mardi 22 décembre 2015

Challenge mnémotechnique avec les livres de Dominic O’Brien, octuple champion du monde de mémoire, et Jean-Yves Ponce, blogueur spécialisé dans cette discipline.



Jean-Yves Ponce, l'auteur de Napoléon joue de la cornemuse dans un bus, comment tripler votre mémoire et le responsable du blog sur la mémoire Potion de vie.



Chers amis,

Suite à ma conférence du 14 novembre 2015 au Musée du Cirque et de l’Illusion à Dampierre en Burly intitulée La mnémotechnique : histoire, méthodes, sitographie, bibliographie commentée, je voudrais pousser plus loin le challenge et vous permettre d’atteindre le niveau des champions du monde de mémoire. Je vois déjà poindre des objections : « Mais je n’ai jamais correctement mémorisé de ma vie. Je n’ai aucune fois brillé du fait de ma mémoire. Je ne suis pas doué pour cela. », « Commencer à mon âge, c’est impossible. C’est trop tard à présent ». Il est répondu à ces deux objections dans deux livres dont je vais rendre compte : Comment développer une mémoire extraordinaire : tous les conseils pour organiser sa pensée et ne plus oublier de Dominic O’Brien, qui fut huit fois champion du monde de mémoire, et Napoléon joue de la cornemuse dans un bus, comment tripler votre mémoire de Jean-Yves Ponce, qui est le créateur du blog « potiondevie.fr » entièrement consacré à la mnémotechnique et à l’apprentissage.

1) Dominic O’Brien, un élève nullissime.
Dominic O’Brien nous décrit avec talent comment il est passé du statut d’élève mauvais en tout à celui de personnage cité par le Guinness Livre des records. Il raconte qu’étant enfant, on avait diagnostiqué chez lui de la dyslexie et qu’on lui avait dit qu’en raison de cet handicap, il ne ferait jamais rien de bon dans la vie. Deux commentaires tirés de ses bulletins scolaires quand il avait dix ans sont rétrospectivement très amusants : « Il a tendance à rêvasser pendant les cours de mathématiques de sorte qu’il perd le fil de ses pensées. » et « A moins que Dominic se prenne sérieusement en main et se mette au travail, il ne réussira à rien. Il est désespérément lent. »

Une quinzaine d’années après ces bulletins désastreux, alors qu’il a 25 ans, en 1987, Dominic mémorise pour la première fois un jeu de cartes entier. Il ressent alors quelque chose de très fort : il a accompli un exploit d’agilité mentale, mais aussi il a remporté une victoire symbolique.

C’est le départ pour lui d’une véritable révolte contre les humiliations qu’il a connues : les bulletins, les mauvais traitements physiques et psychologiques, la négativité, etc. Il comprend qu’il n’est peut-être pas condamné à rester un élève médiocre : s’il peut mémoriser un jeu de cartes, il se sent certain qu’il est capable de réaliser d’autres choses. Peu à peu, sa confiance en lui augmente considérablement et une multitude de possibilités se déploie devant lui.

En 1989, il bat le record mondial et mémorise 6 jeux de cartes ; en 1990, il se souvient de 35. Il est pour la première fois champion du monde en 1991 puis gagne huit fois cette épreuve.
A noter qu’entre son premier jeu mémorisé et sa première victoire aux championnats du monde de mémoire, on n’observe que quatre ans d’écart.

Ceux qui croient que la mémoire est uniquement une question de don se trompent lourdement. Depuis son premier jeu de cartes retenu en 1987, Dominic O’Brien travaille sa mémoire exactement comme un muscle tous les jours (exemple-type d’une de ses semaines : lundi : mémorisation chronométrée de 10 jeux de cartes, mardi : mémorisation du plus grand nombre de mots en quinze minutes, mercredi : visite d’un jardin public pour repérer des parcours de mémoire, jeudi : mémorisation de noms et de visages grâce à Internet, vendredi : révision de l’entrainement, contrôle de la progression, samedi : mémorisation d’images abstraites pendant 15 minutes puis de dates pendant 5 minutes, dimanche : deux séances de mémorisation de 400 chiffres en cinq minutes).

2) Dans Napoléon joue de la cornemuse dans un bus, comment tripler votre mémoire de Jean-Yves Ponce, est réfutée la première des « sept légendes urbaines sur la mémoire « La mémoire décline inévitablement avec l’âge ». Que ceux qui disent : « Commencer à mon âge, c’est impossible. » se mettent donc au travail !
Mais nous verrons ce point la fois suivante. C’est tout pour aujourd’hui.

La suite donc au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.

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