jeudi 6 avril 2017

«Avancer même blessé» dans «Méditer jour après jour» de Christophe André (huitième partie)




 Un disciple du Bouddha.


Cet article est la suite de celui-ci. Christophe André envisage la pratique de la méditation à la fois dans les sommets et dans les moments les plus difficiles.

Il y a les blessures physiques, visibles. Et il y a les  blessures de l'âme, les fragilités issues des carences ou des drames du passé, invisibles mais inscrites dans nos esprits et dans notre chair. Quelquefois conscientes, quelquefois dormantes, ces fragilités font de nous des humains entre deux mondes : l'apparente normalité et l'anormalité secrète.

Longtemps, nous avons rêvé qu’elles n'existent pas, ces blessures, ces faiblesses. Puis nous avons rêvé qu’elles disparaîtraient peut-être : avec la vie, avec l’amour, le temps. Et aujourd'hui malgré les efforts et les années, nous devons nous l'avouer : elles sont encore là. Pour longtemps. Peut-être pour toujours.

Alors, nous apprenons à les oublier, à ne plus y penser, à faire comme si. Et ça marche, en général. Puis, de temps en temps, sous l'effet des secousses du stress ou de la tristesse, tout se réveille, les fantômes ressortent du placard.

Parfois, on va tellement mal qu'on doit se réfugier dans l'action seule, redevenir des bestioles, produisant inlassablement des efforts pour survivre. Sans réfléchir. Parce qu'on sait que la réflexion sous l'emprise du malheur peut produire encore plus de malheur et d'aveuglement. Alors, juste agir : savoir en gros ce qui est bon ou nécessaire pour nous, tout de même, c'est-à-dire avoir un peu réfléchi avant ! Puis agir, avec une humilité totale. Le faire parce qu'on sait que cela va nous aider à survivre. Aller marcher, jardiner, ranger, bricoler, travailler. Agir non pas pour s'évader ou se sentir soulagé, mais parce qu'on ne peut rien faire d'autre et que, si on ne fait rien, on coule. Ce n'est ni drôle ni valorisant, mais il y a aussi des moments comme ça dans nos vies.

« Ne pas chercher à ne pas souffrir ni à moins souffrir, mais à ne pas être altéré par la souffrance. » Simone Weil.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


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