vendredi 1 juillet 2016

Sutra du cœur, la Vacuité.





 La Vacuité

Trois autres paragraphes du sutra du cœur m’ont particulièrement impressionné cette fois sur le thème de la vacuité (ou vide). Si voulez voir le commentaire des autres paragraphes, allez ici et aussi ici. Si vous désirez lire le sutra en entier, reportez-vous à ce lien.

Voici les paragraphes :

« Ici donc,
La forme n’est rien d’autre que la vacuité,
La vacuité n’est rien d’autre que la forme.
La forme n’est que vacuité,
La vacuité n’est que forme.

Ainsi, dans le vide, il n’y a ni forme,
Ni sensation, perception ou choix,
Ni non plus de conscience.

Il n’y a pas non plus de douleur, ni cause de la douleur,
Ni cessation de la douleur,
Ni noble chemin menant hors de la douleur ;
Ni même sagesse à atteindre !
L’atteinte aussi est vacuité. » 

La vacuité est un des concepts centraux du bouddhisme. Il enseigne que toutes les choses sont vides, impermanentes, impersonnelles et pénibles. Dans le Hinayana (petit véhicule), l’idée de vacuité s’appliquait uniquement à la « personne » ; le Mahayana l’étendit à toutes les choses, impersonnelles et dépourvues de nature du Soi. Les phénomènes, les manifestations de la réalité en général, sont dénués de substance durable et autonome ; ils n’existent pas en dehors de la vacuité. C’est Sunyata (la vacuité) qui porte et pénètre tous les phénomènes.

Cette conception du vide de toute existence ne doit toutefois pas laisser croire à une attitude de simple nihilisme. Elle ne signifie pas que les choses n’existent pas, mais seulement qu’elles ne sont rien d’autre que des apparences. Sunyata est fréquemment assimilé à l’absolu par le Mahayana, car le vide est exempt de toute dualité et de toute forme empirique. Il existe une métaphore pour illustrer la différence qui sépare la vision hinayaniste de la conception mahayaniste : dans le Hinayana, les choses ressemblent à des tonneaux vides ; le Mahayana pour sa part nie jusqu’à l’existence des tonneaux, ce qui l’amène à une notion d’insubstantialité totale.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro.

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