L'escamoteur de Jérome Bosch
Bizarrement, personne ne semble l’avoir
remarqué en prestidigitation mais un chapitre entier du livre de Christophe
André Méditer jour après jour est
dédié à un tableau sur la magie, L’escamoteur
de Jérôme Bosch, qui date du quinzième siècle. On y voit très distinctement,
ce qui m’a stupéfait, des anneaux chinois. Le chapitre s’appelle « Déployer
son attention pour accroître sa conscience » (p. 86 à 97).
Christophe André nous dit : « Au
début, tout semble simple : le tableau, divisé en deux parties, montre à
droite un magicien des rues, et à gauche un public qui l’observe. Une table les
sépare. Puis on entre dans les détails : on s’amuse de l’air bonasse du
magicien avec son drôle de chapeau. Il montre une boule sans doute réapparue de
dessous l’un des bols renversés sur la table (c’est le tour « Passez muscade »).
Mais, si l’on continue à regarder
toujours avec plus d’attention, on perçoit encore de nouveaux détails que l’on n’avait
pas remarqués au début : un homme est en train des se faire dépouiller de
sa bourse, une petite chouette est dissimulée dans le panier du magicien, un crapaud
est posé sur la table, etc.
Ce chef d’œuvre nous parle donc
en réalité de l’attention. Dans le cas de ce tableau, nous nous sommes
forcés à regarder avec attention, pendant une très longue durée de temps, une
même chose, ce que nous ne pratiquons pas d’habitude (on passe à toute vitesse
devant les toiles des musées !). Et nous y avons découvert de nombreuses choses
qui nous avaient échappé au premier abord. C’est ce qui se passe dans la
méditation et plus particulièrement celle de pleine conscience : nous trouvons
dans notre esprit des idées, des schémas mentaux, des visions erronées que nous
n’avions jusque-là jamais perçus.
En revanche, notre attention peut
être malade, notamment dans l’anxiété et la dépression, qui sont d’une certaine
manière des troubles de l’attention : dans ces états psychiques, on ne fait
attention qu’à nos soucis et on écarte le reste. Ce sera donc une solution envisageable de pratiquer la méditation pour soigner notre attention malade et élargir
le champ de celle-ci dans les moments où nous nous sentons tristes, déprimés ou
inquiets. Plusieurs études scientifiques, menées notamment par le psychiatre Jon
Kabat-Zinn, spécialiste de la méditation de pleine conscience, ont démontré que
la pratique de la méditation minimisait les risques de rechutes dépressives (se référer également au livre de la psychiatre Christine Mirabel-Sarron, Mener une démarche de pleine conscience, approche MBCT)
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. Amitiés à tous.
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