jeudi 9 avril 2020

Pause dans le blog avec un compte rendu de l’ouvrage «Méditer pour agir» du psychothérapeute Lawrence LeShan (troisième partie).








Un autre ouvrage de Lawrence LeShan.



Dans le cadre de mon projet de publier un article chaque jour dans ce blog pour désennuyer les magiciens confinés, j’ai écrit sur un sujet totalement différent : la méditation (en plus abordée par un psychologue).

Lawrence LeShan est un des premiers psychologues à avoir pensé qu’il y avait des facteurs psychiques dans l’origine du cancer dans son livre « Vous pouvez lutter pour votre vie ». « Méditer pour agir » est le premier ouvrage que j’ai lu sur la méditation. Son titre m’avait fasciné : la méditation n’était pas quelque chose d’égoïste, de nombriliste. Elle pouvait aboutir à ce qui semble son contraire, l’action.

Voici des extraits du début du livre :

« Une efficience accrue dans la vie quotidienne

Les idées reçues ne sont nulle part aussi fausses que dans le domaine du mysticisme. On considère souvent le mystique comme un être rêveur coupé de ce monde-ci. C'est là une notion bien étrange, un peu comme si l'on trouvait qu'un athlète bien exercé dans un gymnase manquait de coordination psychomotrice. Dans toute forme de méditation, une bonne part du travail consiste à apprendre à faire une chose à la fois. Si l'on pense à quelque chose, y penser, sans être distrait par autre chose ; si l'on danse, simplement danser, sans y penser. Il est hors de doute que ce genre d'exercice élève le degré d'efficience de nos actions plutôt qu'il ne le diminue.

Accorder et entraîner l'esprit comme un athlète accorde et entraîne son corps est l'un des principaux objectifs de toutes les formes de méditation. C'est l'une des raisons fondamentales pour lesquelles cette discipline est un facteur d'efficience dans la vie quotidienne.

Il y a encore d'autres raisons. L'une d'elles repose sur une théorie de la réorganisation thérapeutique de la structure personnelle. « Si nous regardons profondément des modes de vie comme le bouddhisme ou le taoïsme, le vedanta ou le yoga, écrit Alan Watts, nous ne trouvons ni la philosophie ni la religion telles qu'on les entend en Occident. Nous trouvons quelque chose qui ressemble beaucoup plus à une psychothérapie. » A cet égard, le mysticisme et la psychothérapie occidentale atteignent le même but en suivant différents chemins. Si, atteint d'une sévère attaque d'anxiété, je vais chercher secours chez un psychothérapeute, celui-ci tentera d'abord de m'aider en explorant le contenu du problème : ce dont il s'agit, et le sens symbolique que cela prend à différents niveaux de la personnalité. Il travaillera sur la base de la théorie selon laquelle, dès lors que le contenu est réorganisé, et les éléments troublants portés à la conscience, ma structure personnelle se réorganisera de même, de façon plus saine et positive.

Mais, si la même crise anxieuse m'envoie consulter un spécialiste de la méditation, celui-ci tentera au premier chef de m'aider à renforcer et réorganiser la structure de mon organisation personnelle et sa capacité de fonctionner. Il me prescrira divers exercices à pratiquer en vue de renforcer la structure d'ensemble de cette organisation. Il travaillera sur la base de la théorie selon laquelle, dès lors que ces exercices rendent la structure plus forte et plus cohérente, le contenu gisant à un niveau non mental (c'est-à-dire le matériau réprimé, qui cause les symptômes) se déplace vers des niveaux adaptés et sera correctement réorganisé.

Les deux théories sont valables, et les deux approches « marchent ». Toutes deux sont sous-jacentes, aussi, à la pratique artistique, et il y a une bonne dose de non-sens à l'œuvre dans les pratiques mystique et thérapeutique. Peut-être pouvons-nous, en dernier recours, souhaiter une synthèse de ces deux disciplines, combinant les meilleurs traits de chacune, et écartant le raisonnement matérialiste et la superstition qu'on peut encore y trouver de nos jours. Une telle synthèse conduirait certainement à une méthode beaucoup plus efficace, mais, malheureusement, il y a aujourd'hui fort peu de recherches dans cette direction. Quelques psychologues et psychiatres, comme Arthur Deikman, ont mené leurs expériences en ce sens et accompli un excellent travail. On en est au stade du tout début. »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous !


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