Le mandala des cinq bouddhas, un des supports de l'initiation Vajrayana
Je me suis rendu compte que
j’avais parlé des différentes initiations de Sangharakshita au Vajrayana mais
que je n’avais pas présenté cette branche du bouddhisme. Ce sera le sujet de
cet article. Le Vajrayana commença dans le milieu du premier millénaire,
principalement dans le nord-est et le nord-ouest de l’Inde. De l’Inde et de
l’Asie centrale, celui-ci gagna progressivement le Tibet. Né du besoin
d’étendre la pensée bouddhique à d’anciennes pratiques « magiques », il
se caractérise par l’importance accordée à l’exécution des rites, considérée
comme une sorte de méthode psychologique. A l’origine, le Vajrayana était
constitué de petits groupes rassemblés autour d’un maître. Il fallut attendre
un stade relativement tardif dans l’évolution du mouvement pour constater
l’apparition de textes (Tantras) fixant la doctrine du Vajrayana. Une de ses
caractéristiques est par exemple l’utilisation de syllabes sacrées ou mantras.
Les théories du Vajrayana
constituent une tradition ésotérique alliant des éléments de yoga et d’anciennes
religions à la pensée bouddhique originale. Les influences en provenance du
nord-ouest de l’Inde eurent un effet décisif, car elles introduisirent une
puissante symbolique de la lumière ; les influences du nord-est imposèrent
leur culte de la sexualité qui marqua profondément l’iconographie.
De tradition strictement orale à
ses débuts, cette école commença à élaborer des systèmes de pensée cohérents
entre le VI ° et le X ° siècle. Les ouvrages les plus importants sont le Guhyasamaja-Tantra et le Kalachakra-Tantra. Outre l’ensemble
complexe des Tantras, les chants spirituels ou poèmes chantés des Mahasiddhas (ascètes possédant une
connaissance parfaite des tantras) contribuèrent également à la transmission de
la doctrine Vajrayana.
Au moment de son introduction au
Tibet, la tradition Vajrayana avait déjà réussi à s’imposer au sein du
bouddhisme. Le préalable indispensable à une bonne maîtrise des méthodes du
Vajrayana dans le bouddhisme tibétain est la compréhension de la théorie de la
Prajnaparamita (perfection de la sagesse). La sagesse (prajna) est un concept
central du Mahayana, puis du Vajrayana ; elle désigne une conception du
monde intuitive et immédiate et non un principe abstrait et soumis à
l’intellect. L’instant décisif est celui de la compréhension et de la prise de
conscience de la Vacuité (Shunyata) qui est la Vraie Nature du monde. Prajna
est l’une des « Perfections » (Paramitas) réalisées par les
bodhisattvas au cours de leur cheminement (Bhumi). Donc, ne vous inquiétez pas,
si vous ne la possédez pas tout de suite, cela vient après bien des années de
pratique et de méditation !
L’initiation, par un maître
reconnu, à la forme de méditation enseignée par les différents textes (Sadhanas)
est indispensable. Ces ouvrages décrivent en détail les divinités présentées
comme réalité spirituelle (voir au sujet de celles-ci l’article de mon blog sur
les dhyani-bouddhas) et retracent tout le processus psychique allant de la
visualisation concrète de ces bouddhas à l’extinction totale de la pensée.
Il
faut comprendre que, pour le bouddhiste du Vajrayana, la visualisation d’une
divinité n’a rien d’un acte magique, ni d’une supplication adressée à une
entité extérieure. Il s’agit de l’identification du fidèle avec un certain
principe d’énergie dont la présence lui paraît évidente (par exemple le
dhyani-bouddha Amitabha représente l’énergie de l'amour universel et parvient grâce à celui-ci à transformer notre avidité).
Parmi les moyens enseignés au cours de cette initiation ayant pour but la
sublimation de l’individu dans sa totalité, on trouve la récitation des
mantras, la contemplation des mandalas (par exemple le mandala des cinq
bouddhas) et l’exécution de certains gestes rituels appelés mudras.
Peu à peu, en rédigeant cet
article, j'ai pris conscience qu’il fallait, pour compléter cette
courte initiation au Vajrayana et à ses méthodes, que je vous parle du cours
remarquable que j’ai suivi avec Danielle, une des membres du centre bouddhiste Triratna,
où elle a détaillé les mantras, les mudras et les énergies des cinq
dhyani-bouddhas. Vous pourrez ainsi effectuer votre pratique personnelle de la méditation
Vajrayana.
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui. La suite au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du
dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.
Amitiés.
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