samedi 4 mars 2017

Compte rendu de « Les secrets d’un mentaliste, tome 2 » de John Bastardi Daumont, L’oreille pour miroir (septième partie).


 L'importance de l'écoute




Cet article est la suite de celui-ci sur le recall, sixième partie du compte rendu du tome 2 de Les secrets d’un mentaliste par John Bastardi Daumont.

Le tome 1 de cet ouvrage est sous-titré « Comment décrypter les techniques du mensonge et de la manipulation » et le deuxième « Séduction, attraction : manipulations ». Naturellement, vous n’avez pas besoin d’avoir lu le premier tome pour aborder le second. Un livre est une œuvre d’art qui possède sa vie propre sans avoir besoin des autres livres.

Un individu qui séduit vraiment n’est pas égoïste ou exhibitionniste, mais tourné vers les autres. La vantardise est une erreur au niveau de la séduction.

Quand deux personnes échangent pour la première fois, elles ne savent a priori rien sur l’autre. Le travail de celui qui désire séduire est donc d’être observateur et de poser des questions ouvertes, c’est-à-dire des interrogations qui ne peuvent entraîner des réponses comme « oui » ou « non »  mais qui commencent par « qui », « quoi », « comment », « quand ».

« Comment as-tu connu cet endroit ? » Cette phrase ne vous rappelle rien ? Elle est employée systématiquement par les commerces ou les sites Internet, qui vous demandent de répondre à une forme d’enquête de satisfaction : « Comment avez-vous connu cet endroit ? » Elle n’est pas anodine. A tous les coups, vous constaterez parmi les suggestions de réponses à cocher : « Par un ami ». Souvent vous aurez effectivement connu cet endroit par un ami. En cochant une simple case, vous venez de faire ce que ces fiches publicitaires attendent de vous : une jonction d’affect entre vous et le commerce en question. En matière de séduction, c’est la même chose. Les questions ouvertes permettent de savoir ce que l’autre aime et, comme par hasard, d’aimer les mêmes choses que lui.

Il ne faut pas, bien entendu, commettre l’erreur classique, qui est l’inverse de cette écoute ouverte, et parler constamment de soi. Voici quelques phrases à ne pas prononcer :

- Quand je regarde tes yeux, je suis retourné par leur beauté.
- Je trouve que tu dégages un réel charisme.
- J’ai envie de te confier quelque chose d’important : tu me fais craquer.
- Mon esprit est paralysé chaque fois que je te vois.

Moi, moi, moi, moi. Qu’est-ce que l’autre en a à secouer ? Rien. Enfin si, mais seulement si vous l’attirez. Or, pour l’attirer, être en empathie avec lui est primordial. Pour être en empathie, il faut l’écouter. Pour l’écouter, il faut qu’il parle. Et pour qu’il parle, il faut le pousser à parler. Non pas comme un interrogatoire de la CIA, mais à la manière d’une douce symphonie avec de subtiles relances de conversation au bon moment. Les « je » dans une phase d’approche seront toujours des déchets dans votre discours.

L’écoute permet d’utiliser une technique très efficace de hacking mental : le « vividness effect ». Elle repose sur le principe suivant : un témoignage personnel a toujours plus de poids qu’un fait statistique. Voilà pourquoi quelqu’un qui répondra à l’expression d’un goût quelconque par une statistique aura l’air tout de suite d’un « monstre froid » alors qu’un praticien qui systématisera l’émotion de son interlocuteur en lui faisant écho par une expérience personnelle semblera… charmant.

Exemple :
— Vous voyagez souvent ?
— Non, j’ai très peur de l’avion.
— Mais vous n’avez aucune raison d’avoir peur ! Statistiquement, il n’y a que deux accidents d’avions par millions de vols !
L’homme qui répond est « un monstre froid » qui ne séduira pour ainsi dire jamais.

Le contre-exemple qu’il faut adopter est :
— Vous voyagez souvent ?
— Non, j’ai très peur de l’avion.
— C’est pareil pour moi. Une de mes tantes s’est retrouvée coincée sous son siège dans un avion qui a failli s’écraser en haute mer. Pendant des mois, elle n’a pas pu reprendre l’avion et depuis il demeure dans son esprit un reste d’appréhension.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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