mardi 31 octobre 2017

Les théories philosophiques et religieuses des néoplatoniciens (deuxième partie).





Les oracles chaldaïques.


J’ai choisi de m’inspirer pour cet article du livre de Denis Labouré Les enseignements quabalistiques de l’Ordre Hermétique de la Golden Dawn, La pratique du Pilier du Milieu. Pour des raisons de commodité de lecture sur Internet, cet article est divisé en deux parties.

Avec l'avènement du christianisme, avant que l'empereur Justinien ne finisse par fermer les écoles philosophiques d'Athènes en 529, il y eut un bref réveil de la flamme païenne avec Proclus, le dernier des grands théurges classiques et des philosophes néo-platoniciens.

Proclus (410-485) fut initié aux secrets de la théurgie par Asclepigencia, fille d'un autre néo-platonicien, Plutarque d'Athènes. Proclus ne se maria jamais, mais vécut une vie quasi-monastique en compagnie des hommes et des femmes qui constituaient la communauté des philosophes païens d'Athènes, un îlot de santé dans un monde où les hommes s'entre-tuaient pour leurs opinions théologiques. Proclus passait de nombreuses heures en prière contemplative, invoquait les dieux par des rites théurgiques, écrivait sans cesse. Il fut l'hôte de la déesse Athéna qui, au dire des compagnons de Proclus, élut demeure en sa maison après que son image eut été retirée du Parthénon. Les écrits théurgiques de Proclus, à l'exception de quelques fragments, furent tous détruits par ses adversaires chrétiens ; mais quelques-uns de ses ouvrages philosophiques survécurent et, à travers une traduction latine du Moyen Âge, conservèrent un peu du savoir de la philosophie platonicienne et hermétique qui avait servi de cadre théorique à la théurgie peu avant sa disparition.

Ces influences néoplatoniciennes furent renforcées au XII ème siècle par la redécouverte de l'astrologie antique. Celle-ci vint à la connaissance des érudits occidentaux à travers une traduction latine établie à partir de versions arabes des écrits astrologiques d'écrivains grecs comme Ptolémée. L'astrologie proprement dite n'entre pas dans le propos du présent ouvrage, mais le fait qu'elle ait été acceptée par la chrétienté occidentale, et à peu près complètement dans la seconde moitié du Mir siècle, est un point dont l'importance ne saurait être sous-estimée. Sous les habits des esprits planétaires, les anciens dieux étaient de retour. Avec l'astrologie, une cosmologie magique entrait dans le paysage chrétien. Cette cosmologie devait inspirer les magiciens savants des XV', XVI' et XVII• siècles.

Examinons un autre héritage recueilli par l’ésotérisme contemporain. Les Oracles chaldaïques étaient le grand livre sacré des théurges. Cette collection de maximes fut compilée et peut-être écrite par Julianus, un néoplatonicien de la seconde moitié du deuxième siècle de notre ère. Elle contient des idées sur Dieu, les démons, l'âme, le salut, le cosmos, et des indications sur les rites théurgiques. «Ne change jamais les noms barbares», ordonnent les Oracles chaldaïques qui enseignèrent l'importance dans les rites de ces mots archaïques d'origine étrangère. Tout en refusant la théurgie, le chrétien byzantin Michel Psellus (vers 1018.1082) commenta ainsi cette sentence : «Il y a chez les peuples des noms livrés par Dieu, qui ont dans les rites une force Ineffable. Ne les transpose donc pas en grec : Seraphlm, par exemple, ou Cherubim, Michel, Gabriel. Car ainsi prononcés selon l'hébreu, ils ont dans les rites une action Ineffable ; changés en noms grecs, ils perdent leur force. Plusieurs phrases-clefs des rituels de l’ordre ésotérique de la Golden Dawn sont en fait des sentences reprises des Oracles chaldaïques.

Les œuvres de Jamblique, Proclus, Porphyre et Julianus qui subsistent doivent être étudiées, et bien souvent, les principes de l’ésotérisme tel que nous le concevons seront identiques à ceux de l'antique théurgie néo-platonicienne.


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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