L'importance de l'écoute
Cet article est la suite de
celui-ci sur le recall, sixième partie
du compte rendu du tome 2 de Les secrets
d’un mentaliste par John Bastardi Daumont.
Le tome 1 de cet ouvrage est
sous-titré « Comment décrypter les techniques du mensonge et de la
manipulation » et le deuxième « Séduction, attraction :
manipulations ». Naturellement, vous n’avez pas besoin d’avoir lu le
premier tome pour aborder le second. Un livre est une œuvre d’art qui possède
sa vie propre sans avoir besoin des autres livres.
Un individu qui séduit vraiment n’est
pas égoïste ou exhibitionniste, mais tourné vers les autres. La vantardise est
une erreur au niveau de la séduction.
Quand deux personnes échangent pour
la première fois, elles ne savent a priori rien sur l’autre. Le travail de
celui qui désire séduire est donc d’être observateur et de poser des questions
ouvertes, c’est-à-dire des interrogations qui ne peuvent entraîner des réponses
comme « oui » ou « non »
mais qui commencent par « qui », « quoi », « comment »,
« quand ».
« Comment as-tu connu cet
endroit ? » Cette phrase ne vous rappelle rien ? Elle est
employée systématiquement par les commerces ou les sites Internet, qui vous
demandent de répondre à une forme d’enquête de satisfaction : « Comment
avez-vous connu cet endroit ? » Elle n’est pas anodine. A tous les
coups, vous constaterez parmi les suggestions de réponses à cocher : « Par
un ami ». Souvent vous aurez effectivement connu cet endroit par un ami.
En cochant une simple case, vous venez de faire ce que ces fiches publicitaires
attendent de vous : une jonction d’affect entre vous et le commerce en question.
En matière de séduction, c’est la même chose. Les questions ouvertes permettent
de savoir ce que l’autre aime et, comme par hasard, d’aimer les mêmes choses
que lui.
Il ne faut pas, bien entendu,
commettre l’erreur classique, qui est l’inverse de cette écoute ouverte, et
parler constamment de soi. Voici quelques phrases à ne pas prononcer :
- Quand je regarde tes yeux, je
suis retourné par leur beauté.
- Je trouve que tu dégages un
réel charisme.
- J’ai envie de te confier
quelque chose d’important : tu me fais craquer.
- Mon esprit est paralysé chaque
fois que je te vois.
Moi, moi, moi, moi. Qu’est-ce que
l’autre en a à secouer ? Rien. Enfin si, mais seulement si vous l’attirez.
Or, pour l’attirer, être en empathie avec lui est primordial. Pour être en
empathie, il faut l’écouter. Pour l’écouter, il faut qu’il parle. Et pour qu’il
parle, il faut le pousser à parler. Non pas comme un interrogatoire de la CIA,
mais à la manière d’une douce symphonie avec de subtiles relances de
conversation au bon moment. Les « je » dans une phase d’approche
seront toujours des déchets dans votre discours.
L’écoute permet d’utiliser une technique
très efficace de hacking mental : le « vividness effect ». Elle
repose sur le principe suivant : un témoignage personnel a toujours plus
de poids qu’un fait statistique. Voilà pourquoi quelqu’un qui répondra à l’expression
d’un goût quelconque par une statistique aura l’air tout de suite d’un « monstre
froid » alors qu’un praticien qui systématisera l’émotion de son interlocuteur
en lui faisant écho par une expérience personnelle semblera… charmant.
Exemple :
— Vous voyagez souvent ?
— Non, j’ai très peur de l’avion.
— Mais vous n’avez aucune raison d’avoir
peur ! Statistiquement, il n’y a que deux accidents d’avions par millions
de vols !
L’homme qui répond est « un monstre
froid » qui ne séduira pour ainsi dire jamais.
Le contre-exemple qu’il faut adopter est :
— Vous voyagez souvent ?
— Non, j’ai très peur de l’avion.
— C’est pareil pour moi. Une de mes
tantes s’est retrouvée coincée sous son siège dans un avion qui a failli s’écraser
en haute mer. Pendant des mois, elle n’a pas pu reprendre l’avion et depuis il
demeure dans son esprit un reste d’appréhension.
Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés
à tous.
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