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Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul et Le chemin le moins fréquenté de Scott Peck.
Pourquoi faire un compte rendu
croisé de ces deux livres ? Parce qu’ils parlent tous les deux d’un
concept fondamental de A. Korzybski en science des systèmes : « La
carte ne fait pas le territoire ». Richard Bandler, un des fondateurs de
la Programmation Neuro Linguistique, disait que, s’il ne fallait garder qu’un
seul principe de sa méthode, ce serait celui-là. Mais qu’est-ce qu’il
signifie ? Cela veut dire que nous ne sommes pas en contact direct avec le
monde. Bien que le monde soit réel, nous n’opérons pas directement sur cette réalité. De celle-ci, chacun a son idée
propre et comme l’enseigne le proverbe « chacun voit midi à sa
porte ».
Pour constituer cette carte, nous
disposons de trois facultés humaines de modélisation (fabrication de
modèles) : la généralisation, la sélection et la distorsion (que je traiterai dans un prochain article).
1) La généralisation.
La généralisation est le
processus par lequel des éléments des parties du modèle du monde d’une personne
sont détachés de l’expérience d’origine
et en viennent à représenter la catégorie
entière dont l’expérience en question n’était qu’un exemple.
C’est cette capacité qui rend
possibles nos expériences d’apprentissage.
L’enfant qui réussit à ouvrir une fois une porte en tournant la poignée pourra
appliquer cette découverte aux autres portes qu’il rencontrera plus tard. Sans
cette faculté, nous serions obligés de réapprendre comment ouvrir une porte
chaque fois que nous sommes en présence d’une nouvelle porte. Cette aptitude
peut même être vitale : si on a
reçu de l’électricité en mettant petit les mains dans une prise de courant, on
ne le refait plus et ainsi on évite un danger mortel.
Toutefois cette faculté est à
double tranchant. Tout comme un comportement utile peut être généralisé à de
nouvelles situations, des comportements et des sentiments pénibles et
inappropriés mis en place dans notre passé peuvent persister dans notre vie
actuelle. Un individu auquel sa mère a dit pendant toute son existence que les
voyages étaient dangereux (serpents venimeux, pickpockets, vols de valise, de
portefeuille, etc.) et qui par hasard
perd son porte-monnaie dans un aéroport peut en déduire que tout voyage est concrètement
dangereux et ne plus pouvoir aller dans des lieux
touristiques tellement cette idée est ancrée dans son esprit comme une réalité et
tellement il a peur.
Ces généralisations peuvent être
faites à tout âge. Le point important est que la même généralisation peut être
profitable ou non en fonction du contexte. Une grande partie de la psychopathologie et des préjugés reposent sur ce mécanisme.
2) La sélection.
C’est le processus par lequel
nous ne prêtons attention qu’à certains aspects notre expérience et en excluons
d’autres. Grâce à cette faculté, nous pouvons nous orienter dans le monde et
résoudre les problèmes en sélectionnant les informations qui nous sont utiles.
Nous évitons ainsi d’être submergés par la masse des stimuli externes non
pertinents qui sont captés en permanence par nos sens.
Cependant, ce processus externe
peut présenter une très grave limite quand nous sélectionnons seulement les
évènements négatifs qui peuvent, bien sûr, arriver à chacun de nous chaque
jour.
Par exemple, nous repensons à un incident
grave survenu au travail avec une personne et nous pensons que le travail est
une chose impossible à vivre. Nous ne nous souvenons plus du grand merci que
nous a donné une autre personne dans ce même travail pour un service que nous lui avons rendu. En
sélectionnant ainsi dans notre réalité un certain type d’évènements malheureux,
nous ne nous sortons pas du cercle vicieux de la pensée de la difficulté de
notre travail et, de plus, nous sommes incapables de résoudre notre problème.
Voilà. C’est tout pour
aujourd’hui. Je parlerai de la troisième modélisation, la distorsion, dans un
prochain article.
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