Conspiration[s] 3 de Julien Losa
Le livre Les secrets des mentalistes de Pascal Le Guern et Tibor le
mentaliste est paru après que j’ai publié mon étude Introduction au mentalisme, à l’hypnose et à la mnémotechnie,
autrement je l’aurai mentionné comme un excellent ouvrage pour les gens qui
débutent dans ce domaine. Sans doute les tours sont-ils un peu faciles, un peu
rudimentaires, mais la bibliographie est très complète (p. 295) avec les livres
des plus grands mentalistes, Cassidy, Corinda, Max Maven, Waters, Banachek,
Annemann, Looch, etc., et même un rattrapage avec beaucoup d’outsiders
français : Steeve Elema, Patrick Froment, Julien Losa, Jean de Mutigny,
Viktor Vincent, etc., etc. Le répertoire (liste) des mentalistes célèbres est
aussi très juste (p. 301, toutefois avec pas assez de français pour mon
goût) : Alexander, Derren Brown, Frédéric Da Silva, Gary Kurtz, Richard
Osterlind, etc. Le carnet d’adresses est très bon : ma boutique préférée, Magic Dream, la remarquable académie de
magie de Georges Proust, l’Ordre Européen des mentalistes, etc.
Je vais vous parler aujourd’hui
des deux préfaces, celle de l’écrivain Bernard Werber et celle du magicien Éric
Antoine.
Bernard Werber nous raconte (et c’est très intéressant) comment il a
connu les deux auteurs du livre : « J’ai rencontré Pascal Le Guern à
la suite d’un courrier dans lequel il me demandait de l’aider à rédiger un
roman. Je lui ai alors proposé de le guider dans mon domaine s’il m’apprenait l’art
et la pratique du sien. Ainsi, nous avons échangé des cours de roman contre des
cours de magie. Pascal m’a appris quelques tours de cartes, des tours de
prestidigitation, et il m’aussi enseigné l’hypnose. »
« J’ai rencontré Stéphane
Krausz, à l’occasion d’un tournage de film. Il était réalisateur et moi acteur.
Je l’ai vu se passionner tout d’abord en amateur puis, progressivement en professionnel,
pour la magie. Stéphane s’est spécialisé dans le mentalisme qui lui semblait
plus adapté au genre de spectacle qu’il souhaitait créer. »
L’intérêt de cette préface est de
montrer que, aussi bien les magiciens que les mentalistes, prennent des risques
personnels pour divertir le public (et c’est une réalité que nous vivons chaque
jour).
La préface d’Eric Antoine est
plus polémique mais je ne me lancerai absolument pas dans cette sorte de polémique.
Il note à juste titre que le mentalisme est à la mode actuellement (sans doute
du fait du fameux feuilleton) et que beaucoup en abusent et abusent du public.
Cependant, nous sommes nombreux à nous y intéresser depuis très longtemps
en ne recherchant nullement la fascination mais certainement l'émotion (selon la division d'Eric Antoine) (personnellement, j’ai lu Les merveilles
de la prestidigitation de George G. Kaplan en 1981, chapitre 6, « Mentalisme
avec des cartes », chapitre 7, « Autres tours de mentalisme »,
et j’ai commencé à pratiquer l’hypnose en 1983). Quand quelqu’un me demande de
lui prédire les numéros gagnants du loto, comme cela arrive assez souvent, je
lui avoue (comme beaucoup de confrères) que je ne suis mentaliste que quand je
suis en représentation !
La position que je préfère est
celle du mentaliste Julien Losa, d’ailleurs interviewé pour Les secrets des mentalistes (il a cette
phrase géniale lue sur Facebook : « Faites vos projets en silence, la
réussite se chargera du bruit. »). Il écrit dans son livre Conspiration[s] 3 : « Voici
ma réponse générique à un spectateur qui me poserait la question suivante :
« Mais c’est un don ? Comment avez-vous découvert ce pouvoir ?
Comment faites-vous ça ? : « Que préfères-tu toi comme
explication ? Si TOI, tu penses que je me base sur la psychologie, sur la
PNL, etc., alors, … c’est exactement ce que je fais. Si tu préfères penser que
je lis dans tes pensées, que j’ai une sorte de don… c’est exactement ça !
Si, au contraire, tu préfères plutôt te dire que ce ne sont que des trucs de
magicien… tu as également raison ! Qu’est-ce qui te rassure ? Qu’est-ce
que tu préfères croire ? C’est à toi de voir. »
Julien Losa explique in fine que
cette réponse suscite une réflexion chez le spectateur qui est intéressante « quelle
qu’elle soit ». Et je partage entièrement son analyse. Chacun a le droit
de penser et d’avoir une opinion. Et, bien qu’étant mentaliste depuis un
certain temps, je ne prétends pas avoir raison ! Comme l’écrit subtilement
Thomas d’Ansembourg, un des théoriciens de la Communication Non Violente :
« L’important dans la vie, ce n’est pas d’avoir raison mais d’être
heureux. »
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
La suite au prochain numéro.
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