jeudi 15 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal (dixième partie).



Charles T. Jordan.

Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

Aujourd’hui, j’aborderai la suite des arrangements avec les arrangements divisés (septième arrangement).

Les arrangements divisés sont parmi les plus vieux et les plus connus en prestidigitation. On en trouve des descriptions dans de nombreux travaux de cartomagie.

Dans la plupart des cas, un arrangement divisé est fait de deux parties, chacune contenant vingt-six cartes. Les cartes dans la première partie ont des propriétés vous permettant de les différencier de celles de la seconde partie. Il existe beaucoup de sortes d'arrangements divisés. En fait, n'importe quel élément qui, par sa présence ou son absence, vous permet de distinguer une carte parmi les autres peut être utilisé pour créer un arrangement divisé. Ces éléments peuvent être la couleur, la famille, la parité, la courbure du signe, etc.

Seulement quelques-uns de ces arrangements divisés seront étudiés dans ce blog.

1)      L'arrangement divisé rouge/noir.

C'est le plus simple des arrangements divisés. C'est sans doute le premier arrangement de cartes appliqué aux tours de cartes. Une moitié de l'arrangement contient les vingt-six cartes rouges et l'autre moitié les cartes noires.

Dans chacune des moitiés, l'ordre des cartes est sans importance. 
      
Charles T. Jordan a eu  la bonne idée de commencer un tour avec un arrangement constitué de quatre groupes de treize cartes (treize noires, treize rouges, treize noires, treize rouges). En faisant un mélange à l'américaine, il obtient alors un arrangement rouge/noir (sauf parfois pour quelques cartes au milieu du jeu si le mélange n'est pas un faro parfait). Cet effet  figure dans l’Encyclopédie des tours de cartes de Jean Hugard, p. 219 sous le nom « Prévision de pensée ».

Voici sa description.

Effet : Le magicien écrit une prédiction et l’enferme dans une enveloppe qu’il confie à un spectateur. Ce dernier choisit une couleur : rouge ou noir et choisit également une carte dans un jeu mélangé. Il place cette carte dans une enveloppe et brûle l’ensemble. Ensuite, le magicien sépare les cartes rouges des cartes noires ; le spectateur examine celles de la couleur qu’il avait choisie. Il y manque une carte ; son nom est inscrit sur la prédiction.

Méthode : Prenez un jeu, séparez les rouges des noires ; sortez un carte rouge et une carte noire et souvenez-vous de leurs noms. Faites un jeu composé de quatre paquets, un paquet noir, un paquet rouge, un paquet noir, un paquet rouge. Commencez en demandant à un spectateur de choisir une couleur entre rouge et noir. Quel que soit son choix, écrivez le nom de la carte que vous avez mise de côté sur un papier et mettez-le dans une enveloppe. Coupez le jeu et effectuez un mélange américain. Le mélange regroupera toutes les cartes noires sur le dessus du jeu et les rouges en dessous. Quelle que soit la couleur qu’ait choisie le spectateur, éventaillez la moitié comprenant l’autre couleur pour y faire choisir une carte. Cette carte est mise dans une enveloppe sans que personne ne la regarde ; l’enveloppe et la carte sont brûlées. Grâce à ce stratagème, lorsque le spectateur examinera les cartes de la couleur qu’il a choisie, il n’en trouvera qu’une seule manquante. Celle indiquée dans votre prédiction est manquante ; donc on pensera que c’est celle qui a été brûlée.

2)      L’arrangement divisé familles mélangées.

Dans cet arrangement, ce qui différencie la première moitié de la seconde n'est pas la couleur mais la famille des cartes. La première moitié est par exemple constituée des piques et des cœurs, la seconde moitié contenant quant à elle les trèfles et les carreaux. Ici aussi, l'ordre des cartes dans chacune des
moitiés n'a pas d'importance. Les familles peuvent être appariées différemment, mais il est préférable d'apparier les familles de coloration opposée dans chacune des moitiés.


3)      L'arrangement divisé haut /bas.

Les cartes sont ici divisées en deux groupes : cartes hautes et cartes basses. Dans sa forme la plus simple, l'arrangement divisé haut/bas consiste en deux parties inégales : la première contient les vingt-huit cartes de valeur basse (des as aux sept) et la seconde partie contient les vingt-quatre cartes de valeur haute (des huit aux rois).
Dans sa forme la plus complexe, l'arrangement consiste en deux parties égales : la première contient toutes les cartes de valeur basse (des deux aux sept), ainsi que deux des huit, et la seconde moitié contient toutes les cartes de valeur haute (des neuf aux as), en incluant les deux autres huit.

4)      L'arrangement divisé courbure/non courbure.

Dans cet arrangement, les cartes sont séparées suivant la présence ou l'absence de courbures dans leurs dessins. Une courbure est définie comme un demi-cercle non fermé. Une partie de l'arrangement consiste en vingt-quatre cartes ayant une courbure dans leurs signes (deux, trois, cinq, six, neuf, et valets), l'autre partie contient vingt-huit cartes sans courbure dans leurs signes (as, quatre, sept, huit, dix, dames, et rois).

5)      L'arrangement divisé pair/impair.

Cet arrangement consiste en deux parties inégales : la première contient les vingt-quatre cartes de valeur paire et la seconde les vingt-huit cartes de valeur impaire.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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