samedi 19 mars 2022

Compte rendu de "Strong Magic" de Darwin Ortiz (première partie)

 


Le livre en question.


Le livre "Strong Magic" de Darwin Ortiz, publié en langue française par le magasin de prestidigitation  Magic Dream, est pour moi un des meilleurs (peut-être le meilleur) qui ait été écrit sur la théorie de la prestidigitation

Assister à un numéro de close-up peut être une expérience tellement mémorable pour le spectateur qu'il s'en souviendra littéralement jusqu'à la fin de sa vie. Si vous pensez que cette idée est ridicule, considérez ceci : vous avez certainement déjà participé à une soirée ou les autres invités apprennent incidemment que vous êtes magicien ; aussitôt quelqu'un vous aborde pour vous dire : « Vous savez, un jour j'ai vu un magicien qui [s'ensuit alors une description vivace, bien qu'inexacte peut-être, d'un tour de magie]. Je ne l'oublierai jamais ! »

Je pense que la plupart d'entre nous ont vécu cette situation plus d'une fois. Souvent, le spectacle évoqué par la personne a eu lieu dix ou quinze ans auparavant, voire plus. Malgré cela, ii a fait une impression telle sur elle qu'il lui a suffi d'entendre le mot « magicien » pour que le souvenir resurgisse et qu'elle ait eu envie de vous en parler.

Chaque fois que je prends un jeu de cartes en main pour faire des tours, mon intention est de produire un tel effet sur les spectateurs que, quand on parlera de tours de cartes ou de tricheries aux cartes en leur présence, ou même chaque fois qu'ils verront simplement un jeu de cartes, ils ne pourront s'empêcher de penser à moi dorénavant. Et je sais que si je fais bien mon tra-vail, c'est exactement ce qui se passera.

Je pense que tous les magiciens qui font du close-up devraient se fixer cet objectif. Pour cela, il faut tout faire pour rendre sa magie aussi impressionnante que possible. De tous les principes de base sous-jacents à ce livre, le plus fondamental est le suivant : la première tâche du magicien est de divertir le public avec sa magie. Non seulement de divertir son public tout en faisant des tours, mais de le divertir avec ses tours. La source principale du divertissement doit être la magie elle-même.

Beaucoup de magiciens semblent hélas ne pas croire que la magie seule suffit à divertir les profanes. Ils pensent que, pour les captiver, ils doivent assaisonner leur spectacle de plaisanteries éculées qui feraient honte à un comique troupier. Ils croient que l'expression « magie commerciale » s'applique à une série de gags et de tours qui ne durent pas plus de dix secondes chacun et qui sont plus drôles que mystérieux, mais dont l'existence est justifiée par les rires des spectateurs (ceux qui ne lèvent pas les yeux au ciel). Le résultat est comparable à une rediffusion a la télé d'un épisode de la série inepte Shérif, fais-moi peur : ça fait passer le temps, mais sitôt vu, sitôt oublié !

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