jeudi 19 mars 2015

Milton H.Erickson, jour 10, "Enseignement des valeurs et de l'auto-discipline"



Ecole française d'hypnose : un cours sur Milton H.Erickson



Jour 10


par Sidney Rosen
Chapitre 13


Pour terminer, je m’abstiendrai de commenter le dernier chapitre, le chapitre 13 ! (porte-bonheur ou porte-malheur) qui s’intitule « Enseignement des valeurs et de l’auto-discipline ». Je n’approuve aucune des idées qui y sont développées : enseignement d’une discipline stricte d’une façon quelque peu sadique (pas loin de la façon victorienne, Erickson y donne même une fessée), valorisation des valeurs familiales américaines, etc. Notre psychiatre y montre son mauvais côté qui est le lot de tous les génies, de tous les grands hommes : chez lui, c’est une adoption un peu stupide des valeurs capitalistes et  de celles de la réussite dans la civilisation américaine (American Way of Life) et dans notre civilisation occidentale. 

Que faut-il en penser et faut-il se désolidariser d’Erickson pour cela ?  Je ne le crois pas, les personnalités les plus géniales ont toutes eu leur talon d’Achille : Einstein était hyper-misogyne et se comportait mal avec sa femme, il est allé voir son fils interné dans un asile psychiatrique une fois en quinze ans, Gandhi et Kennedy étaient obsédés par le sexe, etc. Même, au contraire, je conseille de les prendre pour modèles malgré leurs défauts : on peut, comme on l’a déjà dit, goûter, prendre ce qui est excellent chez quelqu’un, et rejeter ce qui a pour nous mauvais goût, ce que nous n’approuvons pas chez cette personne. Cette théorie et cette pratique de l’admiration-imitation est connue et employée depuis l’antiquité et a été reprise à travers l’histoire des hommes pour le plus grand bien de ceux qui l’ont pratiquée : Alexandre avait comme modèle Achille, Platon Socrate bien sûr, Montaigne imitait et admirait les Anciens ainsi que beaucoup d’auteurs de son époque, à son tour Voltaire a admiré Montaigne. On trouve beaucoup de lignées semblables dans l’histoire de la littérature ou de la philosophie : Baudelaire a admiré Edgar Poe, Mallarmé admirait ce même Baudelaire, Valéry s’est entièrement inspiré de Mallarmé, etc. Au vingtième siècle, Sartre nous dit qu’il veut être à la fois Spinoza et Stendhal ! Là aussi la liste peut être longue. Je pense, et c’est mon intime conviction, qu’il faut se laisser le droit d’admirer, d’imiter, et personnellement j’admire à la folie Milton Erickson, tout en sachant qu’aussi bien en hypnose qu’en écriture, je ne lui arrive pas à la cheville. Mais nous sommes tous différents, nous avons une place inégalitaire, parfois injuste, dans l’échelle des différents savoirs, des différentes capacités et des différents métiers, et il faut se résigner à être soi-même, une chose toute petite, mais aussi pleine de possibilités, tout en essayant maladroitement d’approcher des meilleurs (même si ce n’est pas évident à vivre tous les jours).

Voilà ! C'est tout pour aujourd'hui. La suite au prochain numéro. Le chapitre 13 étant le chapitre de clôture de Ma voix t'accompagnera, Milton H.Erickson raconte, la prochaine fois, je ferai une synthèse au sujet des différentes sources d'information sur l'hypnose ericksonienne : instituts de formation, livres, thèse, journal Psychologies, revue de presse sur le site de l'IFHE, site Wikipedia.
Portez-vous bien !

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