lundi 3 octobre 2016

Compte rendu de « Derrière la Magie, la Programmation Neuro Linguistique » d’Alain Cayrol et Josiane de Saint Paul. Les limites dues à la généralisation : les opérateurs modaux.


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Pour guérir leurs patients et leur donner une vision différente, plus riche, de la réalité, Richard Bandler et John Grinder ont inventé ce qu’ils ont appelé le « méta-modèle », (modèle à côté). Ils ont répertorié les croyances appauvrissantes sur le monde de leurs patients, que ceux-ci exprimaient à travers leur langage, pour leur proposer un autre modèle plus efficace et plus heureux. 

Les appauvrissements de la conception du monde d’un individu, qui viennent en deuxième, après les 4 appauvrissements sémantiques, sont les limites dues à la généralisation. J’étudierai aujourd’hui la troisième limite due à cette généralisation : les opérateurs modaux.

Il en existe deux catégories : les opérateurs modaux de possibilité et les opérateurs modaux de nécessité.

1) Les opérateurs modaux de nécessité sont des verbes qui impliquent que la personne doit ou ne doit pas penser, sentir ou agir de telle ou telle façon. Ces affirmations supposent généralement un jugement de valeur et la personne ne remet pas en cause les « nécessités » en question.
a) « Je dois prendre soin de mon père. »
b) « Il faut que je réussisse cet examen. »
c) « Un couple doit avoir des enfants. »

On peut aider la personne à prendre conscience des limites qu’elle s’impose alors en posant des questions qui lui permettront de retrouver les causes ou l’origine de de sa croyance et/ou les conséquences escomptées ou redoutées.

Client : Je ne dois pas montrer que j’ai peur.
Thérapeute : Qu’est-ce qui t’en empêche ?
Client : J’aurais honte de moi !
La question : « Qu’est-ce qui t’en empêche ? aide la personne à entrer en contact avec la raison pour laquelle elle s’interdit de montrer sa peur (la cause de la croyance).
Il est possible de demander aussi :
Thérapeute : Qu’est-ce qui arriverait si tu montrais ta peur ?
Client : Je pense qu’on se moquerait de moi.
Le client retrouve alors les conséquences qu’il attend ou qu’il redoute.

Le thérapeute peut proposer au client de montrer sa peur dans le réel, de l’exprimer à des connaissances, peut-être même sous la forme d’une métaphore qui sera moins dure à formuler. Le client dira alors à ses amis : « Aller voir cette personne, c’est comme si je sautais du plongeoir de 5 mètres à la piscine pour la première fois. » Et au cours de cette expérience, il se rendra très vite compte que les gens comprennent sa peur et ne se moquent pas de lui. Il perdra alors cette croyance « Je ne dois pas montrer que j’ai peur » qui sera effacée par une expérience positive de la réalité.

2) Les opérateurs modaux de possibilité sont des méconnaissances en ce sens que la personne se croit incapable de faire certaines choses ou ne s’y autorise pas.

a) Je ne peux pas quitter ma femme.
b) Il est impossible que je refuse d’accueillir mon père chez moi.
c) Je ne peux pas accepter ce poste de directeur. Je suis incapable de dire trois mots en public.

Le thérapeute pointe les opérateurs modaux de possibilité de la même manière que ceux de nécessité.
Client : Ce n’est pas possible de dire la vérité à ma femme. Nous vivons ensemble depuis trop longtemps.
Thérapeute : Qu’est-ce qui t’en empêche ?
Client : J’ai peur qu’elle ne se fâche. (Cause de la croyance)
Thérapeute : Que se passerait-il si tu lui disais ?
Client : Je crois qu’elle partirait.

Ici le thérapeute peut avoir deux réponses :

1) Prescrire à son client de dire cette vérité sous une forme métaphorique ou atténuée à sa femme. Et peut-être que dans la réalité et non dans son esprit, sa femme acceptera très bien celle-ci.

2) Poser une série de « Et alors ».
Client : Je crois qu’elle partirait.
Thérapeute : Votre femme part, et alors que se passera-t-il ?
Client : Je me retrouverai seul.
Thérapeute : Et alors, il y a beaucoup de gens seuls et ils ne sont pas forcément malheureux.
Client : Ma famille m’en voudra.
Thérapeute : Et alors, il y a beaucoup de gens en désaccord avec leur famille. Et là aussi, ils ne semblent pas tous malheureux.
Le thérapeute fait ainsi aller le client jusqu’au bout de sa pensée et celui-ci se rend compte que beaucoup de ses craintes sont dans son esprit, mais pas du tout dans le réel.

Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Je parlerai encore des limites dues à la généralisation avec l’origine perdue dans un prochain article. Amitiés à tous.

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