Le Centre Bouddhiste Triratna, 25 rue Condorcet, dans le neuvième arrondissement de Paris
Je voulais dire en introduction
que ces articles sur le bouddhisme n’ont pour but aucun prosélytisme mais que
je transmets seulement ce que j’ai vu, vécu ou lu à titre informatif pour des
personnes qui n’auraient pas le temps de suivre un enseignement bouddhiste à
cause de leur travail, du fait de la garde de leurs enfants ou alors tout
simplement pour ceux qui sont éloignés d’un centre. De plus, je le répète, il
s’agit de « mon » bouddhisme et vous pouvez y choisir ce qui vous
plaît et rejeter ce qui vous déplaît. Sur ce problème de la conversion, le
Dalaï-Lama a déclaré à maintes reprises qu’il ne voulait absolument pas tomber
dans le piège du prosélytisme parce que, pour certaines raisons, ce n’était pas
dans la nature du bouddhisme : voir le très bon article de la revue Psychologies sur le sujet : http://www.psychologies.com/Culture/Spiritualites/Religions/Articles-et-dossiers/Religion-leur-conversion-est-une-seconde-naissance/7Le-dalai-lama
Ce qui est bizarre, c’est que
j’étais parti pour écrire un tout autre article que celui-ci, un compte rendu
du livre de l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, Qu’est-ce que le bouddhisme ?, auteur dont j’ai écrit une biographie thématique, mais, après
diverses tergiversations dues à toute une foule de raisons, je suis allé à la
Fête du Dharma du Centre Bouddhiste Triratna de Paris que j’ai trouvée à la fois d’une grande beauté, très
intéressante et bien structurée (bravo aux organisateurs !). Je me suis
donc dit : pourquoi ne pas transmettre à d’autres le bonheur que j’ai eu
d’assister à cette journée ? Voici le résultat de mon écoute, nullement
parfaite et naturellement très subjective, de ce que j’ai retenu (avec
forcément des lacunes), mais que j’ai essayé de décrire pour vous de la manière
la plus exhaustive et précise possible.
De nouveau, pour des raisons de
commodités de lecture sur Internet, je diviserai l’article en deux parties.
La fête du Dharma a eu lieu au
Centre Bouddhiste Triratna de Paris de 14 h à 19 h. Rappelons que le Dharma
(enseignement du Bouddha, des Bodhisattvas et des maîtres spirituels du
bouddhisme) est l’un des trois joyaux du bouddhisme avec la Sangha (communauté
des disciples) et le Bouddha historique Sakyamuni. Cette
fête commence donc comme les soirées Sangha par une salutation aux Trois Joyaux
(voir pour le détail de cette pratique sur le site du centre Bouddhiste de
Paris : http://www.centrebouddhisteparis.org/Bouddhisme/Presentation-rituel/developper_emotions.html)
Plan détaillé de la
journée
1) Méditation Metta Bhâvanâ menée par Ujumani
Vous en trouverez la définition
dans cet article de mon blog : http://jeanfrancoisgerault.blogspot.fr/2015_07_03_archive.html
:
2) Présentation du sutra du Lotus par Ujumani
C’est un des plus grands Sutras
du Mahayana. Il a été écrit entre les années 0 et 150 après Jésus-Christ, puis
traduit en chinois par les moines Huisi et
Huiven, patriarches de l’école bouddhiste Tiantai.
Il a fait l’objet d’un livre entier de
Sangharakshita : The Drama of Cosmic Enlightenment - Parables, myths, and symbols of the White Lotus Sutra [L'Éveil cosmique, drame - Paraboles, mythes et symboles du Sutra du
Lotus], 1993.
Il sert de livre unique pour la
secte d’inspiration bouddhiste Soka Gakkai et la branche bouddhiste japonaise
Nichiren.
3) Lecture d’un passage du Sutra du Lotus par Ujumani (chapitre 5,
parabole des herbes médicinales).
4) Commentaire du passage par Vassika
Le paradoxe de ce livre pour
Vassika est qu’il est tenu comme le livre unique par deux écoles bouddhistes. Le sutra se présente pour
eux comme une manifestation du plus haut degré d’enseignement bouddhiste,
l’ekayana ou « véhicule unique », dans lequel les autres (hīnayāna, mahāyāna) sont anéantis.
