Je ne m’étais pas rendu compte jusqu’à
maintenant qu’il n’y avait pas sur les blogs ou les sites de mentalisme de langue
française de comptes rendus d’ouvrages sur ce qu’on appelait la « seconde
vue » au dix-neuvième siècle et qu’on appelle télépathie simulée au vingt
et unième siècle. Je vais essayer par quelques articles de combler ce manque.
La première méthode de télépathie
simulée a été révélée par Antoine François Gandon, un ancien militaire, en 1849,
dans son livre La seconde vue dévoilée en
copiant le système codé de Robert-Houdin.
Voici ce que Gandon écrit : « Il
n'était pas difficile de trouver dans l'alphabet des lettres pour remplacer les
chiffres, car c'est une méthode adoptée depuis longtemps dans le commerce ; il
fallait choisir ces lettres assez heureusement pour que le professeur pût les
placer d'une manière toute naturelle dans les phrases servant à interroger le compère.
Pour éviter les redites, il est
bien entendu que le compère doit s'attacher aux premiers mots prononcés par le
professeur, soit que ces mots s'adressent directement à lui, soit qu'ils forment
une invitation au public d'interroger lui-même.
Les chiffres dont nous nous
servons sont figurés par les lettres suivantes :
Chiffres. Lettres qui les remplacent.
1. D.
2. L.
3. C.
4. P.
5. Q ou Quel est, pris pour un seul mot.
6. A Ou A Présent, pris pour un seul mot.
7. F.
8. V.
9. N.
0. M.
Toutes les fois qu'il n'a été
posé qu'un seul chiffre par un spectateur, le professeur a soin d'indiquer dans
sa phrase qu'il ne s'agit que d'un chiffre , et pour éviter la confusion, s'il
oubliait de faire sentir qu'il n'y a qu'un chiffre écrit, il ajouterait : « S'il
vous plaît » après le seul mot qu'il aurait prononcé, la première lettre
de chaque mot signifiant un chiffre.
Exemple : Le spectateur écrit sur
une ardoise, qui lui est présentée, le chiffre 7 ; le professeur dit : « Faites,
s’il vous plaît, la question ; le sujet vous dira le chiffre que vous avez
posé. »
Le sujet a parfaitement le temps
de faire le travail dans son esprit, la formule « s'il vous plaît »
lui indiquant qu'il ne doit chercher qu'un chiffre. La lettre F qui commence la
phrase a la valeur du chiffre 7 ; il répond donc : « Monsieur a posé le
chiffre 7 »
On donne à deviner le chiffre 1.
Le professeur s'exprime ainsi :
« Dites le chiffre que
monsieur a posé ? »
Un chiffre n'est pas un nombre ;
le compère sait de suite qu'il n'a qu'à trouver la signification de la première
lettre du premier mot. Cette première lettre étant D, il répond : « C'est
le chiffre 4. »
On pose le chiffre 2.
Demande : « Le chiffre
que Monsieur vient de poser ? »
Même explication, même travail
facile pour le compère qui, sachant d'avance la valeur de la lettre L et
prévenu par la phrase de son professeur qu'un seul chiffre a été écrit, répond
sans hésiter :
« C’est le chiffre 2. »
Demande : « Citez, s'il
vous plaît, le chiffre. »
Réponse : « C’est le
chiffre 3. »
Le choix des lettres qui
remplacent les chiffres donnent une grande latitude au professeur, puisqu'il a
à sa disposition un nombre infini de mots, pourvu toutefois que ces mots
commencent par une lettre exprimant le chiffre demandé.
Nous allons résumer dans un seul
tableau les interrogations pour les chiffres isolés.
Chiffres posés. Demandes.
1. Dites le chiffre posé par Monsieur.
2. Le chiffre posé.
3. Connaissez-vous le chiffre posé ?
4. Pouvez-vous dire le chiffre posé ?
5 Quel
chiffre a-t-on posé ?
6. Annoncez le chiffre posé.
7. Faites connaître le chiffre posé.
8. Voulez-vous dire le chiffre posé ?
9. Nommez le chiffre posé.
0. Monsieur vient de poser un chiffre.
On voit par ce tableau que chaque
première lettre du premier mot de l'interrogation correspond à chacun des
chiffres ; le travail est donc presque nul pour le professeur et pour le
compère qui n'ont tous deux qu'une seule lettre à trouver. »
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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