La programmation Neuro Linguistique émet l'hypothèse que le langage d'une personne reflète sa façon de penser et son comportement et qu'il est possible de la faire réfléchir et changer à partir de son langage.
Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul
Pour guérir leurs patients et
leur donner une vision différente, plus riche de la réalité, Richard Bandler et
John Grinder ont inventé ce qu’ils ont appelé le « métamodèle »,
(modèle à côté). Ils ont répertorié les croyances appauvrissantes au sujet du monde
de leurs patients, que ceux-ci exprimaient à travers leur langage, pour leur
proposer un autre modèle plus efficace et plus heureux.
Les quatre premiers appauvrissements
de la conception du monde d’un individu sont les appauvrissements sémantiques. On étudiera d’abord le faux lien de cause à
effet : X cause Y. Lorsqu’un individu pense que l’action de quelqu’un d’autre
peut lui faire éprouver des émotions ou des sentiments bien précis, voire le
forcer à agir dans tel ou tel sens, cette vision erronée apparaît bien souvent
dans la structure même de sa phrase : « Elle m’a mis en colère en
refusant d’admettre que j’avais raison ! », « Je suis nerveuse parce que mon mari met la
maison sens dessus dessous », « Cette idée me rend malade », « Je suis déprimée parce que
mon mari rentre de plus en plus tard. » Dans tous ces exemples, on peut résumer
la structure de la phrase comme suit : X cause Y.
Cette conception des choses a
déjà été considérée dans diverses approches thérapeutiques comme un obstacle
majeur à la guérison. C’est de ce point de vue que l’envisageaient notamment la
Gestalt et l’analyse transactionnelle, et à présent les thérapies
cognitivo-comportementales et le psychologue Wayne Dyer, en mettant l’accent
sur la responsabilité de chacun vis-à-vis de ses actes mais aussi de ses pensées et de ses sentiments.
Changer le cadre de référence de
la personne sur le faux lien de cause à effet n’est pas toujours facile car il
s’agit là d’une croyance très répandue, que les autres sont responsables de nos
états d’âme, voire de nos comportements. Bien souvent, non seulement la
personne s’imagine que la nature de ce qu’elle éprouve est déterminée par l’attitude
de l’autre mais aussi qu’elle n’a pas de contrôle sur l’intensité de ce qu’elle
ressent. Sur cette base, elle peut alors conclure que cet état émotionnel la
pousse à agir sans pour autant qu’elle soit responsable de ses actes : « J’étais
hors de moi », « C’était plus fort que moi ».
Ces mécanismes peuvent parfois
conduire à des comportements extrêmes.
« Je l’ai tuée parce que je
ne pouvais pas supporter de la voir avec cet homme. »
« Bien sûr que je lui ai
cassé la gueule, c’est normal, il me regardait. Il faut pas se foutre de moi. »
Pour amener la personne à
reprendre ses responsabilités, on peut remettre en question la relation de
cause à effet : « Est-ce que
le fait que quelqu’un émette une idée et particulièrement sur toi, sur tes
paroles, sur tes actions, sur tes écrits te rend vraiment malade ? »
On peut aider aussi la personne à
dissocier les deux termes du raisonnement : « Est-ce que tu te souviens d’une fois où ton mari avait mis la maison
sens dessus dessous et où tu n’étais pas nerveuse ? (le thérapeute
essaye de dire à la personne qu’il y avait peut-être une autre raison à sa nervosité
et que peut-être la faute ne doit pas être imputée à l’action de mise en
désordre de la maison de son mari).
Dans les deux cas, le but de la
question est de permettre à l’intéressé, à la personne qui souffre, de réaliser
que, quelle que soit l’attitude de l’autre, et quel que soit le sentiment qu’il
éprouve face à cette attitude, c’est lui en tant qu’individu qui est responsable de ses réactions, de sa vie intérieure et du fait d’être
malade de colère. Chacun de nous est le propriétaire
de ses émotions et de ses comportements.
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui. Je parlerai de la deuxième malformation sémantique, la lecture de pensée, dans un prochain article.
Amitiés à tous.
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