Napoléon, un maître contesté
J’ai extrait ma biographie de
Marcel Proust d’un livre de l’écrivain Robert Greene Atteindre l’excellence que je trouve très bien pensé (et réaliste).
Je vais vous détailler certains passages de cet ouvrage. « Atteindre
l’excellence » ne signifie pas, de manière compulsive, être premier de la
classe ou être le plus remarqué à son boulot mais seulement développer le
meilleur de ce qu’il y a en vous.
Pour des raisons de commodité de
lecture sur Internet, ce texte est divisé en plusieurs articles. Il est la
suite d' une deuxième partie.
Dans les périodes de créativité
exceptionnelle, la nécessité nous oblige à des résultats. Nous sommes alors
contraints de sortir du carcan de nos pensées habituelles et de nous brancher
sur le monde, sur les autres et sur la réalité. A ces moments-là, on dirait que
notre esprit, tourné entièrement vers l’extérieur, est envahi par la lumière du
monde qui nous entoure et détecte brusquement de nouveaux détails et de
nouvelles idées ; nous avons l’inspiration, nous devenons créatifs.
Une fois la date limite passée ou
la crise finie, ce sentiment de puissance et de créativité exacerbée s’estompe.
Nous retombons dans notre état de distraction et notre sentiment de tout
contrôler s’évanouit. Si seulement nous pouvions déclencher cet état d’esprit selon
notre bon vouloir et, d’une certaine façon, rester « vivants » plus
longtemps… Hélas, ce processus apparaît bien mystérieux et indéfinissable.
Notre problème est que cette
forme de puissance et d’intelligence ne constitue pas un sujet d’étude (à part
pour Napoléon Hill qui écrivit la
remarquable étude Réfléchissez et devenez riche) et elle est auréolée par toutes sortes de mythes et d’idées fausses
qui ne font qu’en épaissir le mystère. Nous imaginons que la créativité et le génie
arrivent de nulle part, fruits d’un talent naturel ou d’une conjonction
astrale. Il serait immensément utile de résoudre cette énigme, de donner un nom
à ce sentiment de puissance, d’étudier ses racines, de définir le type
d’intelligence auquel il conduit et comprendre la façon dont on peut le
produire et l’entretenir.
Appelons cette sensation la
maîtrise, la sensation d’avoir davantage de prise sur la réalité, sur les
autres et sur nous-mêmes. Pour beaucoup, cette expérience n’est que passagère
mais pour d’autres, les maîtres dans leur domaine, elle devient une habitude,
une façon de voir le monde. La bonne nouvelle est qu’à la source de ce pouvoir,
il y a un processus que chacun peut acquérir d’une manière simple et facile.
Ce processus peut être illustré
de la façon suivante : pour apprendre par exemple le piano ou occuper un
nouveau poste, on a besoin d’acquérir certaines compétences. Au début, on est
totalement étranger à l’affaire. Nos premières impressions du piano ou du milieu de notre nouveau travail sont
fondés sur des préjugés, nous éprouvons une certaine crainte. Quand on commence
l’étude du piano, le clavier a quelque chose de rebutant : on ne comprend
pas les relations entre les touches, les cordes, les pédales et tout ce qu’il
faut pour faire de la musique. En débarquant dans un nouveau milieu de travail,
on ignore les relations de pouvoir, la psychologie du chef, les règles de
procédures considérées comme essentielles au succès. On est désorienté :
on se sent débordé par la quantité de connaissances à acquérir.
On a beau aborder avec
enthousiasme l’acquisition de nouvelles compétences et connaissances, on
comprend vite l’étendue du travail à fournir. Le grand danger est de se laisser
submerger par l’ennui, l’impatience, la peur et la confusion. On cesse
d’observer et d’apprendre : le processus finit par s’arrêter.
Si, en revanche, on gère ses
émotions et qu’on laisse le temps faire son œuvre, quelque chose de remarquable
commence à se dessiner. A force d’observation et d’imitation, on gagne en
clarté, on apprend les règles et on voit comment tout se met ensemble (cela
m’est arrivé plusieurs fois dans ma vie). Avec la pratique, on acquiert
l’aisance ; les connaissances de base sont maîtrisées et on est en mesure
de relever des défis de plus en plus intéressants. On entrevoit des liens
naguère invisibles et on dépasse ses faiblesses à force de persévérance.
A un moment donné, on cesse
d’être un étudiant et on devient un praticien (je l’ai vécu aussi !). On
teste ses propres idées et on observe avec intérêt les réactions qu’elles
suscitent. On utilise ses nouvelles connaissances de façon de plus en plus
créative. On n’apprend pas seulement des autres, on se crée un style et une
personnalité.
Voilà. C’est tout pour le moment.
La suite au prochain numéro. Amitiés à tous.
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