Sans commentaire.
Cet article est la suite de celui-ci .
Beaucoup de lecteurs m’ont demandé, depuis que j’ai publié
mon article sur « Vision de la Qabale par l’A∴A∴ d’Aleister Crowley », de parler du Livre
de la Loi d’Aleister Crowley.
Cela va être à nouveau le propos de cet article :
En 1907, lorsque Crowley était parvenu au sommet de son œuvre portant sur
ses expériences mystiques, il écrivit le livre Konx Om Pax (une formule dérivée des mystères d’Eleusis). Il écrit
dans sa troisième partie :
« Mais considérons l’homme parfait... Il vit (certes)
dans Kether (Kether est le premier Sephiroth dans la Qabale, la couronne), mais
son esprit et son corps, aussi parfaits soient-ils, fonctionnent, en quelque
sorte, automatiquement, à leur propre niveau. En ce moment je suis relativement
inconscient des battements de mon cœur ; et ce n’est pourtant pas une illusion
! Et pourtant cela reste toujours en relation avec d’autres types d’illusions.
Ainsi, sans aucun doute, l’adepte est-il relativement inconscient des actes et
pensées qu’il met en œuvre, des actes et des pensées qui semblent supposer une
volition consciente. »
Ce qu’il faut en déduire ici, c’est que l’Adepte peut faire
un grand nombre de choses sans y porter l’attention qu’elles méritent. Il
dispose d’un ensemble de véhicules formés et entraînés qui continuent d’opérer,
chacun à sa manière et chacun à son propre plan, sans nécessiter une attention
consciente de sa part. En d’autres termes, Crowley en tant qu’homme a très bien
pu être l’un de ces véhicules, fonctionnant plus ou moins bien, un véhicule
d’Aïwass, son Saint Ange Gardien ou selon l’autre théorie de la réincarnation
du prêtre égyptien Ankh-f-na-Khonsu. L’écriture du Livre de la Loi ne
nécessitait qu’une attention éphémère de la part du scribe Aleister Crowley,
pour que celui-ci puisse s’aligner avec ce que faisait Aïwass à un autre
niveau, le niveau psycho-spirituel.
En parlant du Livre de la Loi, il y a deux choses qu’il ne
faut pas oublier :
1. Après l’illumination vécue au Sri Lanka, Crowley a plus ou
moins abandonné tout type de pratiques occultes.
À partir de son mariage avec Rose (en arabe Ouarda) ou plus
précisément à partir du moment où il atteint Dhyana au Sri Lanka quelques
années auparavant (Dhyana est une technique permettant d’atteindre le Samaddhi,
l’illumination. Sans Dhyana, il est impossible d’atteindre des états de conscience supérieurs), il s’est
lassé de ses ambitions mystiques. « Tout ce à quoi il était parvenu, il y
renonça. Ses intuitions de la Kabbale se trouvaient derrière lui, souriant à sa
folle jeunesse ; la magie, eût-elle existé, ne menait nulle part. »
N’oublions pas que cette conclusion de sa part se rattache à
la conception qu’il se faisait de la magie avant 1903. Cela n’a absolument rien
à voir avec ce qu’il parvint à accomplir trois ans après, en 1906, après de
nouvelles invocations ; et cela n’a pas de pertinence non plus par rapport au
Samadhi auquel il parvint en 1909. « Le Yoga était devenu une psychologie. Pour
résoudre ses problèmes de l’origine de l’univers, il recourait à la
métaphysique ; il consacra son intellect au culte de la raison absolue. » Il lui
fallut l’expérience de traverser la Chine à pied. C’est là qu’il fut terrassé
par la prise de conscience du fait que la raison est en soi incapable de
résoudre les grands problèmes de l’univers. Au-dessous de l’Abîme, dans le
domaine des problèmes que l’on qualifie de pratiques, dans le domaine de la
science, avec ses mondanités, pour ce qui est du commerce et de l’industrie,
c’est un admirable instrument de précision – mais rien de plus.
Il se remit à lire Kant, Hume, Spencer, Huxley, Tyndall,
Maudsley, Mansel, Fichte, Schelling, Hegel, et de nombreux autres auteurs ; car
dans sa vie, n’était-il pas toujours un homme ? Il avait une femme ; il avait
conscience de son devoir envers l’espèce, ainsi que de la dure tâche qui était
la sienne depuis si longtemps. C’était un sportif et un voyageur, eh bien très
bien, alors, il lui fallait le vivre. Et ainsi nous constatons qu’à partir de
novembre 1901, il ne pratiqua aucune cérémonie jusque l’Équinoxe de Printemps
de 1904. Nous le retrouvons en train d’escalader des montagnes, ou de patiner,
de pêcher, de chasser, d’accomplir ses devoirs de mari, et nous constatons chez
lui une antipathie à l’égard de toute forme de conceptions spirituelles et de
pratique, ce qui témoigne d’une déception.
Voilà donc quel était son point de vue à l’époque.
2. Sa femme Rose ne s’intéressait pas le moins du monde à son
parcours intellectuel et spirituel.
Bien que ces faits aient très certainement eu une vérité, il
ne faut pas perdre de vue que ce qui fut vrai de nombreuses années par la suite
pouvait très bien être déjà à l’œuvre en 1904. Crowley se sentait contraint de
recourir à certains procédés pour développer et intensifier les facultés de
clairvoyance présentes en chacune de ses compagnes. Ses méthodes n’étaient pas
autre chose que le fait de recourir immodérément à l’usage de boissons
alcoolisées et à une activité sexuelle continuelle, prolongée, poursuivie
jusqu’à l’épuisement le plus total. Des années après, Rose était devenue
dipsomane, ce qui fut, en apparence, la raison pour laquelle Crowley voulut
divorcer. On peut bien se demander si ce n’était pas plutôt là le résultat de
sa tutelle...
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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