dimanche 15 mars 2015

Un hypnothérapeute "hors du commun", Milton H. Erickson, jour 3



Compte rendu du livre sur l'hypnose et la psychologie :
par Sidney Rosen
Jour 3, étude du chapitre 2 : histoires motivantes



Dans ce livre passionnant, Sidney Rosen analyse les anecdotes que l’hypnothérapeute Milton Erickson (qui était appelé par ses contemporains "The Wizard of the Desert") racontait à ses patients, souvent après les avoir mis en état d’hypnose. 

Aujourd’hui, je vais étudier le chapitre 2 de ce véritable manuel. Il s’appelle  tout simplement « Histoires motivantes », termes qui pourraient s’appliquer d’ailleurs à toute histoire d’Erickson. Mais ce sont ici plutôt des anecdotes sur le développement physique et psychique de l’être humain : quand nous avons appris à nous mettre debout, à marcher, à faire de la bicyclette, quand nous avons retenu les tables de multiplication, les déclinaisons latines, etc. Au début, cela nous paraissait très difficile, presque impossible. A présent, nous n’avons même plus conscience que nous avons vécu cet apprentissage. Mais Sidney Rosen interprète ces anecdotes aussi pour le futur : « Quand il me racontait des histoires où je me trouvais renvoyé directement à mes apprentissages premiers, j’avais la capacité – en état de transe – de revivre l’expérience de l’immense effort et de la fréquente frustration par lesquels il faut passer pour apprendre une nouvelle tâche ou un nouveau geste. J’avais en même temps parfaitement conscience d’avoir appris ces gestes les uns après les autres. En conséquence, je pouvais apprendre à relever d’autres défis dans ma vie présente. » Sidney Rosen aurait même pu noter que, si nous ne faisons plus d’apprentissages étant adulte, c’est parce que nous ne voulons plus de frustrations, frustrations que nous avons connu intensément étant enfant. « Ce n’est plus de mon âge », disons-nous, et nous n’apprenons plus rien. Nous perdons l’entraînement, la force et la santé de notre mémoire qui devient débile.

Il y a selon moi dans ce chapitre deux histoires particulièrement intéressantes : « Il ne passera pas la nuit » et «Scène de ménage». Dans la première, les médecins disent à la mère d’Erickson, qui est atteint de poliomyélite à l’âge de dix-sept ans, qu’il ne passera pas la nuit. Celui-ci demande à sa mère de déplacer un coffre pour voir le coucher du soleil. Sa mère s’exécute et Erickson survit. Sidney Rosen commente ainsi l’histoire : « Sa référence au coffre et au coucher du soleil résumait un des conseils qu’il ne cessait de donner pour profiter de la vie, voire la prolonger : « Toujours avoir un but réel dans le futur proche ». Dans le cas présent, son désir était de voir le coucher du soleil. 

L’histoire de « Scène de ménage » est encore plus hallucinante. Un couple marié depuis trente ans a passé son existence en querelles continuelles. Erickson leur dit seulement : « N’en avez-vous pas assez de vous disputer ? Pourquoi ne pas profiter de la vie ? ». Par la suite, ils ont une existence très heureuse. Cela paraît impossible, magique. Là où une psychanalyse met des années, Erickson prend dix minutes. Sidney Rosen lui a demandé des détails sur cette guérison. Avait-il employé l’hypnose ? Erickson lui répondit que oui, mais que là n’était pas l’essentiel. Sidney Rosen ajoute pour illustrer ce cas cette formulation de la pensée d’Erickson « Il y a trop de thérapeutes pour penser qu’ils sont là pour diriger le changement et aider le patient à changer. La thérapie, c’est comme une boule de neige qui se forme au sommet de la montagne. En roulant, elle croît et s’accroît jusqu’à devenir une avalanche modelée par le profil de la montagne. »

Voilà ! C’est fini pour aujourd’hui. La suite au prochain numéro.

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