Mais le réel message de ce sutra est de signifier aussi
de manière très claire que le bouddhisme peut être enseigné de différentes
façons (Vassika cite comme moyens possibles les représentations en images,
l’étude, la méditation, le fait de s’engager dans le monde et d’agir de façon
bouddhiste, le fait de se retirer du monde, etc.) et à tout un chacun.
Le dharma est selon ce sutra comme un grand nuage
duquel la pluie tombe sur le monde : elle tombe de la même façon à chaque
endroit et avec le même goût. Chaque homme est comme une plante qui reçoit
cette pluie, qu’il soit croyant ou incroyant, bon ou mauvais, développé
spirituellement ou pas. Chacun est différent des autres mais reçoit la même
pluie. Dans le monde, les êtres humains sont comme plusieurs sortes de
plantes : les plantes médicinales, les petits arbres, les grands arbres.
Ces plantes croissent et se transforment toutes de façon dissemblable :
cette humidité, cette pluie, les individus, tels des végétaux, la ressentent en
eux, chacun différemment, mais chacun physiquement, pas d’une façon
intellectuelle. Le Bouddha nous demande de ressentir le dharma en nous-même,
pas seulement de le penser. Après, nous croîtrons tous de façon différente,
donnant des individus disparates mais intéressants et originaux. C’est une
métaphore très éloignée de celle du Noble sentier octuple, qui est un chemin
que l’on doit suivre, où le dharma est divisé en huit étapes. Ici le dharma, le
nuage apportant la pluie, provoque une sensation qui nous imprègne, nous
perturbe, voire nous bouleverse. On peut penser qu’en Inde après la saison
sèche, la mousson pouvait avoir cette énorme valeur, et, comme le dharma dans
la première métaphore, être une grande aide à se développer et un immense
ressourcement.
5) Échanges en petit groupes sur trois thèmes
a) Quel est pour vous le goût du dharma ?
b) De quelles façons avez-vous
grandi grâce au dharma ?
c) Est-ce que vous ressentez le dharma en vous-même en dehors de son appréhension intellectuelle ?
6) Compte rendu du mois d’action Bouddhiste, BAM 2015, pour sauver la
planète.
La première réunion a eu
lieu le samedi 6 juin avec Camille, Patricia, Marie-Françoise, Vassika,
Frédéric, Ujumani (excusez-moi si j’oublie quelques personnes !). Il s’agissait
de s’engager à effectuer différentes actions pour le mois d’action Bouddhiste
dont le thème est principalement : Que faire pour sauver la planète ?
(https://thebuddhistcentre.com/BAM/bam-paris-french). Un exemple : quelle action peut-on engager
contre la progressive montée des eaux de la mer ?
Des résolutions ont été prises
pour ce mois d’action bouddhiste par chacun des participants à la réunion. En
voici des exemples :
a) Manger végétalien
(non-violence envers les êtres vivants).
b) Prendre des douches froides
(économie d’énergie).
c) Choisir un fournisseur
d’électricité écologique.
d) Essayer d’utiliser le moins de
pétrole possible.
e) Ne pas jeter les sacs en
plastique, ne pas en demander dans les magasins (les commerçants ont l’habitude
de vous en donner car des personnes, qui ne sont pas intéressés par l’écologie,
les réclament de manière insistante). Cela entraîne un gâchis de matières
premières naturelles, de la pollution par le plastique et l’assassinat des
animaux qui s’étranglent en mangeant les sacs.
f) Parler des problèmes de la
planète à ses amis, autour de soi : cas très grave des Maldives qui seront
totalement submergées par la mer à la fin du siècle. Cependant, la réaction des
gens dénote du découragement et non une volonté d’action : en quoi puis-je
intervenir moi, pauvre individu, face à l’immensité du phénomène ? disent-ils .
Lors du compte rendu, chacun fait
un bilan de ce qu’il a réussi à réaliser mais aussi des tentatives qui ont été
infructueuses.
Voilà. C’est tout pour aujourd’hui.
Amicales salutations.
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