jeudi 15 mars 2018

Histoire du mentalisme de spectacle (première partie).






  

Alfred de Caston.



Cet article est inspiré par le livre de Tony « Doc » Shiels, Psi ou les principes brillants du mentalismequi a l’énorme mérite de proposer une histoire du mentalisme, ce qui n’a pas été vraiment repris depuis (à part dans la plaquette de Fanch Guillemin et Pierre Taillefer, Mentalistes de jadis, qui, elle, au lieu d’être purement chronologique, est classée par thématique  et, de manière très succincte, dans le chapitre « Un peu d’histoire » du livre Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le mentaliste).

Les mentalistes sont entrés dans l'histoire de l'humanité il y a des centaines, peut-être même des milliers d'années.  Dans les temps anciens, ils s'établissaient comme guérisseurs, voyants et prophètes ou bien ils parcouraient le pays en tant que sorciers ambulants, exorcistes, vendant des remèdes miracles.

Curieusement, les premières expériences de télépathie codée sont décrites dans le livre d’un moine franciscain vivant au quinzième siècle, Luca Pacioli (1445-1517), De viribus quantitatis (utilisation d’un enfant auquel on a appris un code de communication pour recevoir des informations de manière secrète).

L'avènement de l'Age des Lumières dissipa ces ténèbres et l'on commença à inviter le magicien pour « amuser la société » dans les milieux respectables.

Le dix-huitième siècle vit l'apparition de personnages douteux tels que le comte de Cagliostro et Franz-Anton Mesmer ; ce fut aussi l'époque où il était de bon ton d'aller au théâtre pour assister à d'ahurissantes démonstrations de « vision supranaturelle » données par les prestidigitateurs  Philip Breslaw (1726-1803) ou Giuseppe Pinetti (1750-1800).

Mais le véritable âge d'or du mentalisme fut le dix-neuvième siècle. C'est également ce siècle qui vit la naissance de la recherche psychique, l'éclosion du spiritisme, et qui produisit quelques-uns des meilleurs prestidigitateurs que le monde eût jamais connus. Parmi eux figure Jean-Eugène Robert (1805-1871), plus connu sous le nom de Robert-Houdin, le « Père de la Magie Moderne ». Assisté de son fils alors âgé de douze ans, Émile, Robert-Houdin présentait un éblouissant numéro de « seconde vue ». Le garçon était assis sur un tabouret, les yeux bandés, et décrivait en détails n'importe quel objet que les spectateurs remettaient à son père. Dans ses mémoires, le célèbre prestidigitateur français dit qu'il devait sa réputation à ce numéro (et il fut, parait-il, furieux quand sa première méthode fut révélée par un ancien militaire F.A. Gandon dans son ouvrage La seconde vue dévoilée). Pour plus de détails sur le sujet, reportez-vous à cet article du blog.

Parmi les successeurs de Robert-Houdin figurent des hommes au grand talent tels que les Français Alexander (1844-1896) et Carl Herrmann (1816-1887), les Anglais Robert Heller (1829-1878) et Stuart Cumberland (1857-1922), le prestidigitateur américain John Randall Brown (1851-1926) ainsi que John Henry Anderson (1814-1874), magicien écossais connu sous le nom du « Grand Sorcier du Nord ».

Mais sans doute, un des plus grands mentalistes du dix-neuvième siècle fut le Français Alfred de Caston (1822-1882, né Antoine Aurifeuille). Son spectacle était presque entièrement basé sur la mnémotechnie, les pensées prévues et sur les cartes, au point que Robert-Houdin baptisa son numéro  de « prestidigitation de l’esprit » (Voir « Sur les traces du père du mentalisme moderne : Alfred de Caston et le nombre fatidique » de Frédéric Tabet et Pierre Taillefer, Revue de la Prestidigitation n° 611, janvier-février 2016). Différents articles lui sont consacrés sur Internet, site Artefake, extrait de la revue  L’Illusionniste, n°19, juillet 1903  et site Paris-anecdote.
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Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


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