samedi 23 juin 2018

Compte rendu du livre « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans » de Fritz Perls (dix-neuvième partie).



Paul Goodman.


Je viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois passionnant, précis et instructif sur la création de la Gestalt-thérapie. Je voudrais vous en faire part à travers quelques articles de ce blog. Il s’agit de « Ma Gestalt-thérapie, une poubelle-vue-du-dehors-et-du-dedans »  de Fritz Perls.

Cet article est la suite de celui-ci.


Voici le résumé de ce livre.

Lumière et ténèbres, opposés inconciliables du point de vue de l'abstraction. Comment peut-il y avoir lumière quand il y a obscurité, l'essence même du néant ? L'un exclut l'autre.

Maintenant, regarde cet arbre dans le soleil. Tu vois l'ombre ? L'ombre sans lumière, la lumière sans ombre ? Impossible ! En ce cas, la lumière et l'obscurité se déterminent l'une l'autre ; elles s'incluent l'une l'autre.

Est-ce qu'un cinéma en plein air montre des films en plein jour ? Pour avoir des images nettes à l'avant-plan, nous avons besoin de l'obscurité en arrière-plan. Afin de rester simple, tenons-nous-en à un film noir et blanc. Nous avons besoin du contraste du noir et du blanc. Nous avons besoin d'un contraste équilibré. Trop de contraste et l'image sera dure, trop peu et elle sera plate. Votre télé a des réglages qui vous permettent d'arriver au meilleur résultat. Ici encore, le noir et le blanc se déterminent l'un l'autre. Un écran complètement noir ou blanc constitue un rien par rapport à son contenu. Le contenu, qui est l'image, est une différenciation en petits points blancs et noirs qui ont une signification.

Grimpant dans l'échelle des valeurs, on trouve Rembrandt, dont les juxtapositions de lumière et d'obscurité sont un des sommets de l'art.

Le zéro n'est rien, un néant. Un point neutre à partir duquel naissent les contraires. Une indifférence automatiquement créatrice dès que la différenciation commence. Nous pouvons choisir au hasard n'importe quel point et fixer le zéro en ce point-là. Si vous décidez de lancer une fusée le jour x/y/z, vous commencez par un compte à rebours de jours, d'heures, de minutes et de secondes, jusqu'à zéro, et poursuivez par un compte en avant de secondes, de minutes, d'heures et de jours.

Un budget en équilibre, c'est un budget dans lequel la somme du débit et du crédit est égale à zéro, qu'il s'agisse de millions ou de centimes.

Nous avons l'habitude d'appeler le point zéro « normal ». Nous parlons de température normale, de numération globulaire normale, etc., ad infinitum. N'importe quel plus ou quel moins est appelé anormal, signe de mauvais fonctionnement, de maladie, si ce plus ou ce moins est important.

Dans le cas d'un organisme vivant, le point zéro, la normale, doit être maintenu ou l'organisme cessera de fonctionner, l'organisme mourra.

Chaque cellule, chaque organe, chaque organisme dans son entier a un nombre considérable de fonctions normales à maintenir.

Chaque cellule, chaque organe, chaque organisme dans son entier s'emploie à disposer de tout excès (+) ou à combler toute déficience (—) afin de maintenir le point zéro, le point de fonctionnement optimal.

Chaque cellule, chaque organe, chaque organisme dans son entier est en contact avec son environnement, éliminant les surplus et refaisant le plein.

Chaque cellule, chaque organe a un environnement intra-organique dans lequel il est inséré : fluides du corps, nerfs, etc. L'organisme entier a pour environnement le monde dans lequel il doit maintenir le subtil équilibre organique.

Tout trouble de cet équilibre constitue une Gestalt incomplète, une situation inachevée qui force l'organisme à devenir créatif et à trouver le moyen de rétablir l'équilibre.

Toute carence — de calcium, d'acides aminés, d'oxygène, d'affection, de puissance, etc. — crée le besoin de se les procurer quelque part. Nous n'avons pas d' « instinct » pour le calcium, les acides aminés, l'oxygène, etc., nous créons ces milliers d' « instincts » possibles ad hoc chaque fois qu'un équilibre spécifique est détruit.

Tout excédent crée temporairement l'instinct de s'en débarrasser — acide carbonique, acide lactique, sperme, fèces, irritation, griefs, fatigue, etc. — afin de rétablir l'équilibre organique.

Chaque respiration refait le plein d'oxygène et élimine le gaz carbonique. On confond souvent — pensée bancale — respirer et inspirer.

Je ne me lave pas les mains dans une cuvette à moitié pleine d'eau sale. Je n'ajoute pas d'eau propre dans la cuvette avant d'avoir jeté ce qui reste d'eau sale.

Pour me débarrasser de l'air « sale », je commence par exhaler. Si inspirer devient une obsession, on peut voir apparaître l'asthme, tentative désespérée de la nature pour expulser l'air vicié.

J'ai « guéri » rapidement tous les asthmes psychogénétiques que j'ai rencontrés. Dans la plupart des cas il y avait derrière cet asthme une gêne, une crainte de faire ces bruits de respiration haletante, qui vont de pair avec l'orgasme. La crainte de révéler qu'on se masturbe, ou la peur d'être découvert, couchant avec quelqu'un sont des occasions privilégiées qu'il faut analyser pour dénouer complètement la crise. Je les laissais jouer à « baiser » et l'impasse respiratoire se résolvait par quelques vertiges suivis d'un formidable soulagement.

Voilà. C’est tout pour le moment comme dans les séries télé américaines ou les romans-feuilletons du dix-neuvième siècle. Amitiés à tous.


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