Eddie Joseph, le créateur d'un chapelet ordonné expliqué dans Fifteen minutes with the Joseph Card System.
Pour moi, un des livres qui
décrit au mieux les possibilités des chapelets d’une façon analytique est
l’ouvrage d’un prestidigitateur de langue anglaise Martin Joyal, Chaos, l’apparence du hasard paru en
France en 2010 (il est sorti en anglais sous le titre The Six-Hour Memorized Deck en 1997).
D’abord pour distinguer les
différents chapelets existants, l’auteur nous propose une terminologie précise.
Il les divise en « arrangements » (traités dans le chapitre 2),
« systèmes » (présentés dans le chapitre 3) et « jeux
mémorisés » (dont le chapitre 4 donne une vue d’ensemble : neuf jeux vus
en détail qui correspondent à ce que nous appelons les jeux apériodiques).
VUE D’ENSEMBLE DES SYSTÈMES
Au fil des années, de nombreux
systèmes ont été développés. Quelques-uns sont plus connus que d’autres.
Certains sont faciles à apprendre et à utiliser. D’autres demandent beaucoup de
travail. Mais aucun ne peut rivaliser avec un jeu mémorisé et ses nombreuses
possibilités.
LES CATÉGORIES DE SYSTÈMES
Il existe deux catégories de
systèmes :
1) Les
systèmes séquentiels.
2) Les
systèmes ordonnés.
J’ai présenté les systèmes
séquentiels dans un précédent article. A présent, je vais vous parler des
systèmes ordonnés.
LES CARACTÉRISTIQUES DES SYSTÈMES
ORDONNES
Dans ces systèmes, les cartes
sont ordonnées non pas par rapport à celles qui les précédent, mais par rapport
à la position qu'elles occupent dans l'arrangement. La position d'une carte est
appelée « stack number » (terme introduit par Simon Aronson), ou « rang ».
L'identité d'une carte est déterminée par un processus, dans ce cas un jeu de
formules mathématiques et logiques, appliquées à un nombre (le rang de la carte
en question). Quand l'arrangement est dans son ordre initial, la carte du
dessus correspond au rang 1 et la carte du dessous au rang 52. Dans cette
situation, le rang associé à une carte est identique à sa position dans le jeu.
Mais si le jeu subit une coupe complète, les rangs des cartes ne sont
évidemment plus égaux à leurs positions.
Les caractéristiques que l'on
peut trouver dans un système ordonné sont les suivantes :
1. Jeu complet
Ici aussi, l'arrangement est
constitué des cinquante-deux cartes et le processus s'applique à toutes les
cartes.
2. Complexité du processus
Le processus doit consister en un
petit nombre de formules et ces formules doivent être simples et ne pas
distraire l'attention du magicien.
3. Intégrité conservée par les
coupes
Le jeu peut être coupé et
recoupé, aussi souvent que désiré, sans invalider le fonctionnement du
processus.
4. Relation entre rang et carte
Étant donné le rang d'une carte,
le processus vous permet de déterminer son identité.
5. Relation entre carte et rang
Étant donné l'identité d'une
carte, le processus vous permet de déterminer son rang.
6. Relation entre position et
carte
Connaissant l'identité d'une
carte et sa position dans l'arrangement (généralement la carte du dessus ou
celle du dessous), le processus vous permet de trouver l'identité de n'importe
quelle carte à une position donnée.
7. Relation entre carte et
position
Étant donné l'identité d'une
carte et sa position dans l'arrangement (généralement la carte du dessus ou
celle du dessous), le processus vous permet de trouver la position de n'importe
quelle carte.
8. Faces visibles
Les cartes, faces visibles,
peuvent être tranquillement étalées dans les mains ou sur la table sans que les
spectateurs soupçonnent un arrangement. Dans certains cas, l'étalage sera régulier,
toutes les faces sont montrées. Dans d'autres cas, l'étalage sera irrégulier,
certaines faces restant cachées. Les systèmes basés sur les arrangements en jeu
neuf et valeurs groupées n'ont pas cette qualité, à cause du rangement des
cartes qui saute aux yeux.
9. Ordre apparemment aléatoire
Les cartes ne semblent pas avoir
d'ordre apparent. Donc, le jeu peut être examiné très attentivement sans risque
de détecter un montage. Ceci est vrai lorsqu'il n'y a aucune répétition de
couleur, de famille, ou d'ordre des valeurs.
10. Assemblage mécanique
Certaines techniques vous
permettent de mettre les cartes en ordre à partir d'un jeu neuf juste déballé,
sans avoir à les placer une par une. Cela peut être fait, par exemple, par des
mélanges faro.
11. Montage en miroir
Les vingt-six premières cartes du
jeu (rangs 1 à 26) correspondent avec les vingt-six complémentaires en ordre
inverse (rangs 52 à 27). Les compléments sont souvent les cartes jumelles ou
des cartes de même valeur mais de couleur opposée. Les termes « d'arrangement
réfléchi » ou « arrangement en miroir » sont parfois utilisés pour de tels
montages.
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