Le livre en question.
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé très instructif et subtil pour les professionnels de l’accompagnement
psychologique. Il s’agit de « Trouver la bonne distance avec l’autre grâce aucurseur relationnel, être attentif sans se faire envahir, ferme sans être rejetant » de Catherine Deshays. L’auteur est médecin psychiatre et
didacticienne en Gestalt-thérapie.
L’ouvrage montre à toute personne à
l'aide d'un outil simple à utiliser comment poser les limites entre elle et les
autres et préserver bien-être et qualité relationnelle. Il aide à garder
l'esprit d'accueil et à construire l'empathie tout en restant à l'intérieur du
cadre de la relation — soins, amitié, travail, encadrement, accompagnement,
etc. — notamment en situations émotionnellement chargées.
Les coachs, les éducateurs, les
psychothérapeutes, les médecins et les professionnels du soin, tout comme les
managers et leurs équipes, y trouveront les repères pour travailler plus
sereinement.
Dans l’introduction
« Les affects incontournables dans la relation », l’auteur conseille
de « Prendre le temps de l’entrée en contact ».
Prendre le temps de l’entrée en contact.
Attardons-nous
quelques instants sur l'importance du soin apporté à l'entrée en matière dans
toute situation d'entretien ou relationnelle. L’auteur du livre commence
presque toujours ses stages de formation à la relation et aux entretiens par la
proposition suivante : commençons par être attentif à la présence de chacun, et
au comment de cette présence. Prendre le temps de se regarder vraiment, et de
voir qui est là, les visages connus, les visages vus pour la première fois, et
les impressions ressenties qui en émergent. Prendre le temps de s'attarder sur
le confort, procéder à certains réajustements : y a-t-il assez de lumière ? de
chaleur ? d'espace ? Elle invite les participants à s'exprimer sur la
conscience qu'ils ont de ce qui est présent là pour chacun d'eux.
Très souvent,
il y a de la surprise à commencer ainsi. Certains disent qu'ils ne savent pas
quoi dire à propos de leurs ressentis, d'autres expriment un « ça va bien »
assez indéfini. Un silence embarrassé peut alors prendre de la place. Porter
attention à sa présence fait d'emblée nouveauté en posant un regard sur soi,
sur l'environnement qui n'est pas habituel. Et il n'est pas rare que rapidement
un participant manifeste son empressement de « commencer vraiment ». Parce
que ce n'est pas commencé ? Tout ce qui est vécu et éprouvé n'aurait pas de
valeur ni dans l'instant, ni pour la suite de l'entretien ? L'efficacité est en
général assimilée à la production, à l'action, à un résultat. La préséance est
associée à des bavardages ou au mieux à des politesses inutiles, sources de
perte de temps. Nous croyons aller plus vite et nous pensons gagner du temps en
supprimant ce qui semble nous égarer du centre du sujet. Ce temps pris est celui de la
possibilité d'un apprivoisement mutuel.
Nous verrons
que l'ambiance est le terreau de l'efficacité et elle commence par le soin de
l'entrée en matière dans la situation qui réunit les protagonistes et qui va
imprégner toute la suite du travail. On ne fait pas deux fois une première
impression. Il y a plusieurs façons de dire bonjour, de créer des conditions
favorables pour que des processus émergent qui sont des signatures de
personnages. Il s'agit de « perdre du temps » pour en gagner.
Loin d'un «
prêt-à-relationner », le propos de l’auteur se veut être une sensibilisation à
la complexité de notre humanité. Elle propose quelques repères pour agir avec
plus de discernement, pour mieux comprendre ce que vous êtes en train de sentir
et d'éprouver afin d'arriver à donner sens et à vous orienter dans la
situation.
Voilà. C’est tout pour le moment comme
dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième
siècle. Amitiés à tous.
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