Un livre de Christel
Petitcollin
Je viens de lire un livre que j’ai
trouvé à la fois formidablement bien écrit, original et passionnant. Je
voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit
de « Je pense trop, comment canaliser ce mental envahissant » de Christel Petitcollin.
L’auteur y décrit ce qu’elle appelle les surefficients, les gens qui
pensent trop et qui ont une pensée complexe arborescente. Cela les différencie
de tout un chacun, de ceux que l’auteur appelle les neurotypiques ou
normopensants. Les surefficients souvent ne se sentent pas reconnus par la
société et vivent de graves crises identitaires. D’une manière générale, ils sont
idéalistes, ont à la fois un besoin de connexion, de complexité, de cohérence
et de sens. Leur problème principal est qu’ils peuvent avoir des relations
difficiles avec les autres.
Cet article est la suite de celui-ci.
Le cinquième chapitre de la partie 3 « Bien
vivre sa surefficience » s’intitule « Bien vivre sa surefficience en
société ». En voici le résumé.
Soigner sa blessure de rejet
Au-delà de la peur de la solitude et de la blessure d'être critiqué, il y a
la violence objective du fait d'être rejeté. Nous sommes tous programmés pour
redouter le rejet et le vivre comme un danger vital. Se faire rejeter par tout
un groupe est une agression qui donne un sentiment terrible d'isolement, non
seulement au moment des moqueries, mais aussi ensuite, lorsque la personne se
retrouve seule. Cela devrait vous arriver de moins en moins. Vous allez savoir
naviguer entre votre surdouance et la norme environnante. Mais vous ne serez
jamais à l'abri qu'un pervers détecte votre particularité. Comme ce que vous
êtes lui est odieux, il peut monter tout un groupe contre vous. Si cela vous
arrive, il vous faut développer les bons réflexes de survie.
Sur le moment, recherchez tout de suite le lien social, comme on remonte à
cheval aussitôt après la chute pour ne pas développer de phobie de
l'équitation. Allez voir des amis fiables, parlez à vos voisins ou sortez faire
des courses et entamez une conversation banale avec un consommateur. Si vous ne
pouvez contacter personne, soyez actif : faites des tâches quotidiennes ou
profitez-en pour faire un grand ménage, du rangement ou la corvée qui attendait
son heure depuis si longtemps. Le rejet deviendra une source de satisfaction.
Vous pourrez dire : « Grâce à cette garce de Suzanne, j'ai nettoyé ma cuisine à
fond ! »
En général, pour éviter l'isolement, il faut diversifier son tissu social.
Faites la distinction entre amis intimes, copains, connaissances et cultivez
les trois en sachant clairement ce que chaque catégorie peut vous apporter.
Malgré votre soif d'intensité, acceptez les relations superficielles et ne
cherchez pas tout le temps à mettre de l'affectif et de l'intimité dans tous
les liens. Réservez vos relations profondes à votre cercle intime.
Au lieu de la fuir, affrontez votre peur du rejet. Allez vers les gens.
L'humour et l'autodérision peuvent beaucoup vous aider. Pensez : « Ok, j'ai
peur qu'ils me trouvent médiocre, mais à tout prendre autant être un médiocre
souriant et sympathique plutôt qu'un médiocre coincé et acariâtre ! »
Vivre en société, c'est aussi accepter de se faire aider. Cela implique de
savoir demander une aide adaptée à ce que l'autre peut vous donner. Certains
amis pourront vous écouter attentivement. D'autres ne sauront que vous sortir,
vous aérer et vous changer les idées. Lorsque vous vous adressez à un
professionnel, vérifiez avant tout qu'il peut vous comprendre.
Connaissez-vous la différence entre le fou et le sage ? Le sage sait à qui
ne pas parler. Dans tous les cas de contact social, en cas d’incompréhension,
surtout n’insistez pas. Faites vite marche arrière et changez de sujet.
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.
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