vendredi 23 juin 2017

Le chapelet, compte rendu du livre « Chaos, l’apparence du hasard » de Martin Joyal, Vue d’ensemble des systèmes (2) (dix-septième partie).


Eddie Joseph, le créateur d'un chapelet ordonné expliqué dans Fifteen minutes with the Joseph Card System.


Pour moi, un des livres qui décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).

D’abord pour distinguer les différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise. Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2), « systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).

VUE D’ENSEMBLE DES SYSTÈMES

Au fil des années, de nombreux systèmes ont été développés. Quelques-uns sont plus connus que d’autres. Certains sont faciles à apprendre et à utiliser. D’autres demandent beaucoup de travail. Mais aucun ne peut rivaliser avec un jeu mémorisé et ses nombreuses possibilités.

LES CATÉGORIES DE SYSTÈMES

Il existe deux catégories de systèmes :

1) Les systèmes séquentiels.

2) Les systèmes ordonnés.

J’ai présenté les systèmes séquentiels dans un précédent article. A présent, je vais vous parler des systèmes ordonnés.

LES CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES ORDONNES

Dans ces systèmes, les cartes sont ordonnées non pas par rapport à celles qui les précédent, mais par rapport à la position qu'elles occupent dans l'arrangement. La position d'une carte est appelée « stack number » (terme introduit par Simon Aronson), ou « rang ». L'identité d'une carte est déterminée par un processus, dans ce cas un jeu de formules mathématiques et logiques, appliquées à un nombre (le rang de la carte en question). Quand l'arrangement est dans son ordre initial, la carte du dessus correspond au rang 1 et la carte du dessous au rang 52. Dans cette situation, le rang associé à une carte est identique à sa position dans le jeu. Mais si le jeu subit une coupe complète, les rangs des cartes ne sont évidemment plus égaux à leurs positions.

Les caractéristiques que l'on peut trouver dans un système ordonné sont les suivantes :

1. Jeu complet
Ici aussi, l'arrangement est constitué des cinquante-deux cartes et le processus s'applique à toutes les cartes.

2. Complexité du processus
Le processus doit consister en un petit nombre de formules et ces formules doivent être simples et ne pas distraire l'attention du magicien.

3. Intégrité conservée par les coupes
Le jeu peut être coupé et recoupé, aussi souvent que désiré, sans invalider le fonctionnement du processus.

4. Relation entre rang et carte
Étant donné le rang d'une carte, le processus vous permet de déterminer son identité.

5. Relation entre carte et rang
Étant donné l'identité d'une carte, le processus vous permet de déterminer son rang.

6. Relation entre position et carte
Connaissant l'identité d'une carte et sa position dans l'arrangement (généralement la carte du dessus ou celle du dessous), le processus vous permet de trouver l'identité de n'importe quelle carte à une position donnée.

7. Relation entre carte et position
Étant donné l'identité d'une carte et sa position dans l'arrangement (généralement la carte du dessus ou celle du dessous), le processus vous permet de trouver la position de n'importe quelle carte.

8. Faces visibles
Les cartes, faces visibles, peuvent être tranquillement étalées dans les mains ou sur la table sans que les spectateurs soupçonnent un arrangement. Dans certains cas, l'étalage sera régulier, toutes les faces sont montrées. Dans d'autres cas, l'étalage sera irrégulier, certaines faces restant cachées. Les systèmes basés sur les arrangements en jeu neuf et valeurs groupées n'ont pas cette qualité, à cause du rangement des cartes qui saute aux yeux.

9. Ordre apparemment aléatoire
Les cartes ne semblent pas avoir d'ordre apparent. Donc, le jeu peut être examiné très attentivement sans risque de détecter un montage. Ceci est vrai lorsqu'il n'y a aucune répétition de couleur, de famille, ou d'ordre des valeurs.

10. Assemblage mécanique
Certaines techniques vous permettent de mettre les cartes en ordre à partir d'un jeu neuf juste déballé, sans avoir à les placer une par une. Cela peut être fait, par exemple, par des mélanges faro.

11. Montage en miroir
Les vingt-six premières cartes du jeu (rangs 1 à 26) correspondent avec les vingt-six complémentaires en ordre inverse (rangs 52 à 27). Les compléments sont souvent les cartes jumelles ou des cartes de même valeur mais de couleur opposée. Les termes « d'arrangement réfléchi » ou « arrangement en miroir » sont parfois utilisés pour de tels montages.

Voilà. C’est tout pour le moment. Amitiés à tous.

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