Si l'on réfléchit à la notion d'interdépendance en bouddhisme, si Sangharakshita n'avait pas vécu et enseigné, cet article n'existerait pas.
Dans le
cadre des conférences « Dharma et vie quotidienne »
Conférence
d'Ujumani sur le thème de « La pratique du Dharma au travail »
(troisième partie)
09 décembre 2015
Suite et fin du compte rendu de
la conférence d’Ujumani. La conférence a eu lieu au cours d’une soirée Sangha.
(voir précédent article)
Après avoir énuméré et détaillé
les six premiers des huit vents du monde, des « dharmas mondains »,
Ujumani nous parle des deux derniers : le plaisir et la douleur.
IV) Plaisir et
Douleur
On est attiré par le plaisir et
repoussé par la douleur et l’on a tendance, en conséquence, à se rapprocher de
l’un et à s’éloigner de l’autre.
D’une manière générale, en
bouddhisme, le contact par les cinq sens peut être considéré comme plaisant,
déplaisant ou neutre.
Il ne faut pas au travail réagir
mécaniquement, immédiatement, au plaisir ou à la douleur, à l’agréable ou au
désagréable, mais développer une prise de conscience sur ces deux sensations :
c’est un petit pas vers l’Eveil.
Risques s’il n’y a pas de véritable prise
de conscience de ces dharmas mondains :
a) Confusion
entre bouddhisme et développement
personnel, récupération du dharma.
Dans le bouddhisme, à la
différence de qui existe dans le développement personnel, il y a toujours eu les
principes suivants, auxquels l’aspirant à cette religion doit adhérer, et qui
sont non détachables de la foi dans le Bouddha Sakyamuni :
a) Tout dans notre réalité est
dukkha (douleur) (première Noble Vérité).
b) Tout est sunyata (vacuité, vide).
c) L’âme n’existe pas (doctrine
de l’Anatma).
d) Les choses sont toutes interdépendantes
(Voir La Roue de la vie : les 12
nidanas interdépendants).
e) Le but du bouddhisme, notre
but, est d’obtenir une vision parfaite de la réalité.
Le développement personnel a
récupéré certains de ces thèmes qui sont des thèmes du Dharma mais le
développement personnel est très loin d’être
le Dharma lui-même (52 volumes en Pali !).
b) Problème
du développement des petits « mois » au travail.
Les egos (petits mois) sont très développés
au travail. Mais ils sont complètement superficiels. Il ne faut pas perdre de
vue son idéal, il est plus grand que tous ces petits mois. Souvent, au travail,
nous ne sommes pas dans la pratique du
Dharma, nous poursuivons une certaine éthique, mais nous n’atteignons pas la
sagesse du Dharma.
7) Conclusion
Vu tous les problèmes que suscite
l’application du Dharma au travail, Il serait préférable de trouver une autre
façon de travailler.
5 points essentiels
pour essayer de mettre en accord Dharma et travail.
a) Se poser
des questions.
* Qu’est-ce qui marche déjà pour
la pratique du Dharma?
* Qu’est-ce que je veux changer
au travail ?
* Qu’est-ce que je veux devenir ?
b) Plaisir, et appréciation de notre travail.
Que pouvons-nous faire pour
apprécier plus notre travail, pour avoir du plaisir à travailler ?
c)
Transformation de la société.
Il faut dans le travail essayer
de faire passer les valeurs qui sont les nôtres (les valeurs bouddhistes !),
tenter de transformer la société et les autres.
Ujumani a appris, par exemple, à
un collègue à ne pas répondre tout de suite avec colère aux mails qu’il
recevait. Ce monsieur a conservé cet apprentissage même maintenant qu’Ujumani a
changé de poste
d) Mythes
personnels : héros, roi, etc.
Si nous parvenons à vivre un de
nos mythes personnels (archétypes de Jung) au travail, par exemple être un
héros, cela peut être passionnant et très enrichissant.
e)
Vocations.
Est-ce que ce que le travail
qu’on réalise ne pourrait pas être une véritable vocation ?
5 propositions de solutions :
· * Travailler moins.
· * Changer de travail vers quelque chose de plus éthique.
·
* Quitter son travail actuel afin de travailler totalement pour le Dharma.
Exemple de Saddhamani du
bouddhisme Triratna : il a commencé à explorer la doctrine dans le Centre Triratna
de Paris en 2004. Puis il a déménagé de Paris pour le centre de retraite de Padmaloka en mai 2010 afin de se consacrer entièrement
au Dharma. Après avoir travaillé en tant que scientifique en France. Saddhamani
est maintenant le gestionnaire, comptable
et directeur-adjoint de Padmaloka.
· *Travailler pour une des entreprises Triratna basées le travail en
groupe (sangha) http://www.centrebouddhisteparis.org/Le_Centre/liens/liens.html
· * Un exemple de personnes qui a effectué cette
démarche : Vassika. Elle a travaillé auparavant pendant des années avec
une équipe de femmes bouddhistes dans un restaurant végétarien situé à côté du
Centre bouddhiste de Londres.
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite donc au prochain numéro comme dans les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle ou dans les séries télévisées américaines contemporaines.
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