Un livre de Christel
Petitcollin
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant » de Christel Petitcollin.
L’auteur y décrit ce qu’elle appelle les surefficients, les gens qui
pensent trop et qui ont une pensée complexe arborescente. Cela les différencie
de tout un chacun, de ceux que l’auteur appelle les neurotypiques ou
normopensants. Les surefficients souvent ne se sentent pas reconnus par la société
et vivent de graves crises identitaires. D’une manière générale, ils sont
idéalistes, ont à la fois un besoin de connexion, de complexité, de cohérence
et de sens. Leur problème principal est qu’ils peuvent avoir des relations
difficiles avec les autres.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le cinquième chapitre de la partie 3 « Bien
vivre sa surefficience » s’intitule « Bien vivre sa surefficience en
société ». En voici le résumé.
Gérer les critiques
Vous le savez, le monde est plein de
critiqueurs. Les normopensants considèrent que c'est une aide pour s'améliorer.
Les surefficients expriment leur frustration de ne pas voir respecter leur
idéal. Les manipulateurs cherchent à miner l'estime de vous pour mieux vous
aliéner. Jusqu'à présent, votre susceptibilité était exacerbée. Les critiques
vous mettaient en vrac pour longtemps. Ça va pouvoir changer.
Avant tout, ne prenez plus les critiques
à titre personnel. La personne qui critique vous en dit plus sur elle-même que
sur vous. En vous critiquant, elle ne parle en fait que d’elle-même. La logique
est la suivante : « Je critique chez les autres les comportements que je
m'interdis. » (et que eux s'autorisent, ces sans gênes !) Ainsi, si je critique
une femme pour son habillement aguicheur, je vous parle de mon interdit
personnel d'être sexy. Plus mon réquisitoire est virulent, plus mon autocensure
est puissante. Maintenant que vous avez cette clé, amusez-vous à décoder les
tabous de vos critiqueurs. Cela marche aussi dans l'autre sens. Écoutez-vous
critiquer et repérez lequel de vos interdits personnels s'est manifesté.
N'oubliez pas non plus que ce que vous
êtes est inaccessible à un normopensant. Comment avoir un feedback fiable d'un
interlocuteur qui est dépassé par ce que vous êtes et qui ne peut vous cerner
dans votre globalité ? Tout ce qui vous sera renvoyé de vous sera fractionné et
déformé. Prenez alors sa critique comme une indication sur ses valeurs et son
fonctionnement. Par exemple, s'il critique votre instabilité, comprenez qu'il a
horreur du changement. S'il vous trouve trop émotif, rappelez-vous qu'avec son
amygdale pépère, il est à l'abri des tempêtes émotionnelles, ce veinard.
Enfin, certaines critiques, comme le
prônent les normopensants, peuvent être de précieuses indications pour vous
permettre d'évoluer.
Elles pourront avoir leur vertu pédagogique si vous les
recevez au niveau des comportements (voire de l'environnement, si on vous dit
que cette couleur ne vous va pas au teint) et non plus au niveau de l'identité.
Sachez accueillir la critique comme un feed-back. Si vous trouvez cette
critique pertinente, remerciez votre interlocuteur de l'avoir émise. Si vous
n'êtes pas d'accord, répondez sobrement : « C'est votre avis. » Si ce qu'il
vous présente comme un défaut est en fait une des caractéristiques de votre
surefficience mentale, réjouissez-vous : on vous a repéré dans ce que vous
êtes. Alors, confirmez simplement avec un beau sourire : « Oui, c'est vrai, je
suis trop... »
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
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