mercredi 25 juillet 2018

Compte rendu du livre « Trouver la bonne distance avec l’autre grâce au curseur relationnel, être attentif sans se faire envahir, ferme sans être rejetant » de Catherine Deshays (première partie).





  
Le livre en question.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé très instructif et subtil pour les professionnels de l’accompagnement psychologique. Il s’agit de « Trouver la bonne distance avec l’autre grâce aucurseur relationnel, être attentif sans se faire envahir, ferme sans être rejetant » de Catherine Deshays. L’auteur est médecin psychiatre et didacticienne en Gestalt-thérapie.

L’ouvrage montre à toute personne à l'aide d'un outil simple à utiliser comment poser les limites entre elle et les autres et préserver bien-être et qualité relationnelle. Il aide à garder l'esprit d'accueil et à construire l'empathie tout en restant à l'intérieur du cadre de la relation — soins, amitié, travail, encadrement, accompagnement, etc. — notamment en situations émotionnellement chargées.

Les coachs, les éducateurs, les psychothérapeutes, les médecins et les professionnels du soin, tout comme les managers et leurs équipes, y trouveront les repères pour travailler plus sereinement.

Dans l’introduction « Les affects incontournables dans la relation », l’auteur conseille de « Prendre le temps de l’entrée en contact ».

Prendre le temps de l’entrée en contact.

Attardons-nous quelques instants sur l'importance du soin apporté à l'entrée en matière dans toute situation d'entretien ou relationnelle. L’auteur du livre commence presque toujours ses stages de formation à la relation et aux entretiens par la proposition suivante : commençons par être attentif à la présence de chacun, et au comment de cette présence. Prendre le temps de se regarder vraiment, et de voir qui est là, les visages connus, les visages vus pour la première fois, et les impressions ressenties qui en émergent. Prendre le temps de s'attarder sur le confort, procéder à certains réajustements : y a-t-il assez de lumière ? de chaleur ? d'espace ? Elle invite les participants à s'exprimer sur la conscience qu'ils ont de ce qui est présent là pour chacun d'eux.

Très souvent, il y a de la surprise à commencer ainsi. Certains disent qu'ils ne savent pas quoi dire à propos de leurs ressentis, d'autres expriment un « ça va bien » assez indéfini. Un silence embarrassé peut alors prendre de la place. Porter attention à sa présence fait d'emblée nouveauté en posant un regard sur soi, sur l'environnement qui n'est pas habituel. Et il n'est pas rare que rapidement un participant manifeste son empressement de « commencer vraiment ». Parce que ce n'est pas commencé ? Tout ce qui est vécu et éprouvé n'aurait pas de valeur ni dans l'instant, ni pour la suite de l'entretien ? L'efficacité est en général assimilée à la production, à l'action, à un résultat. La préséance est associée à des bavardages ou au mieux à des politesses inutiles, sources de perte de temps. Nous croyons aller plus vite et nous pensons gagner du temps en supprimant ce qui semble nous égarer du  centre du sujet. Ce temps pris est celui de la possibilité  d'un apprivoisement mutuel.

Nous verrons que l'ambiance est le terreau de l'efficacité et elle commence par le soin de l'entrée en matière dans la situation qui réunit les protagonistes et qui va imprégner toute la suite du travail. On ne fait pas deux fois une première impression. Il y a plusieurs façons de dire bonjour, de créer des conditions favorables pour que des processus émergent qui sont des signatures de personnages. Il s'agit de « perdre du temps » pour en gagner.

Loin d'un « prêt-à-relationner », le propos de l’auteur se veut être une sensibilisation à la complexité de notre humanité. Elle propose quelques repères pour agir avec plus de discernement, pour mieux comprendre ce que vous êtes en train de sentir et d'éprouver afin d'arriver à donner sens et à vous orienter dans la situation.


Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


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