mercredi 4 avril 2018

Compte rendu du livre « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin (deuxième partie) (deuxième chapitre, «Un mode opératoire à trois clés et en trois temps»).





Un autre livre de l’auteur


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise »  de Christel Petitcollin. L’auteur y prend le contre-pied des thèses habituelles selon lesquelles on ne manipule que les naïfs et les imbéciles. En fait, elle pense que, plus on est intelligent, plus on est manipulable. Le paradoxe n’est qu’apparent : une personne intelligente cherche à comprendre, essaie d’intégrer le point de vue de l’autre, veut trouver un terrain d’entente et refuse de se décourager. Or un manipulateur ment, nie la réalité et crée délibérément les conflits dont il se nourrit. Pire le manipulateur vous ligote dans vos valeurs humanistes et les détourne à son profit.

Le deuxième chapitre s’intitule « Un mode opératoire à trois clés et en trois temps ». En voici le résumé.

Les trois clés de la manipulation mentale sont le doute, la peur et la culpabilité. Elles fonctionnent en cercle auto-renforçant. La première clé enclenche la suivante, qui active à son tour la troisième, qui renvoie à la première.

Première clé : le doute

Le doute est indissociable de l’intelligence : une personne intelligente accepte de se remettre en question et s’efforce de comprendre d’autres ponts de vue.

Donc introduire un doute dans son esprit est relativement facile à réaliser. C’est donc la première chose que fera un manipulateur pour le déstabiliser, pour qu’elle n’ait plus accès à ses convictions personnelles et elle aura du mal à prendre une décision pertinente. Il y a trois moyens d’insuffler le doute : jouer l’étonnement : « Vraiment ? En êtes-vous certain ? », pratiquer le déni : « Je n’ai jamais entendu parler de cela. », utiliser des affirmations contraires : « Contrairement à ce que vous dites, je n’ai eu que des échos négatifs. ».

Une personne intelligente, un surefficient mental, de prime abord ne conçoit pas que l’on puisse être de mauvaise foi. Il suffira au manipulateur d’affirmer avec force : « Mais non, je n’ai jamais dit ça ! C’est toi qui as mal compris ! Ce n’est pas ça que je voulais dire ! Je ne l’ai pas fait !

Pour embrouiller l’autre, le manipulateur utilise un langage obscur, truffé de sous-entendus. Il ne finit pas ses phrases, glisse une erreur par-ci par-là, tricote d’énormes mensonges d’un peu de vérité, dit une chose et son contraire, parfois dans la même phrase, et hop ! le tour est joué.

Cela fonctionne d’autant mieux que les surefficients mentaux ont un énorme besoin de précision, rarement satisfait. Avoir « mal compris » est leur spécialité. C’est pour cela qu’ils ne remettront pas en question le manipulateur et ses incohérences.

Pour désamorcer le doute, il faut prendre du recul, repérer les contradictions, les déclarations stupides et les phrases creuses. Il faut aussi accepter de voir la mauvaise foi et le mensonge, surtout quand ils sont flagrants. Il faut ensuite arriver à admettre qu’il existe des gens malveillants, haineux et gratuitement malveillants ! Il faut enfin apprendre à gérer ses propres doutes, cesser de chercher les confirmations à l’extérieur et se fier à ses perceptions, ressentis et intuitions, à ses certitudes personnelles.

Une question ingénieuse pour se recentrer et ne pas tomber dans le doute : « Que penserais-je de la situation si c’était mon meilleur ami qui vivait cela ? »

Dans un prochain article, je traiterai de la deuxième clé de la manipulation mentale : la peur.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.


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