jeudi 9 novembre 2017

« Le Livre de la Loi » d’Aleister Crowley (deuxième partie).


Sans commentaire.


Cet article est la suite de celui-ci .

Beaucoup de lecteurs m’ont demandé, depuis que j’ai publié mon article sur « Vision de la Qabale par l’AA dAleister Crowley », de parler du Livre de la Loi d’Aleister Crowley.

Cela va être à nouveau le propos de cet article :

En 1907, lorsque Crowley était parvenu au sommet de son œuvre portant sur ses expériences mystiques, il écrivit le livre Konx Om Pax (une formule dérivée des mystères d’Eleusis). Il écrit dans sa troisième partie :

« Mais considérons l’homme parfait... Il vit (certes) dans Kether (Kether est le premier Sephiroth dans la Qabale, la couronne), mais son esprit et son corps, aussi parfaits soient-ils, fonctionnent, en quelque sorte, automatiquement, à leur propre niveau. En ce moment je suis relativement inconscient des battements de mon cœur ; et ce n’est pourtant pas une illusion ! Et pourtant cela reste toujours en relation avec d’autres types d’illusions. Ainsi, sans aucun doute, l’adepte est-il relativement inconscient des actes et pensées qu’il met en œuvre, des actes et des pensées qui semblent supposer une volition consciente. »

Ce qu’il faut en déduire ici, c’est que l’Adepte peut faire un grand nombre de choses sans y porter l’attention qu’elles méritent. Il dispose d’un ensemble de véhicules formés et entraînés qui continuent d’opérer, chacun à sa manière et chacun à son propre plan, sans nécessiter une attention consciente de sa part. En d’autres termes, Crowley en tant qu’homme a très bien pu être l’un de ces véhicules, fonctionnant plus ou moins bien, un véhicule d’Aïwass, son Saint Ange Gardien ou selon l’autre théorie de la réincarnation du prêtre égyptien Ankh-f-na-Khonsu. L’écriture du Livre de la Loi ne nécessitait qu’une attention éphémère de la part du scribe Aleister Crowley, pour que celui-ci puisse s’aligner avec ce que faisait Aïwass à un autre niveau, le niveau psycho-spirituel.

En parlant du Livre de la Loi, il y a deux choses qu’il ne faut pas oublier :

1. Après l’illumination vécue au Sri Lanka, Crowley a plus ou moins abandonné tout type de pratiques occultes.

À partir de son mariage avec Rose (en arabe Ouarda) ou plus précisément à partir du moment où il atteint Dhyana au Sri Lanka quelques années auparavant (Dhyana est une technique permettant d’atteindre le Samaddhi, l’illumination. Sans Dhyana, il est impossible d’atteindre des  états de conscience supérieurs), il s’est lassé de ses ambitions mystiques. « Tout ce à quoi il était parvenu, il y renonça. Ses intuitions de la Kabbale se trouvaient derrière lui, souriant à sa folle jeunesse ; la magie, eût-elle existé, ne menait nulle part. »

N’oublions pas que cette conclusion de sa part se rattache à la conception qu’il se faisait de la magie avant 1903. Cela n’a absolument rien à voir avec ce qu’il parvint à accomplir trois ans après, en 1906, après de nouvelles invocations ; et cela n’a pas de pertinence non plus par rapport au Samadhi auquel il parvint en 1909. « Le Yoga était devenu une psychologie. Pour résoudre ses problèmes de l’origine de l’univers, il recourait à la métaphysique ; il consacra son intellect au culte de la raison absolue. » Il lui fallut l’expérience de traverser la Chine à pied. C’est là qu’il fut terrassé par la prise de conscience du fait que la raison est en soi incapable de résoudre les grands problèmes de l’univers. Au-dessous de l’Abîme, dans le domaine des problèmes que l’on qualifie de pratiques, dans le domaine de la science, avec ses mondanités, pour ce qui est du commerce et de l’industrie, c’est un admirable instrument de précision – mais rien de plus.

Il se remit à lire Kant, Hume, Spencer, Huxley, Tyndall, Maudsley, Mansel, Fichte, Schelling, Hegel, et de nombreux autres auteurs ; car dans sa vie, n’était-il pas toujours un homme ? Il avait une femme ; il avait conscience de son devoir envers l’espèce, ainsi que de la dure tâche qui était la sienne depuis si longtemps. C’était un sportif et un voyageur, eh bien très bien, alors, il lui fallait le vivre. Et ainsi nous constatons qu’à partir de novembre 1901, il ne pratiqua aucune cérémonie jusque l’Équinoxe de Printemps de 1904. Nous le retrouvons en train d’escalader des montagnes, ou de patiner, de pêcher, de chasser, d’accomplir ses devoirs de mari, et nous constatons chez lui une antipathie à l’égard de toute forme de conceptions spirituelles et de pratique, ce qui témoigne d’une déception.

Voilà donc quel était son point de vue à l’époque.

2. Sa femme Rose ne s’intéressait pas le moins du monde à son parcours intellectuel et spirituel.

Bien que ces faits aient très certainement eu une vérité, il ne faut pas perdre de vue que ce qui fut vrai de nombreuses années par la suite pouvait très bien être déjà à l’œuvre en 1904. Crowley se sentait contraint de recourir à certains procédés pour développer et intensifier les facultés de clairvoyance présentes en chacune de ses compagnes. Ses méthodes n’étaient pas autre chose que le fait de recourir immodérément à l’usage de boissons alcoolisées et à une activité sexuelle continuelle, prolongée, poursuivie jusqu’à l’épuisement le plus total. Des années après, Rose était devenue dipsomane, ce qui fut, en apparence, la raison pour laquelle Crowley voulut divorcer. On peut bien se demander si ce n’était pas plutôt là le résultat de sa tutelle...


Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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