Un autre livre sur la
Gestalt-thérapie
Des amis m’ont dit que certains concepts
de la Gestalt-thérapie étaient pour eux difficiles à comprendre. C’est pourquoi
j’ai décidé d’entamer une suite d’articles définissant 20 notions de base de la
Gestalt-thérapie selon la classification adoptée par Serge Ginger dans son
livre « La Gestalt, l’art du contact »
Cet article est la suite de celui-ci.
Concept 11 : La responsabilisation.
Perls attachait beaucoup d'importance à
la responsabilité de chacun et sa thérapie visait le « self-support »,
l'autonomie de la conduite et des décisions. La Gestalt demeure très attentive
à éviter au maximum toute aliénation du client. Ainsi, le thérapeute ne reste
pas distant et « muré » dans l'attitude énigmatique de celui qui est « supposé
savoir ». Il partage avec son client son ressenti et son questionnement : c'est
l'exploitation thérapeutique du contre-transfert. Le client n'est pas un «
patient » passif qui subit un traitement en partie « ésotérique » pour lui,
mais un « client » demandeur, un partenaire à part entière, voire un «
co-thérapeute » actif dans son propre traitement.
Ainsi, le thérapeute évite d'installer
ou de maintenir le client dans une « névrose de transfert » de type psychanalytique
qui lui ferait revivre sa dépendance infantile. Les phénomènes transférentiels
sont généralement « pointés » et exploités au fur et à mesure, pour éviter
toute aliénation durable et favoriser la prise de responsabilité. C'est aussi
une des raisons pour lesquelles la psychothérapie se limite le plus souvent à
une seule séance par semaine (pour éviter une trop forte dépendance). Perls et
ses contemporains condamnaient volontiers la formulation « je ne peux pas », proposant de la remplacer par «je ne veux pas », soulignant ainsi la responsabilité de chacun dans son
comportement.
Cette position s'est largement assouplie
aujourd'hui, notamment chez ceux qui abordent en Gestalt des cas-limites
(borderlines), voire des malades psychotiques, car elle sous-estime le poids
des mécanismes inconscients. De plus, il faut bien admettre que « boiter n'est
pas pécher » (Lucien Israël) et que tout le monde n'est pas à même d'assumer
d'emblée toutes ses difficultés — ce qui implique, le cas échéant, des périodes
de soutien thérapeutique, une alternance savamment dosée de frustrations et de gratifications, jusqu'à ce que le client puisse authentiquement se
passer de « tuteur ». Lorsque la batterie d'une voiture est à plat, il peut
être nécessaire de la brancher provisoirement sur la batterie du dépanneur
jusqu'à ce qu'elle retrouve une énergie minimale de fonctionnement autonome...
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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