Christophe André.
Cet article est la suite de celui-ci,
qui était la quatrième partie du compte
rendu du livre de Christophe André Méditer,
jour après jour.
Impermanence de nos
souffrances
Pour nous libérer de nos prisons
mentales et de nos souffrances psychologiques, il faut être le plus conscient
possible et s’exercer chaque jour à une pratique de l'impermanence. Celle-ci
nous rappelle que rien ne dure, que tout passe. Que s'accrocher excessivement à
la réalité est une erreur qui amplifie la souffrance. Qui nous chuchote aussi
des conseils allant bien au-delà de la « gestion » de la souffrance. Nous avons
tous l'espoir fou que ce à quoi nous sommes attachés — proches que l'on aime et
biens que l'on possède — demeurera éternellement à nos côtés. De même, lorsque
nous souffrons, désespoir aussi fou : nous avons la conviction que cette
souffrance à laquelle nous sommes enchaînés sera, elle aussi, éternelle.
Mais rien ne demeurera. Ni nos
jouissances ni nos souffrances. Ni attachements ni emprisonnements. Nous pouvons
le comprendre. Nous devons l'expérimenter.
Quand nous méditons, il faut observer
nos objets d'attachement. Et entretenir avec eux un lien différent : pas de
renoncement, mais de la fluidité. Ce qui est transitoire n'est pas forcément
dérisoire, et il serait fou de prétendre se détacher de tout. Il s'agit juste
d'observer comment il est possible de tout traverser, de tout accueillir sans
trop s'attacher, et de continuer de vivre et de savourer.
Une des grandes sources de nos
souffrances mentales est le manque de
conscience : ne pas réaliser que nous déformons la réalité et adhérer ensuite
de toutes nos forces à cette réalité déformée. Les psychothérapeutes
parlent de «distorsions» et de
«ruminations». Et savent qu'il faut, d'une part, prendre conscience
rapidement que notre esprit se fait piéger, d'autre part, se désengager de ces
pièges. Parfois, on a beau savoir que l'on se fait du mal, on ne peut se
détacher de nos obsessions et ruminations. Le message de la méditation est
simple : si c'est trop difficile, alors je renonce à expulser les pensées
douloureuses par la volonté, et j'élargis plutôt le champ de ma conscience à
tout le reste de mon expérience de l'instant présent. Ne pas laisser tout
l'espace mental à mes obsessions et ruminations, et les diluer dans le plus
vaste contenant possible : ma conscience élargie à l'infini.
C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire