Ce texte écrit en 2017 résonne comme une prophétie des évènements actuels au sujet de l’épidémie de covid-19.
Première partie : votre santé. Les peurs inutiles
1) Les grandes peurs : entretenues à tort
Notre terreur face aux virus.
Au nom du principe de précaution, on terrifie gouvernements,
autorités sanitaires et OMS.
L'annonce a ressuscité une des
grandes peurs de l'homme. Des chercheurs américains ont reconstitué un virus
similaire à 97 % à celui de la grippe espagnole. Celui qui a fait plus de 40
millions de morts à la fin de la guerre de 14-18. La hantise des hécatombes
virales est l'une des plus anciennes craintes de l'humanité. Cette peur suscite
régulièrement des vocations de docteur Mabuse qui reconstituent ou inventent
des virus supposés avoir une virulence extrême.
Or, dans ce domaine, le nombre de
publications scientifiques est inversement proportionnel à la mortalité ! Ces
risques d'épidémie génèrent en moyenne 12 à 65 publications par mort dans de
grandes revues scientifiques, quand les vraies maladies tueuses, comme
l'hépatite B (1 500 décès tous les ans en France), les septicémies à
Escherichia coli et à staphylocoque doré (2 000 morts chacune par an en
France), ou les infections digestives à Clostridium difficile (15 000 victimes
chaque année en Europe), sont négligées.
On sait, grâce aux analyses
réalisées sur les cadavres conservés, que le virus de la grippe espagnole
n'était pas plus sévère que les autres virus. Les victimes sont surtout mortes
de surinfections bactériennes dues aux pneumocoques — contre lesquels il existe
aujourd'hui un vaccin très efficace —, ainsi qu'aux staphylocoques et aux
Haemophilus — dont le risque est actuellement neutralisé par les antibiotiques.
La renaissance d'un épisode ressemblant à la grippe espagnole est donc
impossible. On l'a vu avec les plus terrifiants des virus, qui sont les virus
aviaires. En 2009, H1N1 a fait « seulement » 100 000 victimes dans le monde,
H5N1, 362 morts, H7N9, 44 morts. Le coronavirus d'Arabie saoudite totalise
jusqu'à présent 283 victimes. Le syndrome respiratoire aigu sévère parti de
Hong Kong a tétanisé la planète, mais s'est arrêté spontanément, sans qu'on ait
bien compris les raisons de son émergence et de sa disparition (800 morts).
Quarante ans après son apparition, la fièvre d'Ebola nous rattrape. Or c'est
oublier que, dans les épidémies, les facteurs écologiques locaux sont
essentiels, c'est ce qui fait qu'elles ne se généralisent pas.
Nous connaissons les causes des
grandes épidémies du passé. Elles ont été provoquées par la transmission
respiratoire de maladies contagieuses (variole et rougeole), par des bacilles
transportés par les poux et les puces (typhus et probablement épidémies de
peste), ou par des infections sexuellement transmissibles comme la syphilis ou
le sida dont on a redouté au début la contagion par contact — souvenons-nous de
la proposition de Jean-Marie Le Pen d'ouvrir des « sidatoriums » ! Dans la
seconde moitié du XXe siècle, les pires épidémies ont été le fait d'injections
(sida, hépatites B et C). Mais nous ignorons encore ce qui a généré les
pandémies grippales.
La résurgence de la grippe
espagnole tient de la science-fiction. Un discours alimenté par des chercheurs
qui, mandatés comme experts, ont intérêt à entretenir la peur. Au nom du
principe de précaution poussé à l'extrême, ils terrifient gouvernements,
autorités sanitaires nationales et OMS. Ce qui entraîne des dépenses
inconsidérées pour des maladies dont le risque n'est pas avéré, et détourne
l'attention du monde des vraies épidémies...
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