jeudi 22 décembre 2016

« N’être qu’une présence » dans le chapitre « Prendre conscience, une attitude mentale » de « Méditer jour après jour » de Christophe André (quatrième partie).





Un détail du tableau


D’abord, on tombe en émerveillement devant le tableau de George de La Tour, La Madeleine pénitente, mélange d’obscurité et d’une lumière vive sur le personnage de Marie-Madeleine, lumière qui émane d’une chandelle dédoublée dans un miroir. 

Ensuite, il y a une superbe citation de Nietzche (comme d’habitude !) : « J’ai cessé de croire aux « grands évènements » qui s’accompagnent de hurlements et de fumée. Et crois-moi, je te prie, cher vacarme d’enfer, les plus grands évènements, ce ne sont pas nos heures les plus bruyantes, mais les heures de plus grand silence. »

Ce tableau nous invite à ressentir trois qualités de la méditation : 1) Le recueillement (reprise de contact avec soi-même), 2) Le dépouillement de certains automatismes psychiques, 3) L’attention sans aucun objet.

1) Il y a, dans la méditation, la nécessité de se recueillir. Se recueillir, c’est se recentrer, se réhabiter, reprendre contact avec soi-même, là où précisément beaucoup de nos actes et de nos environnements nous coupent de nous-mêmes. Ou du moins nous accaparent et écartent de notre esprit ces moments où l’on se sent exister où l’on se sent « être », parce qu’on s’est arrêté de faire.

Certains environnements facilitent ces moments de recueillement : les églises ou les lieux de prières, ou alors la nature (l’atmosphère y est en général pleine de calme, de lenteur et de continuité qui sont de bonnes « nourritures » pour notre esprit).

Mais on peut aussi se recueillir au cœur du tumulte de la vie, décider de s’arrêter, de prendre un peu de recul, essayer de trouver un moment et un lieu pour méditer. J’aime sur ce sujet la métaphore de port et de la tempête : quand nous nous retirons un peu de la tempête de notre existence, soit par une brève prise de conscience, soit par une courte méditation, nous sommes comme un navigateur qui regarde la tempête, réfugié dans un port. Il voit toujours la tempête mais il en est beaucoup moins affecté : il n’est plus ballotté par la mer, voire malade, il vaque à ses occupations, mais il est quand même conscient de l’existence de cette tempête.

Christophe André nous dit qu’il faudrait « Inviter le recueillement dans nos journées. Sortir des « mots », des « pensées », des « objectifs », des « actes », quitter le « faire » pour l’ « être ». Se désengager de toute forme de réflexion ou d’action pour quelques instants. Ne plus faire qu’«exister» ici et maintenant. Prendre juste conscience que nous sommes là, vivants. » 

Je continuerai à développer ces idées dans un prochain article. Amitiés à tous.

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