Robert Greene
Robert
Greene, dans son livre Atteindre l’excellence, identifie cinq stratégies pour parvenir à identifier
l’œuvre de sa propre vie.
1) Revenir à
ses origines – la stratégie de l’inclination primale.
2) Occuper
le créneau idéal – la stratégie darwinienne.
3) Éviter
les voies sans issue – la stratégie de la rébellion.
4) Se
libérer du passé – la stratégie de l’adaptation.
5) Trouver
le chemin du retour – jouer son va-tout.
Je traiterai
aujourd’hui de la deuxième partie : occuper le créneau idéal.
2) Occuper
le créneau idéal – La stratégie darwinienne.
Après avoir
décrit le parcours existentiel du neuropsychiatre indien Vilayanur
Ramachandran, Robert Greene, pour illustrer son propos, raconte la vie de la
chercheuse japonaise en neurosciences, Yoki Matsuoka, qui a créé la discipline
appelée « neurobotique » (Cet article est la suite de celui-ci).
L’enfance de
Yoki Matsuoka fut une période de troubles et de confusions. Dans le Japon des
années 1970, tout semblait décidé à l’avance pour elle. Mais elle parvint à
créer une discipline entièrement nouvelle qu’elle appela
« neurobotique » : la conception de robots simulant le système
nerveux humain et se rapprochant de la vie-même. En défrichant ce domaine, elle
a contribué de façon importante à l’avancement de la science et elle est parvenue
à la forme suprême du pouvoir : la capacité de concilier en toute liberté l’ensemble de ses centres d’intérêt.
Le monde du
travail est comme un écosystème : les êtres vivants y occupent des
biotopes à l’intérieur desquelles ils sont en concurrence pour leurs ressources
et leur survie. Plus ils sont nombreux dans un espace donné, plus il leur est
difficile de prospérer. Quand on travaille dans ce genre de créneau, on s’use à
attirer l’attention, à faire de la politique politicienne et à accaparer des
ressources insuffisantes. On passe tant de temps à ces petits jeux qu’il n’en
reste guère pour une véritable maîtrise. On est attiré par le fait de toucher
un salaire au terme d’un parcours familier. On ne se rend pas compte à quel
point la vie est difficile.
Il faut
changer de stratégie et identifier un écosystème que l’on peut dominer. Il
n’est pas simple d’identifier son propre créneau. Cela demande de la patience
et une stratégie éprouvée. Au début, on choisit un domaine qui se rapproche de
ce que l’on souhaite et de là, on a le choix entre deux directions :
1) La
première, c’est de rechercher dans ce domaine donné les issues particulièrement
intéressantes. Quand c’est possible, on tâche de zoomer sur un domaine plus
restreint et l’on continue ce processus jusqu’à tomber sur un sujet vierge, le
plus petit possible. A certains égards, ce créneau correspond à ce que l’on a
d’unique.
2) Dans la
seconde direction, une fois que l’on maîtrise un premier domaine, on cherche de
nouvelles connaissances que l’on peut acquérir, éventuellement dans un deuxième
domaine (même pendant son temps libre si nécessaire). On peut alors combiner ce
nouveau savoir avec le précédent, éventuellement en créant un troisième domaine
ou tout au moins en établissant de nouveaux liens entre les différents domaines. On continue ce processus aussi
longtemps que l’on veut. Au bout du compte, on crée une discipline exclusive.
Cette seconde version convient bien à une culture où l’information est à la
disposition de tous et où le fait de mettre des idées ensemble est une forme de
pouvoir.
Dans les
deux cas, nous découvrons un écosystème qui n’est pas encombré de concurrents. Nous
avons la liberté d’y évoluer à notre guise en étudiant les questions les plus intéressantes.
La personne se fixe son propre programme et maîtrise les ressources disponibles
dans cet écosystème. Nous ne sommes plus écrasés par la concurrence et les
chamailleries et nous avons le temps et la place pour nous consacrer à l’œuvre
de notre vie.
Je vous
parlerai dans un prochain article de la troisième partie du chapitre 1 « Éviter
les voies sans issue - la stratégie de la rébellion ».
Amitiés à
tous.
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