Stewart James.
Ce tour a été publié dans l'"Encyclopédie des tours de cartes" de Jean Hugard.
Le magicien a deux feuilles de
bloc, un crayon et un jeu de cartes qui peut être emprunté, ou être celui qui
vient d'être utilisé pour les tours précédents. Un spectateur mélange
soigneusement les cartes et le magicien lui demande s'il préfère les cartes
rouges ou les cartes noires. Supposons que le spectateur préfère les rouges.
Sans toucher au jeu ni voir une seule carte, le magicien prend une feuille de
bloc, y inscrit une prédiction et pose ce papier, face écrite dessous, sur la
table. Le spectateur est alors prié de retirer deux par deux les cartes du jeu
mélangé et de les retourner figures en haut. Si ces deux cartes sont rouges, il
les mettra en paquet devant lui ; si les deux cartes sont noires, il en fera un
paquet devant le magicien, si sur les deux cartes il y en a une rouge et une
noire, il en fera un troisième paquet qui, par la suite, sera mis à part.
Le spectateur exécute les
opérations indiquées en retirant les cartes du jeu par paires et en les mettant
sur le paquet voulu. Dès que toutes les cartes du jeu ont été ainsi réparties
par paires, le magicien prie le spectateur de compter combien il a de cartes
dans son paquet et combien il y en a dans l'autre (celui mis devant le
magicien). Puis il demande au spectateur de lire à haute voix ce qu'il a écrit
sur le papier qui est sur la table et auquel personne n'a touché. Le spectateur
lit. « Votre paquet contiendra quatre cartes de plus que le mien. » Et ceci se
trouve exact malgré le fait que le magicien n'a pas touché au jeu après le
mélange fait par le spectateur.
Immédiatement après, le magicien invite
un autre spectateur à rassembler les cartes et à les mélanger sérieusement. Il
écrit une nouvelle prédiction sur la seconde feuille de papier et alors
seulement il demande au spectateur quelle est la couleur de son choix : cartes
rouges ou cartes noires ? Il l'invite à mettre de son côté les paires de la
couleur de son choix et les paires de l'autre couleur devant lui (magicien) ;
les paires mixtes étant, là encore, mises à l'écart. Cette fois, on lit sur la
prédiction : « Nous aurons tous deux le même nombre de cartes. » Et tout peut
être aussitôt examiné, aucun truquage ne sera trouvé.
Ce tour « fonctionne »
pratiquement tout seul — sauf l'importante question de la présentation qui,
seule, permet d'en tirer le maximum d'effet. Il est basé sur le fait que si un
jeu complet bien mélangé, de cinquante-deux cartes, est séparé comme il a été
indiqué, le paquet de cartes rouges et celui des cartes noires auront toujours
le même nombre de cartes. Il n'y a aucun moyen d'en dire le nombre exact, mais
il sera toujours égal dans les deux paquets.
Avant de commencer, ou au cours
d'un tour précédent, enlevez secrètement quatre cartes d'une même couleur
(rouge ou noir). Supposons rouge. En supprimant du jeu quatre cartes d'une
couleur, vous déséquilibrez le jeu de sorte qu'à la fin le paquet de cartes
rouges aura quatre cartes de moins que celui des noires. Vous pourriez aussi
bien enlever deux ou six cartes d'une couleur et le paquet de cette couleur
aurait deux ou six cartes de moins que l'autre ; cependant, quatre semble plus
raisonnable. Mettez les quatre cartes
enlevées, figures vers vous, dans votre poche droite de pantalon.
Faites mélanger le jeu. Demandez
au premier spectateur quelle couleur il préfère. Écrivez la prédiction en
concordance. S'il préfère la couleur «faible », écrivez que son paquet aura
quatre cartes de moins que le vôtre. Maintenant expliquez-lui comment il doit
séparer les cartes prises sur le jeu, et laissez-le opérer. L'issue sera
toujours celle que vous avez prédite. Lorsque l'un des deux paquets aura été
compté, mettez votre main dans votre poche de pantalon et empalmez les quatre
cartes que vous avez enlevées du jeu. Tous les jeux convergent vers les deux
paquets principaux ; ramassez négligemment le troisième, égalisez-le et
reposez-le ; vous avez ainsi remis les cartes enlevées, ce qui met les choses
en ordre pour le deuxième essai. Personne n'accorde aucune attention au
troisième paquet.
La première prédiction ayant été
trouvée exacte, le magicien demande, sans toucher lui-même aux cartes, que celles-ci
soient rassemblées et remélangées. Cette fois, vous écrivez votre prédiction
avant de demander au spectateur la couleur qu'il préfère. Le jeu étant complet,
les deux paquets auront chacun le même nombre de cartes.
Voilà. C’est tout pour le moment.
Amitiés à tous.
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