Un livre de Christel Petitcollin
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « S’affirmer et oser dire non » de Christel Petitcollin. L’auteur y
décrit comment arriver à dire non aux autres lorsque l’on est timide et à
affirmer sa personnalité.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le sixième chapitre s’intitule « Le
langage dynamique ».
En voici le résumé.
Maintenant, nous allons nous intéresser plus
spécifiquement à l'art d'énoncer clairement ce que nous avons à dire. Les mots
que nous utilisons,
nos tournures de phrases, nos expressions en disent plus long sur nous-mêmes que
nous ne pourrions le soupçonner. Sans le savoir nous exprimons nos peurs, nos
doutes ou notre manque de motivation et sans le savoir non plus nos
interlocuteurs les captent cinq sur cinq.
Par exemple, si vous entendez quelqu'un
vous dire : « Demain, j'essaierai d'être à l'heure », vous ne serez
pas surpris de son retard malgré la bonne volonté affichée. Cette personne vous
a prévenu d'avance que sa ponctualité ne serait qu'un « essai ».
Ainsi, il est possible en étant plus attentif au langage employé de modifier le
sien, autant pour qu’il reflète mieux ce que l’on souhaite montrer de soi-même
que pour se dynamiser en le prononçant.
Faites ce test : remplacez : « Il
faudrait que je fasse (telle chose) » par : « Je choisis de faire
(cette chose) maintenant, pour que (raison positive pour vous). » Ça
change tout, n'est-ce pas ?
Souvent, les gens utilisent des
formulations tellement tièdes, hésitantes et compliquées que leurs
interlocuteurs ne savent même pas qu'il s'agit d'une demande ferme ou d'un
ordre. Espérer obtenir un silence total en disant : « Soyez gentils les
enfants, faites un tout petit peu moins de bruit, s'il vous plaît », est
totalement utopique. Mais la mère qui prononce ce genre de phrases vous dira :
« Mes enfants ne m'écoutent jamais ! » sans réaliser que les enfants
ont pourtant obéi à sa demande en faisant effectivement juste « un tout
petit peu moins de bruit », exactement comme elle l'avait demandé.
De notre petite enfance, nous avons
gardé la nostalgie d'être « devinés » par notre entourage. Bien que
nous ayons grandi, nous attendons encore des adultes qui nous côtoient qu'ils
nous devinent à demi-mot. En échange, nous nous efforçons également de lire
dans leurs pensées. Malheureusement, la pensée d'un adulte est
extraordinairement riche et complexe. Tellement complexe que nous avons parfois
du mal à nous comprendre nous-mêmes !
Alors, comment les autres pourraient-ils
nous comprendre si nous ne leur disons pas clairement les choses ? Et puis,
est-ce vraiment leur rôle de déployer les efforts et l'attention d'une mère
pour son tout-petit pour nous décoder, alors que nous maîtrisons maintenant le
langage ? Mais énoncer clairement et simplement ce que nous avons à dire n'a
pas fait partie de notre éducation.
Nous avons plutôt appris à « suggérer
que... », à « évoquer la possibilité de... », à « faire
allusion à... », à « tendre une perche » pour que l'autre « la
saisisse ». Bref à nous exprimer dans un langage codé que nous croyons
être de la diplomatie alors qu'il ne s'agit que d'une invitation à la lecture
de pensée, source de la plupart des malentendus.
C'est pourquoi la règle de base pour
assainir la communication est la suivante :
TOUTE DEMANDE NON EXPRIMÉE N'A PAS À ÊTRE SATISFAITE.
Si je n'ai pas clairement demandé ce que
je veux, je ne peux pas en vouloir à l'autre de ne pas avoir compris. S'il ne m'a
rien demandé, je n'ai pas à deviner qu'il voulait quelque chose.
Christel Petitcollin a souvent des
clients qui disent ce genre de chose :
— J'aimerais tellement qu'il / elle
comprenne que...
— Le lui avez-vous dit ? répond-elle.
— Non, je ne sais pas comment lui dire !
— Pourquoi ne pas le lui dire exactement
comme vous venez de me le dire : « J'aimerais tellement que tu comprennes
que... » et elle reformule toute la phrase.
Le client est songeur :
— Ça a l'air tellement simple, dit comme
ça.
— Ça l'est. Ce n'est pas la peine de
tourner autour du pot. Dites-lui les choses sobrement.
Car paradoxalement, le plus compliqué en
communication, c'est peut-être d'apprendre à simplifier notre façon de
communiquer !
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire