lundi 13 mars 2017

Compte rendu de « La dynamique mentale» de Christian H. Godefroy, Suite de l’Histoire de l’hypnose 7 (troisième partie).




Un livre d'un médecin qui parle de l'histoire de l'hypnose.

Je me suis rendu compte en relisant mon blog que mon histoire de l’hypnose était trop succincte et que notamment elle ne parlait pas du neurologue du dix-neuvième siècle, Jean-Martin Charcot, qui a créé ce qu’on appelle l’école de la Salpêtrière. Celui qui a le mieux décrit cette période, avec John Bastardi Daumont dans Les secrets d’un mentaliste, tome 2, est Christian Godefroy dans son livre La dynamique mentale.

L’école de la Salpêtrière.

En 1878, un neurologue alors au faîte de la gloire, le docteur Charcot, s’intéressa à l’hypnose. Celui qu’on appelait le « César de la Salpêtrière » organisa dans cet hôpital des expériences qui devaient être à la source d’une nouvelle psychologie « renforcée par des études pathologiques ». Il fit, en fait, de nombreuses erreurs. Il laissait le soin d’hypnotiser les sujets à ses chefs de clinique, à ses internes, et venait ensuite pontifier devant un public aussi nombreux que néophyte.

Néanmoins, son étude de l’hystérie, ses essais de guérison par la suggestion en font un précurseur de la psychologie moderne.

Grisé par son succès, il fit des expériences sur le magnétisme et la métallothérapie. Une sommité médicale spécialiste de l’hypnose, le docteur Bernheim, montra que ces expériences étaient erronées et que les résultats obtenus provenaient en fait de la suggestion. Charcot devait douter, vers la fin de sa vie, du bien-fondé de ses travaux, mais la mort l’emporta avant qu’il ne les reprenne sur d’autres bases.

Des manifestations surprenantes chez les personnes magnétisées.

Le marquis de Puységur (1751-1825) montre que certains sujets magnétisés possèdent des facultés de clairvoyance étonnantes, notamment celle du « diagnostic psychique ». L’académie de médecine confie alors la rédaction d’un rapport à une commission officielle présidée par un scientifique célèbre, le docteur Husson, pour réétudier le magnétisme animal.

Le 28 juin 1831, après six ans de travail, Husson peut enfin lire les conclusions de sa commission. Devant l’assemblée de l’Académie réunie au grand complet, la conclusion générale affirme que le magnétisme animal et tous ses phénomènes sont réels et utiles pour la médecine et qu’on devrait encourager les recherches dans ce domaine. Malgré les précautions oratoires, c’est le scandale. Mais l’assemblée ne peut pas se révolter ouvertement contre ses pairs, et rejeter un rapport qu’ils ont contresigné. Le rapport Husson est alors enterré à la sauvette, sa diffusion n’est pas autorisée ce qui le condamne à dormir dans les tiroirs de l'Académie.

Une nouvelle enquête est ensuite confiée au docteur Dubois, un adversaire acharné du magnétisme, qui nie tout en bloc, y compris l’existence d’un état de somnambulisme provoqué.

Le rapport de Husson manquait-il de sérieux ? Ce n’est pas l’avis de la commission désignée en 1953 par la British Medical Association afin d’examiner l’hypnose. Elle s’inspira beaucoup du rapport de Husson, allant même jusqu’à dire que « les conclusions de ce rapport sont d’une prévoyance remarquable et sont, en majeure partie, encore applicables aujourd’hui. »

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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