lundi 9 janvier 2017

Présentation de l’étude « Atteindre l’excellence » de Robert Greene, chapitre 1, Découvrir sa vocation : l’œuvre de toute une vie, (cinquième partie), « Occuper le créneau idéal, la stratégie darwinienne, la vie de la chercheuse Yoki Matsuoka et conclusions ».




 Robert Greene


Robert Greene, dans son livre Atteindre l’excellence, identifie cinq stratégies pour parvenir à identifier l’œuvre de sa propre vie.

1) Revenir à ses origines – la stratégie de l’inclination primale.

2) Occuper le créneau idéal – la stratégie darwinienne.

3) Éviter les voies sans issue – la stratégie de la rébellion.

4) Se libérer du passé – la stratégie de l’adaptation.

5) Trouver le chemin du retour – jouer son va-tout.

Je traiterai aujourd’hui de la deuxième partie : occuper le créneau idéal.

2) Occuper le créneau idéal – La stratégie darwinienne.

Après avoir décrit le parcours existentiel du neuropsychiatre indien Vilayanur Ramachandran, Robert Greene, pour illustrer son propos, raconte la vie de la chercheuse japonaise en neurosciences, Yoki Matsuoka, qui a créé la discipline appelée « neurobotique » (Cet article est la suite de celui-ci).
L’enfance de Yoki Matsuoka fut une période de troubles et de confusions. Dans le Japon des années 1970, tout semblait décidé à l’avance pour elle. Mais elle parvint à créer une discipline entièrement nouvelle qu’elle appela « neurobotique » : la conception de robots simulant le système nerveux humain et se rapprochant de la vie-même. En défrichant ce domaine, elle a contribué de façon importante à l’avancement de la science et elle est parvenue à la forme suprême du pouvoir : la capacité de concilier en toute liberté l’ensemble de ses centres d’intérêt.

Le monde du travail est comme un écosystème : les êtres vivants y occupent des biotopes à l’intérieur desquelles ils sont en concurrence pour leurs ressources et leur survie. Plus ils sont nombreux dans un espace donné, plus il leur est difficile de prospérer. Quand on travaille dans ce genre de créneau, on s’use à attirer l’attention, à faire de la politique politicienne et à accaparer des ressources insuffisantes. On passe tant de temps à ces petits jeux qu’il n’en reste guère pour une véritable maîtrise. On est attiré par le fait de toucher un salaire au terme d’un parcours familier. On ne se rend pas compte à quel point la vie est difficile.
Il faut changer de stratégie et identifier un écosystème que l’on peut dominer. Il n’est pas simple d’identifier son propre créneau. Cela demande de la patience et une stratégie éprouvée. Au début, on choisit un domaine qui se rapproche de ce que l’on souhaite et de là, on a le choix entre deux directions :

1) La première, c’est de rechercher dans ce domaine donné les issues particulièrement intéressantes. Quand c’est possible, on tâche de zoomer sur un domaine plus restreint et l’on continue ce processus jusqu’à tomber sur un sujet vierge, le plus petit possible. A certains égards, ce créneau correspond à ce que l’on a d’unique.

2) Dans la seconde direction, une fois que l’on maîtrise un premier domaine, on cherche de nouvelles connaissances que l’on peut acquérir, éventuellement dans un deuxième domaine (même pendant son temps libre si nécessaire). On peut alors combiner ce nouveau savoir avec le précédent, éventuellement en créant un troisième domaine ou tout au moins en établissant de nouveaux liens entre les différents domaines. On continue ce processus aussi longtemps que l’on veut. Au bout du compte, on crée une discipline exclusive. Cette seconde version convient bien à une culture où l’information est à la disposition de tous et où le fait de mettre des idées ensemble est une forme de pouvoir.

Dans les deux cas, nous découvrons un écosystème qui n’est pas encombré de concurrents. Nous avons la liberté d’y évoluer à notre guise en étudiant les questions les plus intéressantes. La personne se fixe son propre programme et maîtrise les ressources disponibles dans cet écosystème. Nous ne sommes plus écrasés par la concurrence et les chamailleries et nous avons le temps et la place pour nous consacrer à l’œuvre de notre vie.

Je vous parlerai dans un prochain article de la troisième partie du chapitre 1 « Éviter les voies sans issue - la stratégie de la rébellion ».

Amitiés à tous.


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