vendredi 16 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal (onzième partie).

 
Encyclopédie des tours de cartes de Jean Hugard, un très bon livre.


Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

Aujourd’hui, j’aborderai la suite des arrangements avec les arrangements divisés (septième arrangement).

Les arrangements divisés sont parmi les plus vieux et les plus connus en prestidigitation. On en trouve des descriptions dans de nombreux travaux de cartomagie.

Dans la plupart des cas, un arrangement divisé est fait de deux parties, chacune contenant vingt-six cartes. Les cartes dans la première partie ont des propriétés vous permettant de les différencier de celles de la seconde partie. Il existe beaucoup de sortes d'arrangements divisés. En fait, n'importe quel élément qui, par sa présence ou son absence, vous permet de distinguer une carte parmi les autres peut être utilisé pour créer un arrangement divisé. Ces éléments peuvent être la couleur, la famille, la parité, la courbure du signe, etc.

Seulement quelques-uns de ces arrangements seront étudiés dans ce blog. J'ai déjà étudié les cinq premiers arrangements divisés dans de précédents articles.

6) L'arrangement divisé pair /impair avec couleurs mélangées.
Une moitié de cet arrangement regroupe les cartes rouges de valeur paire et les cartes noires de valeur impaire. L'autre moitié se compose des cartes noires de valeur paire et de cartes rouges de valeur impaire. Un tel arrangement est utilisé dans « Arrêtez-vous pour penser », de Charles T. Jordan, publié dans Encyclopédie des tours  de cartes, p. 208.

7) L'arrangement divisé pair /impair avec familles mélangées.
Cet arrangement est le plus complexe de tous les arrangements divisés. C'est aussi celui dans lequel le montage des cartes est le moins apparent. L'invention de cet arrangement est généralement attribuée à Jordan.
Une moitié de l'arrangement se compose des trèfles et carreaux de valeurs impaires, et des cœurs et piques de valeurs paires. L'autre moitié regroupe les cœurs et piques de valeur impaire, et les trèfles et carreaux de valeur paire.
Pour avoir quelques exemples où un tel arrangement est utilisé, on peut se référer à ces trois tours de Jordan, qui sont conçus pour être utilisés l'un à la suite de l'autre : « Calcul facile », « Repérage d'une paire de cartes », et « Encore un repérage ». On peut les trouver dans Encyclopédie des tours de cartes (p. 209, 211). Dans ces tours, Jordan réussit réellement à mélanger le jeu sans perdre les propriétés de l'arrangement divisé.

8) L'arrangement divisé « un œil » et « deux yeux ».
Cet arrangement est bien connu en Europe. Dans un jeu, certaines cartes n'ont qu'un seul « œil », c'est-à-dire qu'elles n'ont qu'un seul point au milieu de leur face. Ces cartes sont l'as, le trois, le cinq, le sept, et le neuf dans chaque famille. Certaines figures n'ont aussi qu'un seul œil : ce sont le valet de pique, le valet de cœur et le roi de carreau. Ces vingt-trois cartes sont appelées cartes « un œil », les autres sont nommées cartes « deux yeux ». Une partie de l'arrangement regroupe donc les cartes « un œil » et l'autre les cartes « deux yeux ».


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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