Je
viens de lire un livre que j’ai trouvé à la fois formidablement bien écrit,
original et passionnant. Je voudrais vous en faire part à travers quelques
articles de ce blog. Il s’agit de « La thérapie adaptative » de Michel
Lamy. L’auteur y décrit une méthode pour progresser dans différents domaines de
la vie, non pas en imitant les autres mais en devenant la meilleure version de
soi-même.
Cet article est la suite de
celui-ci.
L’adaptation et l’audace : tenir
Le premier concept de cet article
est qu’il ne faut jamais avoir d’idée définitive sur les hommes et sur la vie.
Ce que nous pensons à vingt ans peut changer totalement à quarante en fonction
des évènements que nous allons vivre. La première règle est donc l’adaptation
et ce qui va avec, l’écoute. Il ne faut jurer de rien. Je me souviens des
opinions politiques de ma jeunesse (j’étais alors d’extrême gauche) et je me
vois maintenant proche d’aucun parti.
Il ne faut donc pas avoir
également d’opinion définitive sur soi-même. Cela permet toutes les
transformations. Aux moments d’intense désespoir de mon adolescence, je ne pensais
pas être l’auteur de neuf livres (deux traductions de l’allemand, deux
biographies, trois traductions de l’espagnol, deux essais sur le mentalisme).
Et je peux encore aller beaucoup plus loin ! Seulement pour écrire ces
livres, il m’a fallu m’adapter, me laisser aider par les autres, travailler
d’une certaine façon, choses que je ne pensais pas à effectuer quand j’avais
vingt ans.
On peut parler aussi de
mûrissement. Les choses n’étaient pas prêtes : il faut les laisser mûrir.
De même, il faut essayer toutes
les méthodes. Ceux qui trouvent sont ceux qui ont beaucoup cherché, beaucoup
essayé. Une méthode peut vous convenir plus qu’une autre. Il faut se constituer
sa bibliothèque. Dans la mienne, il y aussi bien des écrits d’ésotéristes comme
La prophétie des Andes de James Redfield que des livres de psychologues comme Ma voix t’accompagnera sur Milton Erickson.
Un problème, quelque chose que
vous désirez absolument voir se résoudre ou obtenir, peut se solutionner de
différentes façons. Je prends un exemple : si vous êtes très nerveux ou
angoissé, vous pouvez effectuer des exercices de yoga ou d’affirmations, vous
pouvez aller voir un psychothérapeute ou alors vous avez la possibilité de vous
faire prescrire des médicaments calmants par votre médecin. Ou les trois. Les
moyens n’ont pas d’importance, seul le résultat compte. Et suivant les périodes,
vous n’emploierez peut-être pas le même moyen. Ou vous vous rendrez compte que
vous avez fait une erreur et traiterez la question différemment.
On peut cependant classer les
moyens en fonction du médiateur que vous emploierez. Les problèmes se résolvent
grosso modo de quatre façons : en ayant recours à un professionnel (un
expert), en utilisant des livres, en posant des questions à des amis, en plongeant
au cœur de vos ressources personnelles. Je reprends l’exemple de
l’angoisse : elle peut diminuer en allant voir un psychothérapeute ou un
médecin qui vous donne des calmants (professionnel), en en parlant à des amis
qui pourront vous donner des conseils et qui vous permettront de verbaliser ce
qui vous angoisse, en lisant des ouvrages qui vous donneront des méthodes de
relaxation ou d’affirmation, en cherchant des ressources en vous-même (vous
avez des ressources cachées que vous ignorez ou, au cours des temps, vous avez
développé des trucs pour vous désangoisser). Personnellement, j’essaye toujours
d’aborder un problème sous ces quatre angles. J’ai réussi à surmonter les
angoisses que je rencontrais en écrivant mes livres grâce à ces quatre
procédés.
Un problème se résout aussi en le
fractionnant. J’ai écrit mes livres par petits morceaux. Mais il en est de même
pour toutes les activités que vous tenterez : vous ne pouvez pas apprendre
la musique en un jour. Notre problème est souvent de vouloir réussir tout tout
de suite. Cet état d’esprit est dû au fait que le travail dépensé pour écrire un
livre est par exemple soigneusement masqué par son auteur. On ne voit pas les
coutures et l’écrivain, pour ainsi dire jamais, ne parle des difficultés qu’il
a rencontrées pour écrire son ouvrage (combien de versions a-t-il écrit,
combien de fois il a remanié chaque phrase). En fait, nous pensons que quelque
chose est impossible parce que nous ne savons pas comment il a été effectué,
comme si l’auteur ne désirait pas qu’un autre puisse reproduire ce qu’il a
réalisé.
Il faudra aussi pour obtenir les
moyens dont nous avons parlé au troisième paragraphe (professionnels, livres,
amis, ressources personnelles) dépenser de l’argent et de l’énergie, ce qui
peut en décourager certains. Le psychologue, il faudra le payer, les livres, il
faudra les acheter. Et l’on ne trouvera pas forcément le meilleur psychologue
tout de suite, le livre qui vous correspondra immédiatement. J’ai conscience
que tout cela peut décourager mais la réussite est à ce prix. Celui qui n’est
pas prêt à faire de gros efforts, qu’ils soient financiers, psychologiques et
physiques, devra se contenter de sa vie quotidienne souvent répétitive et
ennuyeuse sans jamais se plaindre.
S’il veut réussir, il lui faudra
donc y mettre les moyens mais en plus supporter les échecs. J’ai coutume
d’appeler cette stratégie celle du séducteur. Le séducteur drague vingt femmes
en y dépensant pas mal d’énergie : la vingtième accepte ses avances. Sa
réussite est basée sur l’effort et sur la loi des statistiques. Il n’a pas
besoin d’être beau ou intelligent. Il lui suffit de rencontrer quelqu’un qui
veut la même chose que lui ou qu’il parvient à tromper. Il en est de même pour
tous les cas de résolution de problème. L’écrivain amateur enverra son
manuscrit à cinquante éditeurs et le cinquantième acceptera. L’adage des
Évangiles « Frappez et on vous
ouvrira » n’est pas tout à fait exact », il aurait mieux valu dire
« Frappez cinquante fois et l’on vous ouvrira ».
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous !
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