dimanche 29 avril 2018

Compte rendu de « Méditer jour après jour » par Christophe André, « Impermanence de nos souffrances » (cinquième partie).





Christophe André.


Cet article est la suite de celui-ci, qui était la quatrième partie du compte rendu du livre de Christophe André Méditer, jour après jour

Impermanence de nos souffrances

Pour nous libérer de nos prisons mentales et de nos souffrances psychologiques, il faut être le plus conscient possible et s’exercer chaque jour à une pratique de l'impermanence. Celle-ci nous rappelle que rien ne dure, que tout passe. Que s'accrocher excessivement à la réalité est une erreur qui amplifie la souffrance. Qui nous chuchote aussi des conseils allant bien au-delà de la « gestion » de la souffrance. Nous avons tous l'espoir fou que ce à quoi nous sommes attachés — proches que l'on aime et biens que l'on possède — demeurera éternellement à nos côtés. De même, lorsque nous souffrons, désespoir aussi fou : nous avons la conviction que cette souffrance à laquelle nous sommes enchaînés sera, elle aussi, éternelle.

Mais rien ne demeurera. Ni nos jouissances ni nos souffrances. Ni attachements ni emprisonnements. Nous pouvons le comprendre. Nous devons l'expérimenter.

Quand nous méditons, il faut observer nos objets d'attachement. Et entretenir avec eux un lien différent : pas de renoncement, mais de la fluidité. Ce qui est transitoire n'est pas forcément dérisoire, et il serait fou de prétendre se détacher de tout. Il s'agit juste d'observer comment il est possible de tout traverser, de tout accueillir sans trop s'attacher, et de continuer de vivre et de savourer.

Une des grandes sources de nos souffrances mentales est le manque de conscience : ne pas réaliser que nous déformons la réalité et adhérer ensuite de toutes nos forces à cette réalité déformée. Les psychothérapeutes parlent de «distorsions» et de «ruminations». Et savent qu'il faut, d'une part, prendre conscience rapidement que notre esprit se fait piéger, d'autre part, se désengager de ces pièges. Parfois, on a beau savoir que l'on se fait du mal, on ne peut se détacher de nos obsessions et ruminations. Le message de la méditation est simple : si c'est trop difficile, alors je renonce à expulser les pensées douloureuses par la volonté, et j'élargis plutôt le champ de ma conscience à tout le reste de mon expérience de l'instant présent. Ne pas laisser tout l'espace mental à mes obsessions et ruminations, et les diluer dans le plus vaste contenant possible : ma conscience élargie à l'infini.

C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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