Une représentation circulaire du Noble Sentier Octuple : à noter que les huit pratiques représentées chaque fois par une flèche mènent toutes au nibbana (qui est le terme pali pour le mot sanskrit Nirvana).
D’abord, je voulais dire à tous
mes amis mentalistes qui ne s’intéressent pas ou peu au bouddhisme que je vais
encore consacrer quelques articles à ce sujet. Qu’ils n’hésitent pas à
m’envoyer un email pour se désinscrire pendant la période où je traiterai cette
thématique, je les réinscrirai quand je reviendrai à ce qui les concerne
directement.
Pour bien comprendre le
bouddhisme, il faut détailler les huit points du noble sentier octuple qui est
la quatrième noble vérité que le Bouddha exposa dans son premier sermon à
Sarnath près de Bénarès (« mise en route de la Roue de la Loi »: Dhammacakkappavattana
Sutta in Samyutta
Nikāya qui fait partie du Sutta
Pitaka, lui-même deuxième recueil du Tripitaka, l’ensemble des textes
canoniques de ce qu’on appelle « le petit véhicule », le bouddhisme
theravada) (c’est compliqué, n’est-ce pas ? Vous n’avez pas besoin de
retenir ces références pour suivre la voie bouddhiste !). De nombreux érudits
ont écrit à ce sujet mais je préfère citer deux livres très simples et
cependant très complets qui ont pour thématique essentielle le noble sentier
octuple : L’enseignement du Bouddha d’après les textes les plus anciens de Walpola Rahula et Vision et transformation de Sangharakshita, le fondateur de la Communauté Bouddhiste Triratna.
Attention, pour une lecture, plus
agréable sur Internet, je vais publier cet article en deux fois. Ce texte est
la première partie.
Les commentateurs ont classé de
plusieurs façons, suivant diverses thématiques, le noble sentier octuple mais celle
que je préfère est celle-ci :
A) Conduite éthique
1) Parole juste
2) Action juste
3) Moyens d’existence justes
B) Discipline mentale
4) Effort juste
5) Attention juste
6) Concentration juste
C) Sagesse
7) Pensée juste
8) Compréhension juste
Je voudrais préciser certains
points au sujet de ce noble Sentier Octuple. Je pense que, depuis des milliers
d’années, personne n’a réussi à en réaliser les huit aspects de manière
adéquate, à part bien sûr le Bouddha et les Bodhisattvas. L’ensemble pour moi
est un modèle qu’il faut essayer de réaliser mais qu’on n’atteint jamais
vraiment, parfaitement et totalement.
J’aurai par rapport à toute
religion, même si elle est passionnante comme le bouddhisme et l’hindouisme,
l’attitude d’un des plus grands psychothérapeutes du vingtième siècle, Fritz
Perls, créateur de la Gestalt-Thérapie,
auteur entre autres de Le moi, la faim, l’agressivité. Il écrivait que les idées sont comme les
aliments, il faut les goûter. Cette idée a mauvais goût pour moi, donc je ne la
prends pas ; cette idée me paraît délicieuse, je la garde et je l’adjoins
à ma conception du monde et de mon Salut. Il peut en être ainsi pour les
préceptes du noble sentier octuple : je tenterai de pratiquer ceux qui me
parlent, me plaisent, ont le meilleur goût pour moi. Peut-être, dans le futur,
pourrai-je réaliser d’autres pratiques de ce sentier : il faut cueillir le
fruit quand il est mûr.
Ma professeure de Yoga, Malati, développe un principe similaire : chacun fait son Yoga,
dit-elle, c’est-à-dire que chaque personne réalise les postures qu’elle est
capable de faire ou celles qui lui plaisent particulièrement, évitant celles
qui lui font mal, celles où elle n’est pas à l’aise ou celles tout simplement
qu’elle ne comprend pas, qu’instinctivement elle n’aime pas. Cette conception
n’empêche pas le fait de tenter le maximum sur chaque posture, de réaliser le
plus de postures possibles, de penser que l’on va progresser, mais la séance de
Yoga se fait alors sans culpabilité, sans contraintes asphyxiantes pour l’esprit
et le corps. Je vais peut-être choquer certaines personnes mais il en est de
même selon moi pour le bouddhisme : je pense que chacun doit faire son
bouddhisme, prenant dans le noble Sentier Octuple les éléments qu’il peut
réaliser ici et maintenant et ce n’est déjà pas si mal que ça : l’élève
bouddhiste, même s’il progresse à son rythme qui peut être lent, comprend et
réalise petit à petit de plus en plus de concepts, d’attitudes de vie et de
méditations.
Voici maintenant détaillées les
huit prescriptions du noble sentier octuple.
1) La Parole juste.
Elle se décline sur quatre
modalités différentes :
a) L’abstention du mensonge.
b) L’arrêt de la médisance, de la
calomnie et de toutes paroles susceptibles de causer la haine, la désunion, la
disharmonie entre individus ou groupes de personnes.
c) Le non-emploi de tout langage
dur, brutal, impoli ou injurieux.
d) L’élimination des bavardages
oiseux, futiles, vains et sots.
En résumé, on doit employer des
mots amicaux et bienveillants, agréables et doux, qui aient du sens et qui
soient utiles. Il ne faut jamais parler négligemment mais au moment et au lieu
convenables. Si l’on n’a rien d’utile à dire, il vaut mieux tout simplement
garder le silence !
2) L’Action juste.
Elle vise à promouvoir une conduite
morale honorable et pacifique. Nous sommes exhortés à nous abstenir de détruire
la vie, du vol, de transactions malhonnêtes et à aider les autres à mener une
vie honorable et pacifique.
3) Les Moyens d’existence justes
Cela signifie qu’on devra s’abstenir
de gagner sa vie dans une profession nuisible aux autres, comme le commerce des
armes ou la mise à mort des animaux, et que l’on doit vivre d’une profession
qui ne puisse pas nuire aux autres. Il est donc clair que le bouddhisme
s’oppose fermement à toute forme de guerre puisqu’il pose comme principe que le
commerce d’armes ou d’instruments meurtriers est un moyen d’existence mauvais
et injuste.
Voilà ! C’est tout pour aujourd’hui. La suite au
prochain numéro. Amicales salutations.
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