Un autre livre de l’auteur
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « Pourquoi trop penser rend manipulable, Protégez votre mental de l’emprise » de Christel Petitcollin. L’auteur y prend le contre-pied des thèses habituelles
selon lesquelles on ne manipule que les naïfs et les imbéciles. En fait, elle
pense que, plus on est intelligent, plus on est manipulable. Le paradoxe n’est
qu’apparent : une personne intelligente cherche à comprendre, essaie
d’intégrer le point de vue de l’autre, veut trouver un terrain d’entente et
refuse de se décourager. Or un manipulateur ment, nie la réalité et crée
délibérément les conflits dont il se nourrit. Pire le manipulateur vous ligote
dans vos valeurs humanistes et les détourne à son profit.
Le deuxième chapitre s’intitule « Un mode opératoire à trois clés et en trois temps ». En voici le résumé.
Les trois clés de la manipulation mentale sont le doute, la peur et la
culpabilité. Elles fonctionnent en cercle auto-renforçant. La première clé
enclenche la suivante, qui active à son tour la troisième, qui renvoie à la
première.
Première clé : le doute
Le doute est indissociable de l’intelligence : une personne
intelligente accepte de se remettre en question et s’efforce de comprendre d’autres
ponts de vue.
Donc introduire un
doute dans son esprit est relativement facile à réaliser. C’est donc la
première chose que fera un manipulateur pour le déstabiliser, pour qu’elle n’ait
plus accès à ses convictions personnelles et elle aura du mal à prendre une
décision pertinente. Il y a trois moyens d’insuffler le doute : jouer l’étonnement :
« Vraiment ? En êtes-vous certain ? », pratiquer le déni :
« Je n’ai jamais entendu parler de cela. », utiliser des affirmations
contraires : « Contrairement à ce que vous dites, je n’ai eu que des
échos négatifs. ».
Une personne
intelligente, un surefficient mental, de prime abord ne conçoit pas que l’on
puisse être de mauvaise foi. Il suffira au manipulateur d’affirmer avec force :
« Mais non, je n’ai jamais dit ça ! C’est toi qui as mal compris !
Ce n’est pas ça que je voulais dire ! Je ne l’ai pas fait !
Pour embrouiller l’autre,
le manipulateur utilise un langage obscur, truffé de sous-entendus. Il ne finit
pas ses phrases, glisse une erreur par-ci par-là, tricote d’énormes mensonges d’un
peu de vérité, dit une chose et son contraire, parfois dans la même phrase, et
hop ! le tour est joué.
Cela fonctionne d’autant
mieux que les surefficients mentaux ont un énorme besoin de précision, rarement
satisfait. Avoir « mal compris » est leur spécialité. C’est pour cela
qu’ils ne remettront pas en question le manipulateur et ses incohérences.
Pour désamorcer le doute, il faut prendre du
recul, repérer les contradictions, les déclarations stupides et les phrases
creuses. Il faut aussi accepter de voir la mauvaise foi et le mensonge, surtout
quand ils sont flagrants. Il faut ensuite arriver à admettre qu’il existe des
gens malveillants, haineux et gratuitement malveillants ! Il faut enfin
apprendre à gérer ses propres doutes, cesser de chercher les confirmations à l’extérieur
et se fier à ses perceptions, ressentis et intuitions, à ses certitudes
personnelles.
Une question
ingénieuse pour se recentrer et ne pas tomber dans le doute : « Que
penserais-je de la situation si c’était mon meilleur ami qui vivait cela ? »
Dans un prochain
article, je traiterai de la deuxième clé de la manipulation mentale : la
peur.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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