jeudi 7 juin 2018

Compte rendu du livre « Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant » de Christel Petitcollin (partie 3, « Bien vivre avec sa surefficience », chapitre 4, « Optimiser le fonctionnement de son cerveau ») (treizième partie, De l’art).




Éric Berne, le père de l’analyse transactionnelle dont s’inspire Christel Petitcollin


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant »  de Christel Petitcollin. L’auteur y décrit ce qu’elle appelle les surefficients, les gens qui pensent trop et qui ont une pensée complexe arborescente. Cela les différencie de tout un chacun, de ceux que l’auteur appelle les neurotypiques ou normo-pensants. Les surefficients souvent ne se sentent pas reconnus par la société et vivent de graves crises identitaires. D’une manière générale, ils sont idéalistes, ont à la fois un besoin de connexion, de complexité, de cohérence et de sens. Leur problème principal est qu’ils peuvent avoir des relations difficiles avec les autres.

Cet article est la suite de celui-ci


Le quatrième chapitre de la partie 3 « Bien vivre sa surefficience » s’intitule « Optimiser le fonctionnement de son cerveau ». En voici le résumé.

De l’art.

Indépendamment de votre besoin de créativité, votre cerveau a besoin d'art, c'est-à-dire de « beau » au sens le plus large. On peut se demander à quoi sert l'art. Il n'est a priori pas spécialement utile à la survie de l'espèce humaine. Pourtant, statuettes, peintures, bijoux, maquillages, musiques, danses, monuments, etc., existent depuis la nuit des temps, sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures. Comment expliquer ce phénomène ? L'art nourrit notre sensorialité et nous fait vibrer d'émotion.

La joie de vivre, la plus naturelle, la plus pure (à ne pas confondre avec le bonheur), consiste simplement à saturer nos sens d'informations agréables. Le simple fait de regarder du beau, d'écouter du mélodieux, de ressentir du voluptueux, de respirer des parfums ou de goûter des saveurs peut nous mettre dans un état de béatitude passager. La nature peut nous fournir une grande partie de cette joie. L'art vient en complément combler différemment et intensément nos sens et nous procurer une ivresse euphorisante. Prenez un moment pour vous rappeler ce que vous ressentez au sortir d'une exposition, d'un musée ou d'un concert. Quand votre système sensoriel hyperesthésique a simplement fait le plein de beau, de bon, de bien, c'est une joie sourde, une paix voluptueuse, une plénitude rassasiante qui circule dans vos veines.

Beaux-arts, arts mineurs, arts majeurs, arts primitifs, esthétisme, design, architecture... Il n'existe pas une idée de l'art qui soit universellement partagée. La seule chose qui soit universelle et personnelle à la fois est l'émotion ressentie. Et c'est pour cela que l'art se joue des frontières, des cultures, du niveau socioculturel des gens et rend tous les humains potentiellement égaux, tant qu'il leur reste cette capacité à s'émouvoir, bien sûr. Ne seront donc jamais concernés les gens qui prennent l'art pour une futile et onéreuse perte de temps. Les surefficients mentaux sont des boules d'émotion : l'art leur donne un espace pour exprimer et ressentir des émotions positives et intenses.

De plus, l'art a la beauté du geste gratuit. Outre qu'il ne sert à rien, dans une majorité de cas, l'art n'est même pas rentable. Le salaire touché pour un concert ne pourra quasiment jamais correspondre au nombre d'heures que le musicien aura passé à apprendre à jouer de l'instrument, à s'entraîner à le manier avec virtuosité et à répéter son morceau. Pourtant, les artistes consacrent leur vie à cet éphémère : un tableau, une pièce, un morceau... et des spectateurs font la queue, parfois pendant des heures, pour admirer quelques toiles, entendre quelques notes, pour un moment hors du temps, unique... On connaît l'aspect utile de l'utile, on oublie malheureusement trop souvent l'aspect utile de l'inutile, l'acte et surtout l'effort gratuit, éphémère et altruiste, n'ayant d'autre but que de créer du ravissement chez ses semblables. L'art permet d'être en contact avec ce que l'humanité a de plus noble, de plus grandiose en elle, lorsqu'elle donne le meilleur d'elle-même avec une générosité exceptionnelle. L’art permet de ressentir un amour profond et puissant pour l’humanité.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


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