Chers amis,
Je voudrais m'excuser d'avance auprès de vous pour la présentation déficiente qui va caractériser ce nouvel article. Lors de sa rédaction, j'ai rencontré constamment de graves difficultés techniques. Cependant, après réflexion, j'ai décidé de quand même le diffuser, mais en adoptant un look quelque peu minimaliste : il n' y aura pas d"images, pas d'hypertexte, les lettres seront en petits caractères. Surtout, vous y trouverez beaucoup d'anomalies de mise en page : des lignes collées entre elles, peu d'aération du texte, des aberrations graphiques diverses. Je vous transmets donc dans son état brut cet article, qui était prêt depuis longtemps, et qui traite de l'importance de l'utilisation des images en mnémotechnique et des règles pour bien mémoriser, cela avant de publier prochainement un compte rendu sur le spectacle du grand mentaliste Pourang.
Jour 3
Sur la mémoire et la mnémotechnie,
compte rendu du livre
Mémento de la mémoire : Améliorez
votre mémoire au quotidien
de Benoît Rosemont
Avant toute chose, ma femme Wanda m’a conseillé de vous raconter une
belle histoire que je lui ai narrée plusieurs fois.
L’Antiquité grecque considérait la mémoire comme sacrée au point de
l’avoir transformée en déesse, Mnémosyne. Celle-ci était habituellement
représentée comme une femme qui soutenait son menton et qui suggérait la
réflexion. L’histoire raconte qu’elle fut aimée de Zeus et donna naissance aux
neuf muses. Les muses furent les protectrices des lettres, des arts, et des
sciences. Chacune avait son domaine d’élection, Calliope l’éloquence, Clio
l’histoire, Erato l’élégie, Euterpe la musique, Melpomène la
tragédie, Polymnie la poésie lyrique, Terpsichore la danse, Thalie la comédie
et Uranie l’astronomie. Moralité sous-jacente de cette fable : la mémoire
est essentielle dans le processus de créativité d’absolument tous les arts et les Anciens le savaient
avant que nous ne l’oubliions.
Aujourd’hui je traiterai les chapitres 4 et 5 du livre de Benoît
Rosemont: « L’importance de l’image »
et « Règles pour bien mémoriser ».
Dans le chapitre 4, Benoît Rosemont cite le comédien Olivier Lejeune
qui utilise des méthodes de mnémotechnique pour retenir les textes de ses rôles
et qui a écrit un livre sur le sujet, Mémoire
d’éléphant : « La mémoire n’est pas plus un don que la lecture ou
l’écriture, mais un enseignement rapide et bien conduit permet de réaliser d’incroyables
performances. »
De manière générale, il semble que le sens de la vue ait un rôle
prépondérant dans la mémorisation, les autres sens venant renforcer la mémoire
visuelle. L’image a donc une importance déterminante. Si je vous dis
« la rose », que se passe-t-il ? Est-ce que vous la voyez ou vous
la sentez ? Bien sûr, dans quatre-vingt dix pour cent des cas, vous en
avez une image. La mnémotechnique consiste donc à créer de manière consciente des
images, des liens avec le plus puissant des sens, la vue. Et, si l’on rajoute
une notion affective aux images créées, le lien sera encore plus efficace. Il
faut donc, pour garantir le souvenir, que nous y associons des émotions fortes
et marquantes. Les émotions qui frappent le plus l’esprit sont, selon les individus,
le rire, la démesure, l’horreur ou la tendresse. C’est à vous de découvrir
celles qui sont les plus efficaces pour vous, qui vous imprégneront de façon
indélébile. Benoît Rosemont nous dit que, quand il crée des images, il cherche
avant tout à s’amuser et à en exagérer le sens. Une souris ? Elle sera
forcément plus grosse qu’un éléphant ! Une poule ? Oui, mais sur la
tête de son voisin ! La mnémotechnie est une formidable occasion de rire
et de faire travailler son imagination.
