dimanche 24 février 2019

Compte rendu du livre « Le Moi, la Faim et l’Agressivité » de Fritz Perls (première partie).





Le livre en question.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois précis et très bien conçu sur les thèmes de base de la Gestalt-thérapie. Il s’agit de  « Le Moi, la Faim et l’Agressivité »  de Fritz Perls (il y décrit pour la première fois les fondements de sa théorie gestaltiste).

Cet article est la suite de celui-ci.  


Introduction

Pour le lecteur d'aujourd'hui, Le Moi, la Faim et l'Agressivité constitue en quelque sorte la transition entre 1a psychanalyse orthodoxe et la « Gestalt ». Mais quantité d'idées exprimées dans cet ouvrage sont encore — plus de vingt ans après sa première édition — ignorées de la psychiatrie moderne.

Si l'on accepte désormais les concepts de la réalité hic et nunc de l'organisme considéré comme un tout et de la prédominance absolue du besoin le plus urgent, en revanche l'on comprend encore assez difficilement ce que signifie l'agressivité en tant que force biologique, la relation entre agressivité et assimilation, la nature symbolique du Moi, l'attitude phobique dans la névrose et l'unité organisme-environnement.

La dernière décennie a vu reconnaître la théorie de la conscience, mise en pratique par les trainings sensitifs et les groupes de training. On a également accepté la validité de l'expression spontanée non verbale (mouvements des mains et des yeux, postures, voix, etc.). Dans le contexte thérapeutique, on passe peu à peu de la pratique du divan, phobique (encore que prétendue objective), à la rencontre entre un thérapeute humain et un autre humain, qui n'est plus un « cas ».

C'est là un début prometteur, mais il reste encore beaucoup à faire. La majorité des thérapeutes et de leurs patients ne s'est pas encore rendu compte qu'il faut probablement renoncer aux thérapies individuelles et aux thérapies de longue durée, Bien sûr, on voit se développer les groupes et les ateliers, mais souvent davantage pour des raisons de facilité économique que d'efficacité. Il faudrait cependant que la séance individuelle constitue plutôt l'exception que la règle. Sans doute ces quelques phrases paraissent-elles aussi hérétiques que la proposition que j'ai émise voici quelque temps : s'occuper du comportement dans l'abstrait et en dehors des référents de temps et d'espace actuels constitue une perte de temps pure et simple. Depuis les gigantesques découvertes de Freud, la psychanalyse a fait des progrès considérables. Citons notamment : l'accent mis par Sullivan sur le respect de soi (ou l'amour-propre) ; le concept des jeux de Berne; celui de Roger sur le feed-back et plus particulièrement la mise à jour par Reich de la psychologie des résistances. Le passage de la symptomatique à la caractérologie, puis à la thérapie existen­tielle, et enfin à la psychologie humaniste, est des plus prometteurs.

Depuis l'époque où je rédigeais le manuscrit de la Gestalt-thérapie, j'ai formulé de nouvelles idées. J'ai surtout réussi à briser le sentiment d'impasse et de statu quo auquel se heurte en général la thérapie. Sans projet approprié, le thérapeute est perdu d'avance. Rien n'empêchera le patient de contrebalancer les efforts du praticien, ni l'emploi des meilleures techniques, pas plus que le recours aux concepts les plus ingénieux, Dès lors, la thérapie se fige et rien ne peut vraiment aller à son terme.
Le Moi, la Faim et l'Agressivité faciliteront les choses dans la perspective que j'ai évoquée. Et, ne l'oublions pas, toute perspective se fonde sur des polarités et l'attraction d'un centre, d'où l'importance du premier chapitre malgré sa difficulté de lecture. Ici, comme dans le reste du livre, une part importante du matériel historique est aujourd'hui démodée, mais la signification de l'agression mal placée demeure aussi valable qu'autrefois. Le transfert de l'agression, de la destruction des villes et des êtres à l'assimilation et à la croissance... puisse-t-il se réaliser... Mais c'est bien improbable.


Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


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