dimanche 2 décembre 2018

Description de « Zazen », la méditation assise du Zen, par Philippe Cornu dans le « Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme ».




Un très bon ouvrage sur le Zen.


Philippe Cornu nous détaille le « zazen », la méditation assise du Zen, dans son splendide ouvrage « Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme ».

Zazen : « Méditation assise », terme désignant habituellement la technique méditative utilisée dans le Chan / Zen en guise d'accès direct à l'Éveil. Zazen n'est pas une méditation progressive constituée de samatha puis de vipasyanâ ; c'est plutôt une méditation qui ne se fixe sur aucun objet et ne se concentre sur aucun contenu mental. Faire zazen signifie reconnaître que l'on a depuis toujours la nature de bouddha. C'est, selon Dôgen, un des premiers maîtres du Zen, la pratique et l'Éveil simultanément, ce qu'il appelle shikantaza, « juste s'asseoir ». Zazen n'est pas un moyen pour atteindre un but, mais le fait de demeurer dans l'essence même du dhyâna à chaque instant de la pratique.

L'aspect « technique » du zazen se réduit essentiellement à la posture que le pratiquant doit assumer. Dôgen en a défini les points essentiels :

1. Les conditions extérieures sont un lieu paisible et silencieux, ni froid ni chaud, ni trop lumineux ni trop obscur, une simplification des activités physiques et mentales, manger et boire modérément.

2.            S'asseoir sur un coussin rond (zafu) posé sur une natte large et épaisse.

3.            Assumer la posture du lotus ou du demi-lotus. Pour le lotus, on place le pied droit sur la cuisse gauche, puis le pied gauche sur la cuisse droite. Pour le demi-lotus, on se contente de presser le pied gauche sur la cuisse droite. La main droite est posée paume en l'air sur le pied gauche et la main gauche repose sur la main droite, les deux pouces se touchant l'un l'autre. Les vêtements ne sont pas serrés.

4.            Redresser le dos sans pencher à gauche, à droite, vers l'avant ou l'arrière. Les oreilles sont dans la ligne des épaules, le nez est à l'aplomb du nombril.

5.            La langue est contre le palais, lèvres et dents sont jointes et les yeux sont ouverts.

6.            Une fois la posture assumée, expirer profondément par la bouche entrouverte et inspirer par le nez avant de se balancer de droite à gauche pour équilibrer la posture.

7.            À présent immobile, la respiration souple et naturelle : « Qu'on pense le fond de cette non-pensée. Comment cela ? Sans penser. » Là encore, comme l'a dit Nagaku, « si vous êtes attaché à la forme de l'assise (JAP. Zaso), vous ne comprenez pas son principe ». Et Shunryu Suzuki de préciser : « Pratique formelle, esprit informel. »

Dans le Zen sôtô, zazen se pratique face aux murs latéraux du zendô, tandis que, dans le Zen rinzai, on le pratique face à l'allée centrale de la salle. Pendant la séance, le silence et l'immobilité sont de rigueur. L'emploi du kyôsaku, bâton plat (1,30 mètre x 0,06) avec lequel un moine frappe les muscles du haut du dos des pratiquants pour détendre ou tonifier la posture, n'est pas systématique.

S'il s'agit d'une pratique collective de zazen de quelques heures ou d'une journée, on parle de zazenkai (« réunion de méditation assise »). S'il s'agit d'une retraite de plusieurs jours, jusqu'à une semaine, le terme employé est celui de sesshin (« recueillement de l'esprit »), période où l'on pratique habituellement zazen six à dix heures par jour.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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