Ne pensez surtout pas que vous n’êtes pas capable d'utiliser les méthodes que je vais décrire. Tout le monde a de l’imagination. Simplement, certains ont pris l’occasion de l’utiliser plus
souvent que d’autres et celle-ci est plus vive. Eh bien, si vous pensez ne pas
en avoir suffisamment pour les exercices qui vont venir, il faut au contraire
vous convaincre que la mnémotechnie va vous permettre de développer cette
imagination qui sommeille en vous !
Le chapitre 5 porte sur les règles pour bien mémoriser. Faire attention est sans doute la
première des habitudes à suivre pour bien retenir, que cela soit avec ou sans
mnémotechnie. On ne mémorise pas si on ne fait pas attention. Et bien souvent,
ce qu’on pense avoir oublié n’a en réalité jamais été mémorisé, à peine entendu
en fait. C’est l’une des actions de la mnémotechnie : en vous obligeant à
former une image, elle vous force à faire attention.
Pour
remédier aux différentes distractions de la vie quotidienne, il faut toujours
essayer de séparer les tâches. Et donc, lorsque l’on souhaite mémoriser, il ne
faut faire que cela. C’est tout à fait possible, car si vous décidez de
mémoriser au moment opportun, l’action sera très brève, immédiate même avec un
peu d’entraînement. Votre entourage ne se rendra même pas compte que, l’espace
de quelques secondes, vous avez plongé dans un autre univers.
La deuxième
règle est qu’il est illusoire de mémoriser si ce qu’il y a à retenir ne
présente aucun intérêt à vos
yeux ! Il faut un objectif ! La question que vous vous posez si on
vous présente un monsieur Durand à une soirée, c’est si vous allez le revoir.
Sera-t-il susceptible de faire partie de votre réseau de connaissances ?
Et si vous faisiez l’effort juste de retenir son nom, le temps d’une soirée, par
défi envers vous-même ? Il faut jouer, se donner des enjeux, créer
l’intérêt, s’il n’est pas spontané. N’ayez pas peur de chercher à trop
mémoriser, votre cerveau fera le tri.
Deux règles
encore sont très importantes dans la mémorisation : l’implication et les émotions (plaisir et désir de faire l’effort de
mémoire). Afin que les images choisies pour faciliter la mémorisation
soient efficaces, il est important qu’elles vous soient personnelles. Plus vous serez impliqué sentimentalement dans vos
liens, mieux vous retiendrez. Aussi, pour faciliter la mémorisation, faites
attention aux émotions que vous ressentez au moment de celle-ci. N’hésitez pas
à les amplifier, vous êtes le seul à les connaître. Celles-ci peuvent être
positives ou négatives mais doivent de manière impérative vous toucher
sincèrement.
Mais aussi
prenez plaisir à la mnémotechnie.
Tout n’en sera que plus facile ensuite. Avec ces méthodes, c’est votre
imagination qui va s’amuser. Les images que l’on forme sont quelquefois drôles,
amusantes, loufoques. Bref, la mnémotechnie, c’est un jeu. Et c’est un jeu sain qui ne peut que vous aider à aller mieux.
En dernier
lieu, il faut une volonté, un désir de
faire l’effort de mémoire… Si vous ne voulez pas mémoriser, vous ne
mémoriserez pas ! Si vous ne voulez pas essayer de faire des images, alors
vous n’en ferez pas. Il n’y a que vous qui puissiez décider de vous y mettre.
Cela demande un effort, mais le jeu, croyez-moi, en vaut la chandelle !
Voilà. C’est
fini. La prochaine fois, je ferai une brève pause dans mon exposition des
principes de la mémoire et de la mnémotechnie pour présenter le formidable
spectacle de Pourang qui est, à mon humble avis, le meilleur des mentalistes
qui tournent actuellement sur Paris. Son show s’appelle L’œil de Cassandre et il aura encore lieu pendant plusieurs mois au
théâtre " Funambule Montmartre" dans le dix-huitième.
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