J’avais déjà par le passé réalisé
une bibliographie du magicien et historien de la magie Fanch Guillemin.
Aujourd’hui, je vous livre un
compte rendu d’un de ses livres trop peu connu : "Les princes de l'anti-sèche, ou « l'Art…de tricher en classe
sans se faire prendre ! »", Morlaix, Imprimerie Nouvelle, 1967.
Fanch m’a révélé qu’il avait réalisé
cet ouvrage au service militaire ! En tout cas, c’est remarquablement bien
écrit et intéressant pour les prestidigitateurs.
Le magicien Gaëtan Bloom s’en est
inspiré pour inventer certaines tricheries scolaires du film Les Sous-doués de Claude Zidi.
Dans le chapitre 3 « Une
adroite substitution », un élève réalise tout simplement un change (de
prestidigitation) pour tricher à une épreuve d’histoire !
Pour vous mettre en appétit, je
vous en livre deux extraits :
« PETIT AVANT–PROPOS
L'art de tricher est né avec les
hommes et bien des volumes lui ont été consacrés. Il existe une véritable
littérature de la fraude, œuvre d'illusionnistes ou d'inspecteurs des jeux, et
un tricheur professionnel a même eu l'audace ahurissante d'écrire un manuel
destiné à ses collègues filous. Ce personnage surprenant qui s'appelait Erdnase
restera d'ailleurs toujours le symbole de cet art condamné par la morale.
A ma connaissance cependant, ces
ouvrages n'avaient mis en scène jusqu'à présent que des tricheurs adultes : des
hommes et des femmes. Il appartenait donc à un spécialiste de combler cette lacune
et d'étudier enfin sous ses divers aspects, l'art trop méconnu de la tricherie
chez l'enfant à l'école, car l'école est l'univers de celui-ci.
Quelques écrivains avaient bien
effleuré la question — Louis Pergaud s'était moqué des souffleurs, et Gilbert
Cesbron du cancre débrouillard et de sa « veste d'exam' » aux multiples
poches secrètes garnies de petits papiers — mais sans jamais l'approfondir ni
même s'en tenir à des faits vraisemblables.
En tant qu'ancien tricheur,
illusionniste truqueur et aussi instituteur — qualités bien rarement compatibles
— j'ai pensé qu'il était tout de même temps de rendre justice à l'ingéniosité
des écoliers fraudeurs et de réhabiliter une fois pour toutes leur art tant
décrié. »
« — Mais si ! s'entêta le
Grand Bartha. Réfléchis un peu ! Un prestidigitateur qui présente un tour de
cartes, par exemple, doit prévoir aussi comment va se comporter sa victime,
comment celle-ci va raisonner... Il attire son attention sur des gestes
inutiles ; il l'étourdit de son baratin ; il la met en confiance par des coupes
et des mélanges qui ne servent à rien. Et puis, quand tout le monde a le nez en
l'air, clac ! ! Passez muscade... il fait sauter la coupe sans rien dire à
personne... Et le pauvre type qui était sûr d'avoir suivi et contrôlé toutes
les opérations avale son dentier de surprise en constatant que sa carte s'est
encore envolée ; et il se retrouve quinaud une fois de plus. »
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
Sacré Fanch !
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