samedi 24 décembre 2016

La partie préférée de ma femme Wanda de « Méditer jour après jour » de Christophe André : « Comprendre et accepter ce qui est » dans le chapitre 2 « Vivre avec les yeux de l’esprit grand ouverts : une philosophie de vie quotidienne » .




 Le tableau sur l'Annonciation à Marie



Pour lui faire un cadeau de Noël, je parlerai aujourd’hui de la partie préférée de ma femme Wanda de Méditer, jour après jour de Christophe André « Comprendre et accepter ce qui est » dans le chapitre 2 « Vivre avec les yeux de l’esprit grand ouverts : une philosophie de vie quotidienne ». Wanda est artiste peintre et elle a une grande admiration pour le tableau d’Antonello de Messina, La Vierge de l’Annonciation mais aussi pour le passionnant commentaire de Christophe André. Le tableau et son commentaire font penser tous les deux à l’aventure intérieure unique qui est d’avoir une « foi ».

Nous n’existons pas pour elle.
Elle ne nous regarde pas, mais le geste de sa main nous immobilise et nous fascine : rester là, sans bouger, sans la déranger.

Il existe des milliers d’Annonciations dans la peinture occidentale. Mais celle-ci n’est pas comme les autres : on n’y voit pas l’ange Gabriel venu annoncer sa grossesse divine à Marie. On n’y voit rien d’autre que l’expérience intérieure de Marie. Une Marie humaine, saisie dans son cheminement psychologique, plutôt qu’une Marie divine, déjà dans une forme de révélation mystique.

Le tableau montre un instant précis : celui où Marie comprend et accepte. Tout. En un instant. Un instant en suspens, à l’image de la page du livre qu’elle vient de lâcher pour resserrer son voile. Comme pour se protéger du destin qui vient de s’ouvrir devant elle. Et son visage est comme ce livre : ni ouvert ni fermé. Son regard est tourné vers l’intérieur d’elle-même. Elle pense, elle éprouve, elle respire.
Marie dépasse sa surprise, sa peur, son incrédulité et accepte la volonté divine. C’est une forme bouleversante d’aventure intérieure.

L’acceptation est au cœur de la méditation. Accepter, ce n’est pas dire « tout est bien » (cela, c’est l’approbation) mais « tout est là, tout est déjà là ».

Nous n’avons pas besoin d’aimer une pensée, une situation, une personne ou une expérience pour les accepter. Pas besoin d’aimer, juste d’admettre que cette pensée, cette situation, cette personne ou cette expérience sont là : elles existent, elles sont déjà dans ma vie et il va me falloir composer et avancer avec elles. Dans l’acceptation, il y a une intention de rester présent dans l’action, mais différemment : dans la lucidité et le calme.

Cet accueil par le « oui » ne signifie en rien une résignation ou un renoncement à penser et à agir. C’est juste une des deux phases du mouvement régulier de notre esprit, comme une respiration : acceptation (de ce qui est) puis action (sur ce qui est), acceptation (de ce qui est advenu) puis action (sur ce qui est advenu). Et ainsi, encore et toujours, jusqu’à la fin… A un certain moment, il n’y aura même plus besoin de faire des efforts d’acceptation : ce sera devenu une seconde nature. C’est une métaphore semblable à celle d'Albert Camus dans Le mythe de Sisyphe : celui-ci pousse éternellement son rocher qui retombe à chaque fois, mais il faut l’imaginer heureux.

Je continuerai en traitant « Renoncer à attendre » dans un prochain article. Amitiés à tous.

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