avant que celui-ci ne l’ait fait.
13.   Le spectateur donne directement les cartes face en haut. Le seul changement se produit quand il met une carte face vers le bas.
14.   Ce n’est pas un tour que l’on fait lorsque l’on a des circonstances particulières.  Si l’on suit les instructions le tour ne peut pas échouer.
15.   Les cartes ne sont jamais manipulées par le magicien ni avant, ni pendant, ni après le tour.
16.   Le spectateur vérifie lui-même que la carte face vers le bas est la carte prédite.
17.   La méthode pourrait être utilisée par quelqu’un à des fins criminelles.
18.   Ce n’est pas une méthode connue seulement pour son usage avec des cartes. Elle peut être utilisée avec autre chose que des cartes.


Mais si cette routine parvient à respecter les 18 critères, elle est bien loin d’être aussi directe que ce que les cartomanes du monde entier avaient rêvé. En effet, l’open prediction y est le troisième effet d’une routine très élaborée. A partir d’un jeu mélangé, une première phase vous sert à glimpser votre carte de prédiction tout en réalisant un autre effet. Dans la deuxième phase, le spectateur pense à un nombre que vous ne connaissez pas et un autre effet a lieu qui met également le jeu en ordre pour la troisième phase. Dans cette dernière, vous écrivez sur un morceau de papier la carte glimpsée au début, puis tendez le jeu au spectateur qui doit penser au même nombre que précédemment. Il donne les cartes face en l’air, et en arrivant à son nombre (que vous ne connaissez toujours pas) il laisse cette carte dos en l’air puis continue à donner le jeu face en l’air. La carte à l’envers correspondra à votre prédiction.

2008 : The Open Prediction Project. C’est véritablement un livre du type « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’open prediction sans jamais oser l’avouer », une sorte de Bible de cet effet absolument extraordinaire. Vous y trouverez une histoire très détaillée de l’open prediction, une bibliographie presque complète mais surtout des descriptions d’open prediction des plus grands magiciens, « Fate » de Mick Ayres, « Brrrr ! » » de Thomas Baxter, « Johny’s Dilemna » d’Hector Chadwick, etc., etc. (il y en  a des dizaines).

Dans un prochain article, je décrirai des open predictions des auteurs de langue anglaise.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire