Cet article est inspiré du livre
« La thérapie adaptative » de Michel Lamy. Il est la suite de celui-ci.
« Je ne veux pas exprimer ma colère contre mes
parents. Je ne veux pas qu'ils s'en tirent à si bon compte. Ils m'ont fait trop
de mal, ils doivent payer ». Comment ? Sophie, depuis des années, entretient sa
souffrance, s'enferme dans la solitude, se maintient en dépression, dans
l'espoir inconscient «qu'ils voient combien ils m'ont blessée.»
N'avez-vous jamais été tenté par
cet esprit de vengeance? Il est aussi
fréquemment projeté sur un(e) ex. Faire suivre une séparation d'une belle
dépression vous assure la compassion de votre entourage. Le méchant, c'est
l'autre. Vous êtes la victime. Se maintenir en souffrance... Pour culpabiliser
l'autre. Pas question de se réparer trop vite, vous devez conserver vos
blessures pour alimenter votre colère !
Sans compter les dégâts sur votre organisme.
On oublie trop souvent que la colère est un processus physiologique avant
d'être «psychologique ». La colère est une émotion. Considérons l'étymologie du
mot : E- = vers l'extérieur / Motion = mouvement. L'émotion est un mouvement
vers l'extérieur. Il se déroule en trois phases, la charge (adrénaline,
accélération cardiaque, afflux de sang dans le haut du corps... Je deviens
rouge), la tension (pression sanguine, tensions musculaires, stases sanguines
dans le cerveau...), puis la décharge (par la parole ou par des coups sur un
coussin quand la colère est très forte). La colère sortie, l'organisme revient
à un état de tranquillité intérieure. Mais si vous restez en tension ! Retenir
une émotion en soi consomme énormément d'énergie. Toute colère non exprimée
nous détruit de l'intérieur. Rester en pression, c'est usant ! Choisissez
plutôt l'ex-pression.
Vous êtes tenté par la violence ?
C'est une autre façon de ne pas montrer votre colère, de ne pas parler de vous,
de ne pas vous réparer. La violence est destructrice, la saine colère
construit. Dans la violence, je parle de l'autre. Dans la colère, je parle de
moi. Nous devons certes rester en colère et mobilisés contre la misère, contre
la violence, contre la pollution de la planète... La saine colère consiste à
assumer notre part de responsabilité et non pas à projeter notre colère contre
des personnes.
La colère est une émotion de
réparation, mais conservée en soi, elle se comporte comme un poison.
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire